Le 27 octobre, la table ronde intitulée “S’insérer et réussir dans la filière énergétique normande : quelles formations pour quels parcours professionnels ?” a réuni, étudiants et étudiantes, professionnels du secteur et enseignants-chercheurs de l’université. L’occasion de comprendre ce que représente la filière énergétique normande, ses opportunités pour les futurs diplômés, et d’échanges.
Quels métiers la filière énergétique propose-t-elle ? Quelles formations pour y parvenir ? Quelles sont les perspectives de recrutement ? La table ronde “s’insérer et réussir dans la filière énergétique normande”, organisée le 27 octobre 2023 par le club Phénix et EDF, était l’occasion d’échanger sur les opportunités que constitue un secteur dynamique et en plein essor. Rencontre avec Thibault et Alexandre, étudiants à l’université de Caen Normandie.
Quel est votre parcours de formation et quels enseignements suivez-vous ?
Alexandre. J’ai 25 ans, j’ai commencé par une licence de chimie à l’université de Caen Normandie en 2017. J’ai passé la troisième année, aux États-Unis dans une université partenaire d’UNICAEN. J’ai poursuivi en master Sciences de la matière et j’ai obtenu le diplôme en septembre 2022. Après une expérience professionnelle, j’ai voulu me spécialiser et un professeur m’a conseillé de rejoindre l’école supérieure d’ingénieurs ESIX Normandie… ce que je viens de faire ! J’ai directement intégré la deuxième année de la formation Génie nucléaire et choisi l’option “opérations nucléaires”.
Thibault. J’ai 21 ans et je suis actuellement en BUT MT2E à l’IUT Grand ouest Normandie, sur le site de Saint-Lô. Nous étudions les applications de l’énergie pour les domaines du bâtiment et de l’industrie. Nous avons des cours sur les réglementations thermiques, le bioclimatisme, les énergies renouvelables, la mécanique des fluides et la thermodynamique, entre autres. La formation a l’avantage de proposer de nombreux travaux pratiques, laissant une large place à l’initiative individuelle. Nous avons vraiment l’impression d’être immergés en milieu professionnel ! Par exemple, en première année, nous avons simulé un audit de bâtiment tertiaire, dimensionné des installations solaires, des systèmes industriels (centrale de traitement d’air, circuit de vapeur, etc.), et avons fait quelques passages à l’atelier pour apprendre les fondamentaux des travaux manuels de l’industrie, etc.
Qu’avez-vous retenu de la table ronde du 27 octobre 2023 ?
Thibault. J’ai pu échanger avec des professeurs d’université et avec des professionnels du secteur, ce qui était très enrichissant. La filière nucléaire recrute en grand nombre, en lien notamment avec la construction de futurs EPR. Les métiers du nucléaire sont longtemps restés dans l’ombre et pourtant, ils sont très variés. La DRH d’EDF a d’ailleurs fait référence au roman d’Émile Zola, Germinal, pour évoquer l’idée parfois négative que se font les Français de l’industrie. Ces changements doivent découler d’une réflexion profonde des individus sur la société.
Alexandre. La table ronde nous a permis de mieux cerner les enjeux autour de la filière énergétique normande. J’ai trouvé cela assez intéressant d’autant que la Région a été mise au centre de la discussion. Je pense que c’est très motivant pour les élèves. Après la table ronde, nous avons eu la possibilité de discuter avec les représentants de EDF. Ils étaient très ouverts et nous en avons profité pour leur demander des conseils et prendre des contacts.
Pourquoi avez-vous choisi de vous intéresser à la filière énergétique ?
Thibault. Dès mon plus jeune âge, j’ai été sensibilisé à l’urgence environnementale. Nous sommes aujourd’hui face à un immense défi et j’ai envie d’agir à mon niveau au service d’une énergie bas carbone bien maîtrisée.
Alexandre. La filière énergétique est très importante et plus encore depuis la crise de l’énergie. J’ai choisi de poursuivre dans cette voie car je souhaite contribuer à apporter des solutions pour l’environnement et la société, au bénéfice de la transition énergétique. Et j’en apprends ainsi toujours plus sur le monde de la chimie et de la physique.
Quelle image avez-vous de la filière énergétique normande ?
Thibault. Pour ce qui est de la génération d’électricité (et d’autres formes d’énergies à venir, telles que l’H2), la région Normandie va devenir un hub incontournable. Avec les parcs éoliens en mer de Fécamp, de Courseulles-sur-Mer et de Barfleur, en plus du développement fulgurant de l’énergie solaire (stimulée par l’augmentation du prix de l’électricité et la baisse du prix du photovoltaïque), sans parler du parc nucléaire historique et futur, la Normandie sera un acteur incontournable. Et surtout, il y aura de l’emploi à la clé.
Alexandre. Je crois que la Normandie sera un pôle central au niveau de l’énergie à l’avenir notamment après l’ouverture de l’EPR à Flamanville l’année prochaine.