Restrictions, omissions et silences : dialoguer autour de la censure

Le terme « censure » trouve son origine dans l’institution des censores de la République romaine. Il désigne à la fois l’action de blâmer ou de condamner un texte, une doctrine ou une opinion ; la décision d’interdire sa diffusion, partiellement ou dans sa totalité ; l’institution qui prononce la condamnation. De manière générale, la censure, instrument des instances au pouvoir, participe du maintien de l’emprise sur les membres de la société. Ce phénomène traverse toutes les cultures et tous les siècles ; il semble ne disparaître jamais, mais changer seulement de nature. Très souvent imposé par des régimes dictatoriaux et/ ou totalitaires, il est aussi présent – parfois de manière subtile – dans les démocraties. L’objet de ce colloque est d’interroger – dans les domaines disciplinaires explorés par les chercheuses et chercheurs de l’ERLIS – les formes, les temps et les espaces des censures affectant toutes les modalités de création artistique et/ou littéraire de l’Antiquité à l’époque « postmoderne », de l’Inquisition aux réseaux sociaux et au supposé « on ne peut plus rien dire ! ».