La plateforme universitaire PRISMM, dirigée par le professeur Raphaël Delépée, analyse chaque année plus de 4 000 échantillons, notamment de sang humain, à la recherche de molécules spécifiques d’expositions et de leurs effets sur la santé – ainsi que de modifications métaboliques. Ses nouveaux locaux, hébergés par le GIP LABÉO, ont été inaugurés le mercredi 6 décembre 2023.
« La plateforme à vocation de service, de recherche et de formation PRISMM s’attache principalement à l’identification et la quantification de nouveaux biomarqueurs, présente Raphaël Delépée, professeur au sein de l’unité de recherche ANTICIPE. Nous pouvons rechercher des biomarqueurs spécifiques ou au contraire faire des analyses sans a priori. »
PRISMM propose ainsi l’analyse et le dosage de petites molécules de poids moléculaire inférieur à 2 000 daltons à partir d’échantillons de natures très variées par des méthodes d’analyses innovantes couplées ou non à la spectrométrie de masse (UHPLC-MS/MS, UHPLC-HRMS et UHPLC-HRMS/MS, GC-MS/MS). « Suivant les cas, les analyses peuvent être réalisées sous la forme de prestations élargies ou non, à la mise au point et la validation de nouvelles méthodes d’analyse ou sous forme de partenariats de recherche, rappelle Raphaël Delépée. Elle est donc ouverte aux laboratoires publics ou privés régionaux, nationaux et internationaux. »
Un parc analytique très performant
Une partie importante des analyses réalisées au sein de PRISMM (environ 4 000 échantillons par an) est associée aux expositions professionnelles et environnementales. La plateforme recherche également les biomarqueurs d’effets biologiques associés à ces expositions. « Grâce à un parc analytique très performant l’équipe de PRISMM analyse des biomarqueurs dans tout type de matrice qu’elle soit en lien avec les problématiques principalement liées à la santé (ADN, sérum, globules rouges, sang total, urine, cerveau, liquide céphalo-rachidien…) mais également à l’environnement (eau, sédiments, poissons, mollusques, céphalopodes…) ». De grandes séries d’analyses peuvent être réalisées.
PRISMM possède un savoir-faire reconnu au niveau national et international en particulier dans l’analyse des modifications épigénétiques ou des bases de l’ADN modifiées par l’exposition à des composés génotoxiques (adduits à l’ADN), mais également l’analyse de neurotransmetteurs et de leurs métabolites. Elle a donc été labellisée en 2023 par le GIS IBiSA qui soutient les infrastructures en biologie, santé et agronomie pour son apport dans le domaine de l’étude de l’exposome.
Implantée désormais dans les locaux du GIP LABÉO et en partenariat avec le Centre François Baclesse, la plateforme compte sur la synergie apportée par le regroupement de ses équipes et une meilleure visibilité pour lui permettre d’intégrer France Exposome, une nouvelle infrastructure de recherche nationale qui structure et dynamise la communauté scientifique autour du décryptage de l’exposome chimique humain. Un cap important pour PRISMM serait franchi.
Moyens techniques
- Spectromètre de masse GC-MS/MS (Agilent 7890A/7000A, 2010),
- Spectromètre de masse de type triple quadripôle (UHPLC-UV-ESI-MS/MS, Shimadzu 8030Plus, 2012),
- Spectromètre de masse avec module d’extraction en ligne (UHPLC-MS/MS triple quadripôle 6495, Agilent, 2018),
- Système séparatif et semi préparatif (UHPLC-Barrette de diodes, Shimadzu Nexera X2, 2018),
- Equipement d’extraction en phase solide (simple et haut débit, 2020),
- Spectromètre de masse système UPLC-HRMS/MS ( SCIEX X500R, 2023),
- Spectromètre de masse système UHPLC-MS/MS (SCIEX 7500 – QTRAP, 2023),
- Deux automates de préparation des échantillons avec module d’extraction par pression positive (Hamilton microlab STARlet, 2023).
PRISMM a bénéficié du soutien financier de la Région Normandie et de l’Europe pour l’acquisition de ses équipements dans le cadre du programme 35301 FEDER.
Le projet EquipInnovCaen2022 – sous projets PRISMM-V2.0 et PLATONUS-ONE est cofinancé par l’Union européenne, la Région Normandie dans le cadre du programme opérationnel FEDER/ FSE 2014-2020 et par l’État français, dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région Bas-Normand 2015-2020 financé par des fonds FEDER dans le cadre du programme opérationnel FEDER/FSE bas-normand 2014-2020.