Agir seul ou demander un avis ? C’est le robot qui décide lui-même ! Le GREYC, laboratoire caennais des sciences du numérique, a développé de nouvelles méthodes d’intelligence artificielle permettant de doter les robots d’une « autonomie ajustable ». Une solution pour la surveillance, la reconnaissance et la sécurisation.
GARDES, pour “Groupes d’agents et de robots avec autonomie décisionnelle pour la reconnaissance et la surveillance” : c’est le nom du projet mené par le laboratoire GREYC (UMR 6072 UNICAEN-ENSICAEN-CNRS) pour développer des robots capables d’ajuster leur autonomie. En somme, des robots capables de déterminer, en fonction de la situation et de l’environnement, s’ils peuvent agir seuls ou s’ils doivent interagir avec un opérateur.
« Nous avons développé un modèle général avec de nouveaux algorithmes de l’intelligence artificielle, basés sur des théories mathématiques », précise Abdel-Illah Mouaddib, professeur en informatique et responsable scientifique du projet GARDES. « Cette solution vient en complément des robots autonomes et des robots télé-opérés, d’ores et déjà utilisés mais ne répondant pas à tous les besoins. » Les robots autonomes sont limités par le nombre de tâches qu’ils peuvent apprendre. Bien qu’ils disposent de caméras embarqués, de capteurs et de calculateurs, ces robots ne peuvent percevoir le monde comme un être humain. Ni même agir comme un humain le ferait : saisir un objet avec dextérité est un processus complexe en robotique. Quant aux robots dirigés par des opérateurs, ils mobilisent en permanence une personne qui doit être en mesure de décrypter les données transmises en temps réel et d’analyser instantanément une situation.
« Grâce à nos modèles embarqués, le robot sait ce dont il est capable et connait ses limites », indique Abdel-Illah Mouaddib. « Il tient compte de plusieurs critères pour déterminer la décision la plus appropriée, ce qui permet une plus grande rapidité de décision et d’action. C’est de l’intelligence artificielle caennaise que nous mettons dans les robots ! Nos méthodes sont fiables : nous valorisons les résultats de nos recherches depuis une dizaine d’années déjà pour des applications civiles et militaires. » Ces modèles, actuellement destinés à de petits engins terrestres, pourraient être étendus à d’autres petits engins tels que des drones. Les recherches sont en cours !
Le projet GARDES (ANR/DGA, ASTRID 2014) est co-financé par l’ANR et la DGA, l’Union européenne, la Région Normandie dans le cadre du programme opérationnel FEDER/FSE 2014-2020.