Alors que la République démocratique du Congo (RDC) est le deuxième plus grand pays d’Afrique, la population civile paie le prix lourd des nombreuses instabilités de la région. L’association étudiante Justice & paix jeunes a souhaité mettre en lumière les violences faites aux femmes et notamment le recours au viol comme arme de guerre par le biais d’une exposition.
La « capitale mondiale du viol »
Le 27 avril 2010, Margot Wallström, envoyée spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes, qualifiait la République démocratique du Congo de « capitale mondiale du viol ». Pendant plusieurs mois, Fanny Geiger, étudiante en 3e année de droit public et présidente de l’association Justice & Paix Jeunes, a travaillé à la conception d’une exposition mettant en lumière les exactions faites aux femmes dans ce pays. Objectif : « sensibiliser et informer le maximum de personnes sur l’usage du viol comme une arme de guerre dans les conflits contemporains ».
Pour Fanny, il est important « de faire prendre conscience et d’éveiller les consciences et d’aider les publics, notamment le public étudiant, à prendre conscience de la situations ». étudiants. Un sujet parfois méconnu, mais qu’il est nécessaire de « faire sortir de l’ombre » d’après Fanny, qui porte ce premier projet de l’association créée en 2022. Sur plusieurs panneaux, accrochés dans le hall de la MLI sur le campus 1, l’exposition dresse un historique de l’évolution du pays, de ses instabilités économiques, sociales et politiques, et des conséquences qu’elles ont sur les Congolaises. Les Nations Unies ont enregistré dans la province de l’Iturie, dans l’Est de la RDC, 200 000 cas de violences sexuelles contre des femmes et des jeunes filles depuis les premiers affrontements dans le pays en 1996.
Dès sa création, l’association étudiante s’est fixée pour objectif principal de sensibiliser la communauté, notamment étudiante, sur les violences faites aux femmes. Fanny espère ainsi que l’exposition pourra « s’installer sur d’autres campus » et « d’autres lieux » de l’université durant l’année universitaire 2023 – 2024 afin de poursuivre ce travail de sensibilisation.
« Si les gens ont conscience de ce qui se passe, peut-être seront-ils plus à même de faire bouger les choses. »
Fanny Geiger, étudiante à l’UFR Droit et présidente de l’association Justice & paix jeunes
En bref
Un projet soutenu par l’université
Si la préparation et la mise en place d’une exposition « prennent du temps » explique Fanny, et qu’il est parfois difficile de savoir comment s’y prendre, l’exposition a pu bénéficier d’un soutien de l’université. Aidée par une amie étudiante en design pour la mise en forme de l’exposition, l’étudiante en droit a travaillé durant le semestre à la rédaction des textes explicatifs. Elle a ensuite « voulu faire des demandes de subvention », et a pu être accompagnée par la Maison de l’étudiant de Caen pour l’élaboration de la demande de subvention auprès de la commission CVEC que le projet a obtenu.
Les différents services de l’université sont également intervenus pour aider Fanny à mettre en place le projet : logistique, reprographie, ou encore service culturel ont ainsi pu accompagner l’étudiante et son association à réaliser son projet.