Si, comme l’écrivait Sénèque, le discours est le visage de l’âme, la maîtrise de ses ressorts et la conscience de ses atouts peuvent en faire une arme puissante. Du forum athénien à notre Assemblée nationale, la rhétorique est un art majeur. Dans le monde universitaire, les concours d’éloquence, exercices exigeants, stimulants et formateurs, entendent redonner à ce savoir-faire ses lettres de noblesse. Depuis trois ans, l’association Lex Cadomus organise eloCAENce, un concours ouvert à chaque étudiant ou étudiante qui souhaite discourir face à un contradicteur, un public et un jury.
Un évènement associatif
Pour Salomé Loiseau, étudiante en deuxième année de droit et présidente de l’association Lex Cadomus, « l’objectif premier de l’association est d’accompagner les étudiantes et étudiants en droit, administration économique et sociale et administration publique du mieux possible ». Cela se manifeste par de nombreuses initiatives entreprises par l’association : « l’année dernière, nous avons consacré une semaine au thème du développement durable, récolté des fonds pour octobre rose, et mis en place un calendrier de l’Avent » poursuit-t-elle. « L’évènement majeur de Lex Cadomus demeure ce concours d’éloquence que l’on organise depuis trois ans. » Cet évènement associatif, qui bénéficie d’un financement de la Contribution vie étudiante et de campus via son appel à projet, est étalé sur deux mois.
Une compétition exigeante
L’aventure bat son plein depuis les phases de qualifications, lancées le 27 janvier. Tout au long du concours, les candidates et candidats défendent une position arrêtée, l’approbation ou la réprobation d’une thèse, la réponse positive ou négative d’une question. Par la qualité de leur argumentaire, ils doivent convaincre un jury et prendre l’ascendant sur leurs contradicteurs pour se qualifier.
Les sujets sont définis par Quentin Guilloux, vice-président du pôle évènementiel et Alice Toullier-Desgrippes, secrétaire générale de l’association, Ceux-ci sont variés, s’inscrivent dans des interrogations philosophiques, et soulèvent des problématiques sociales. « On évite les sujets trop polémiques, trop politiques » confie Alice. Les sujets débattus pendant les qualifications et les huitièmes de finale rendent compte de cette diversité : « la bêtise est-elle sans limite ? », « le travail est-il la santé ? », « faut-il moderniser les traditions ? ». Il faut que les sujets soient accessibles à tout le monde, explique Alice, ils doivent être ouverts pour permettre aux candidates et candidats une grande marge de manœuvre. »
Les oratrices et orateurs doivent composer avec un sujet et une position qui leur sont imposés : « cela demande une capacité d’adaptation » poursuit Alice. « lls ont une semaine pour préparer leur prise de parole, ont un chronomètre de six minutes pour défendre leur position, et n’ont droit qu’à une feuille avec des mots-clés ». Lors des dernières étapes du concours, ils devront aussi répondre aux questions que leur posera le jury, composé de professeurs et de représentants étudiants. Cette année, la promotion des candidats rassemble des étudiants et des étudiantes de licence et master en droit et en sciences humaines (langues, psychologie, histoire…).
Les prochaines échéances
Depuis le 10 février et les huitièmes de finale, il ne reste plus que treize participantes et participants en lice. Ceux-ci se sont illustrés et ont obtenu leur ticket pour les quarts de finale, qui ont eu lieu le samedi 24 février. La demi-finale se tiendra le 9 mars et la finale le 30.
Si le concours eloCAENce est un enrichissement certain pour les participantes et participants, il constitue aussi un spectacle intéressant ouvert au public.