Avec sa thèse (projet européen Interreg Va MARINEFF)1, Baptiste Vivier s’intéresse au processus de colonisation de l’écosystème marin de la Manche par les communautés de producteurs primaires (notamment les microalgues). Son but est de caractériser leur développement sur les infrastructures marines artificielles afin de voir si elles sont utiles comme habitats pour préserver la diversité biologique de nos côtes.
Comment va l’écosystème du littoral normand ?
La Manche est soumise à des activités humaines croissantes (extraction des granulats, pêche, aquaculture, tourisme, transport maritime…) exerçant une pression importante sur les producteurs primaires de l’écosystème marin (macro et microalgues). Cette activité humaine engendre des modifications qui affectent la diversité biologique, la qualité écologique et sanitaire des habitats marins. En modifiant les services rendus à la société par les organismes marins, ce sont les ressources naturelles qui sont en péril.
Quels sont les enjeux de vos recherches sur la vie des récifs artificiels ?
La création de nouvelles infrastructures (champs d’éoliennes, par exemple) peut offrir de nouveaux habitats marins et modifier la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes côtiers. Mes travaux portent sur la colonisation des infrastructures marines immergées (effet récif) dans le but de caractériser la mise en place des communautés et des fonctions écologiques en particulier celle de production. À terme, ce type d’infrastructures pourrait permettre de protéger la vie marine. Les enjeux sont multiples, cela va de la préservation de la qualité écologique des écosystèmes marins normands à la valorisation de la ressource qui concerne la filière halieutique, un des fondements de l’identité régionale.
Quel est le point central de vos travaux ?
Les biofilms marins constituent un élément essentiel pour la mise en place d’une succession écologique. Ils sont les premiers organismes à coloniser une surface immergée. Une approche expérimentale sur des récifs miniatures a été mise en place afin d’étudier ces organismes. Grâce aux nouvelle connaissances soulevées sur le fonctionnement des habitats de substrat dur et notamment sur la relation « biodiversité / productivité » lors des processus de colonisation, des solutions seront apportées aux acteurs présents sur nos côtes.
1Rôle de la colonisation d’infrastructures marines sur la production et la biodiversité des écosystèmes côtiers en Manche.