Vous aimez vous détendre en écoutant de la musique ou en pianotant ? Ça tombe bien, vous pourrez bientôt le faire régulièrement sur plusieurs sites de l’université grâce à un nouveau projet financé via la contribution vie étudiante et vie de campus (CVEC) : l’achat et l’installation de pianos en libre accès.
Démocratiser la pratique musicale
L’université est attachée de longue date à la pratique culturelle de ses étudiants. Un exemple marquant est le tremplin phénix Normandie, qui permet à des groupes d’étudiants de s’affronter devant le public à l’occasion de plusieurs concerts, afin de se hisser en finale. Permettant tant d’animer la vie de campus que de donner une expérience professionnalisante aux étudiants candidats du tremplin, le tremplin phénix a su faire sa marque depuis de nombreuses années. Mais l’offre sur les campus distants est moins dense que celle des campus caennais.
La pratique culturelle, notamment des jeunes, a aussi grandement évolué ces dernières années. En témoigne l’apparition d’instruments de musique dans des lieux de passage, comme les gares. Face à ces nouveaux usages, et à la volonté de l’établissement de donner les mêmes opportunités de pratique à tous les étudiants sur tous ses campus, l’idée d’installer des pianos sur les différents campus distants de l’établissement a naturellement germé dans l’esprit de Marion Lelaidier, étudiante en master de droit et présidente du Chœur et orchestre universitaire régional (COUR), et dans celui des membres de son association.
« On s’est dit que le piano, c’était quand même un instrument abordable par tous, ce n’est pas compliqué de faire une note, c’est un instrument qui est présent dans tous les genres classique, jazz, rock… » se souvient Marion, avant de rappeler que la pratique musicale et notamment celle du piano est parfois difficilement accessible aux étudiants. « S’ils jouaient du piano chez leurs parents, ce n’est pas forcément possible d’en avoir un dans un appartement étudiant » ajoute-t-elle. La philosophie du projet est assez simple : « donner la possibilité à tous les étudiants sur chaque site d’avoir quelque chose pour faire de la musique, d’avoir un instrument et de pouvoir le découvrir » énonce Marion.
« C’est aussi l’idée que ce soit en libre-accès, ça fait un peu ambiance gare Saint-Lazare où il y a un piano, des gens qui viennent écouter et ceux qui jouent entre deux cours, lorsqu’ils ont du temps libre ».
Marion Lelaidier, étudiante en master de droit et présidente du COUR
Faire vivre en musique nos campus
Marion a donc déposé une demande auprès de la commission CVEC pour installer des pianos sur les campus distants, via l’appel à projet dédié. Le financement pour l’achat et l’installation des pianos a été validé en mai.
Les campus retenus pour l’installation de ces pianos sont ceux d’Alençon, de Cherbourg, de Lisieux, de Saint-Lô et de Vire. « Les pianos seront numériques, ce qui donne plus de possibilités pour toucher à tous les genres » nous précise Marion. Cette spécificité permettra par exemple de déplacer plus facilement le piano au besoin, mais aussi de brancher un casque, l’objectif étant de respecter les usages de chacun dans les bâtiments universitaires, afin que le plaisir des uns ne devienne pas la nuisance des autres.
Après la validation du financement, Marion ne souhaite pas s’arrêter là. Elle envisage également des ateliers de pratique à partir de la rentrée, avec des professionnels. « L’idée des ateliers, c’est vraiment de permettre un accès à l’apprentissage pour les étudiants et aussi de former des petits ensembles, des petits groupes, travailler sur des petits morceaux ou avec le COUR » nous précise-t-elle. Et afin qu’il ne s’agisse pas que d’un équipement supplémentaire, Marion et le COUR souhaitent faire de ces pianos des éléments de vie régulière, avec par exemple « une journée d’inauguration pour faire remarquer aux étudiants qu’il y a des pianos qu’ils peuvent utiliser, pour qu’ils se les approprient et y aillent d’eux même, et permettre d’avoir des professionnels qui accompagnent et conseillent » imagine Marion.
Compléter l’offre de l’université
Ces équipements et cette animation sur les campus en dehors de l’agglomération de Caen doivent permettre de compléter l’offre existante de l’établissement et des partenaires du territoire. Plusieurs pianos sont d’ailleurs déjà installés sur certains campus, dans des infrastructures dépendant de l’université ou du Crous Normandie, comme au campus 3, à la Maison de l’étudiant de Caen, à celle de Cherbourg ou encore à l’INSPÉ de Caen (site caennais). Le projet a été travaillé en amont avec les services concernés de l’université afin d’éviter les juxtapositions.
« L’idée de ce projet est de s’inscrire en complémentarité de l’existant sur les différents sites de l’établissement, sans placer l’étudiant comme simple consommateur d’un évènement mais bien en ancrant la pratique culturelle dans son quotidien. C’est à la fois un vecteur de bien-être, de renforcement de l’estime de soi, de développement de la créativité et d’émancipation qui participe à la réussite étudiante. Cette nouvelle action a également vocation à servir de levier dans le cadre de l’élaboration d’autres partenariats sur le territoire et au déploiement d’une programmation culturelle de l’établissement au plus proche de la communauté universitaire . »
Thierry Machefert, vice-président délégué à la culture & à la relation science – société
Les ateliers de pratique accompagnant la mise en place des pianos feront l’objet d’une demande de financement lors de la dernière commission CVEC de l’année. L’université œuvre avec Marion et les composantes concernées pour trouver les emplacements les plus adéquats sur les campus.
Le début des activités, sous réserve de financement, est prévu pour la rentrée universitaire. Des ateliers pourraient ensuite se dérouler de manière régulière, chaque semaine, créant une synergie supplémentaire sur les campus et venant ainsi s’ajouter aux activités déjà existantes organisées par l’université ou par les étudiants eux même. « L’université fait beaucoup pour dynamiser les sites distants, faire en sorte qu’il y ait des activités, ça s’inscrit donc dans cette mouvance » tient à rappeler Marion.
Le projet de Marion et du COUR, par son approche visant à ancrer la pratique musicale dans le quotidien, se distingue d’une partie des activités déjà existantes. De quoi nous rappeler la fameuse maxime du médecin et écrivain du début du XXe siècle, Georges Duhamel : « la culture est ce qui fait d’une journée de travail une journée de vie. »