Diplômé en pharmacie et préparant sa thèse d’exercice à l’UFR Santé, le détenteur du record d’Europe sur 50km Guillaume Ruel entame la dernière ligne droite de sa préparation. Il espère en effet pouvoir porter les couleurs de la France lors du marathon des Jeux Olympiques.
Objectif Jeux Olympiques
Guillaume Ruel fait partie de cette catégorie d’athlète qui en veut toujours plus. Il devient le plus jeune champion de France de 100km en 2021 : ce titre ne lui suffit pas, il va donc chercher le record de France l’année suivante et s’est classé cet été 5ème des championnats du monde en 6h19. Avec un record d’Europe sur 50km obtenu en Afrique du Sud, Guillaume veut poursuivre sa progression, se décrivant lui-même comme un « un éternel insatisfait »
Évoluant à haut niveau depuis ses 18 ans, Guillaume concourt et brille en parallèle de ses études sur trois disciplines : le50km, le 100km et le marathon. Il aimerait un jour « aller sur du 100miles ». Ces trois disciplines, exigeantes, lui « donnent beaucoup de plaisir ». D’autant plus que Guillaume a grandi dans cet univers, puisque son père était dans l’équipe de France de 24 heures. Ce « mordu de l’entraînement » se perfectionne dans le marathon en parallèle des 50km et 100km. Il était deuxième, à domicile, lors du marathon de Caen au printemps. Cette troisième discipline ne doit rien au hasard : c’est l’une des disciplines phares de l’olympisme.
« J’ai assisté en 2012 aux Jeux Olympiques à Londres, j’ai vu le marathon, et j’ai eu un déclic » explique Guillaume. Désormais, le jeune Manchois le dit clairement : « Mon objectif, c’est de faire ce genre de compétitions ». Il ne lui reste désormais plus qu’un an pour atteindre les minima avec une course au printemps et l’autre à l’automne 2023. Pour cela, il devra courir en 2h09 au lieu de 2h16. S’il y a « beaucoup de très forts marathoniens français » et qu’une qualification aux Jeux Olympiques de Paris 2024 lui « semble compliquée », Guillaume a tout de même l’intention de se battre.
« Mon rêve depuis tout petit, c’est d’être sportif professionnel. Je veux continuer de représenter et courir pour mon pays. »
Guillaume Ruel
Les sciences pharmaceutiques, le double projet de Guillaume
Si Guillaume fait du sport de haut niveau son métier, il a cependant préparé son avenir ces dernières années. Il vient d’achever sa sixième année en sciences pharmaceutiques au sein de l’UFR Santé de l’université de Caen Normandie.
S’entraînant « 20h à 25h par semaine » au cours de sa scolarité, et désormais « 35h à 40h » durant la préparation de sa thèse d’exercice, Guillaume s’en est bien sorti. Une réussite également due à son équipe pédagogique, notamment Véronique André, référente sportifs de haut-niveau en sciences pharmaceutiques, qui l’a accompagné tout au long de sa scolarité.
Quand Guillaume s’est fait opérer au talon, il a dû s’absenter un mois dans le sud-ouest dans un centre de rééducation réservé aux sportifs de haut niveau. Avec l’aide de sa référente, il a pu récupérer les cours, changer de groupe de TD, et a eu une scolarité adaptée à sa blessure. Il a aussi «eu l’opportunité d’être inscrit sur la liste ministérielle des sportifs de haut-niveau », ce qui lui a permis de bénéficier d’aménagements tout au long de son cursus afin de concilier sa vie de sportif à sa vie d’étudiant.
Durant ses études, Guillaume a vite eu « un coup de cœur pour la pharma », et s’est naturellement tourné vers une spécialisation en officine. Lui qui court et part toujours « à fond » pour mettre une distance avec les autres voulait en fait un peu de proximité, « un contact davantage dans le conseil, dans l’écoute des patients ». Dans cette université qu’il apprécie et connait bien, une université « à taille humaine », il a également pu lancer récemment sa propre entreprise de course à pied.
En attendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, ou plus tard Los Angeles 2028 et Brisbane 2032 quand il sera « au pic » de sa forme, Guillaume devra essayer dans les prochains mois de se faire une place pour réaliser son rêve d’enfant.