Carton plein pour Candice Roux lors de l’édition 2021 du concours normand Ma Thèse en 180 secondes ! Doctorante en neurosciences, elle a remporté les faveurs du jury et du public avec la présentation de sa thèse sur les troubles de la mémoire… ou plus précisément, sur les « intérêts de ligands des récepteurs à la sérotonine de type 4 (5-HT4R) dans le traitement des troubles cognitifs et de plasticité hippocampique associée ».
Décryptage avec la lauréate 2021 !
Quels sont les enjeux de votre thèse ?
Je travaille sur les troubles de la mémoire associés aux maladies du système nerveux central, comme la maladie d’Alzheimer et la schizophrénie. Il n’existe aucun traitement permettant, à ce jour, de contrer efficacement ces pertes de mémoire. La RS-67 333 est une molécule connue pour améliorer les performances de mémoire – ce qui ouvre des perspectives intéressantes pour le développement de futurs médicaments. Mais au préalable, il est nécessaire de bien comprendre comment, pourquoi et sur quoi elle agit. C’est là que ma petite souris “Dory” entre en jeu !
« La mémoire, ce sont des chemins qui se créent avec nos souvenirs » – Prestation de Candice Roux lors de la finale normande de MT180.
L’objectif est donc de décrire les mécanismes de cette molécule sur notre cerveau ?
Oui, il s’agit de comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces bénéfices sur notre mémoire. Lors de la finale du concours MT180, j’expliquais que la mémoire, ce sont des chemins qui se créent avec nos souvenirs. Ces chemins sont, en réalité, un réseau de neurones en perpétuelle communication qui passent par une structure du cerveau : l’hippocampe. Chaque zone du cerveau a un rôle spécifique à jouer dans l’enregistrement, le stockage et la restitution de nos souvenirs. L’hippocampe se situe au carrefour de ces différentes zones, à la croisée des circuits neuronaux. C’est sur cette structure cérébrale que se concentrent nos recherches : que se passe-t-il au niveau de l’hippocampe, lorsque la molécule RS-67 333 est administrée ? J’effectue mes travaux dans le cadre d’une Convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE), impliquant l’entreprise PORSOLT, qui souhaite tester et valider des dispositifs utilisés pour des recherches en pharmacologie. Nous avons notamment effectué des études électrophysiologiques, pour mesurer la force de connexion et de transmission entre les neurones. Nous utilisons également des techniques originales, comme l’optogénétique, qui permet d’inhiber ou d’activer les neurones au moyen de stimulations lumineuses. Les premiers résultats obtenus sont très intéressants. Nous évaluons également les performances de mémoire chez Dory et ses amis grâce à des tests notamment sur tablette tactile, qui ressemblent à ceux effectués en clinique, chez l’Homme.
Une étape marquante de votre parcours a été MT180 ! Qu’est-ce qui vous a incité à y participer ?
J’ai toujours été très curieuse ! Lorsque j’étais enfant, je posais beaucoup de questions… mais n’obtenais pas toujours de réponses satisfaisantes ! Une fois inscrite en doctorat, je pensais qu’il serait facile de partager mes recherches avec mes proches, mais je me suis vite rendue compte du contraire. Les sessions de formation m’ont aidée à prendre du recul pour trouver les mots justes. J’ai obtenu le premier prix du jury, ce qui m’a permis de représenter la Normandie lors de la demi-finale nationale. Ce concours a été une belle aventure que je recommande sans hésiter.
Palmarès 2021 de l’édition normande du concours MT180
1er prix du jury
Candice Roux, doctorante en neurosciences au laboratoire COMETE (UMR-S 1075 UNICAEN-INSERM) / PORSOLT SAS
2e prix du jury
Chloé Fougères, doctorante en physique nucléaire au Grand accélérateur national d’ions lourds · GANIL
prix des lycéens
Cassandre Palix, doctorante en neurosciences au laboratoire PHIND · Physiopathologie & imagerie des troubles neurologiques (UMR-S 1237 UNICAEN-INSERM-EFS) & Younès Tierce, doctorant en mathématiques à l’université de Rouen Normandie
prix des internautes
Candice Roux & Younès Tierce