Avant les vacances d’été, nous étions allés à la rencontre de Laurine Busnel et de Tina Françoise, deux étudiantes en STAPS qui sont devenues avec leur équipe championnes de France universitaire de basket au terme d’un parcours plein de rebondissements. Au-delà des performances sportives, nous avons souhaité comprendre comment ces deux lionnes conciliaient leurs études, leur vie personnelle, et le sport de haut-niveau.
Le basket, un mode de vie depuis le collège
Que ce soit sur les parquets, en cours ou dans le cadre personnel, Laurine et Tina se côtoient partout, et ce depuis près de 10 ans. Si la relation au début était compliquée pour les deux joueuses, se ressemblant sans doute un peu trop, l’alchimie s’est vite créée et renforcée. Le basket aide évidemment. « Nous sommes dans le même club et la même équipe depuis 8 ans » nous précisent-elles, évoluant toutes les deux au club de Douvres la Délivrande. Les deux filles ont été ensemble du collège au lycée, et bien que dans des promotions différentes, se sont retrouvées dans la même filière à l’université. « Nous nous sommes connues au basket lorsque nous avions 10 ans. On se connait bien, et dans le jeu on se retrouve facilement » nous dit Laurine.
Désormais majeures, elles évoluent toutes les deux dans l’équipe de Nationale 2 de leur club, ce qui correspond à un niveau semi professionnel. Mais comme toute pratique sportive de haut niveau, l’investissement personnel des deux jeunes joueuses est important.
« En pleine saison, on a un entraînement cinq jours sur sept, et un match tous les dimanches » expose Laurine. Les entraînements sont tous les soirs de la semaine, sur une amplitude d’environ une heure et demie avec des horaires variables. Parfois, les entraînements sont tard afin de pouvoir s’ajuster aux contraintes des différentes joueuses de leur club, et peuvent se terminer à 22h. « On a cours une bonne partie de la journée, et ce n’est pas possible de faire des entrainements les midis ou dans la journée car d’autres joueuses de l’équipe travaillent » racontent les deux compères.
L’entraînement quotidien commence toujours par un échauffement « à base de passes, ou alors de finition près du cercle. Parfois, on revoit les systèmes, c’est-à-dire que l’on va revoir et encore revoir les mêmes choses pendant quinze minutes pour créer les automatismes » explique Tina. « On va vraiment se mettre dans le rythme ensuite, avec du 3 contre 3 ou du 4 contre 4 en jeu rapide. On peut par exemple avoir 8 secondes pour marquer un panier en traversant tout le terrain » ajoute Laurine. Pour le reste de l’entraînement, « ça ne peut être que des matchs, avec des contraintes sur le type d’attaque à mener » pour l’équipe, divisée en deux.
Vie sportive, vie universitaire, vie personnelle : une équation pas toujours simple à résoudre
Les entraînements tous les soirs et les matchs tous les week-ends, avec notamment des déplacements dans tout le nord-ouest, ne rendent pas toujours facile l’équilibre entre les différentes parties de la vie de nos deux lionnes.
« Au début c’était compliqué, nous explique Laurine, parce que nous avons commencé à allier sport et études au collège très jeunes. Maintenant c’est une habitude, et c’est vraiment ce que l’on veut faire ». Les vacances d’été sont d’ailleurs étranges pour les deux joueuses, qui n’ont plus d’entrainement et se retrouvent avec beaucoup de temps libre « alors qu’en pleine saison il faut s’entraîner, faire attention aux blessures. On sort peu l’année, et quand la saison est terminée on peut se retrouver » raconte Laurine. Et « comme le cercle des amis est essentiellement autour du basket, nos amis comprennent » ajoute-t-elle. Mais ce n’est pas toujours le cas. « J’ai certains amis qui comprennent le sport sans réellement comprendre ce que cela implique : pour eux, faire autant de sport n’est simplement pas normal. L’engagement à haut niveau, tout le monde ne le comprend pas » regrette Tina.
Sur le volet académique, le cumul n’est pas toujours simple non plus, d’autant plus que Laurine et Tina n’ont pas souhaitées bénéficier d’aménagements liés à leur pratique sportive. Tina bénéficie toutefois de certains aménagements, puisqu’elle est aussi volontaire en service civique. « J’ai des difficultés en cours, mais j’arrive à me gérer. Mon problème, c’est que je pense davantage au basket qu’aux cours, et c’est un défaut. Dans le futur, je devrai faire en sorte de faire passer les études avant le basket » explique-t-elle. Si Tina a choisi de se réorienter pour étudier la communication et travailler en alternance, Laurine continue pour sa part son bout de chemin en STAPS à l’université. « C’était compliqué au collège puis au début du lycée, mais en terminale avec le bac j’ai compris que ça devait être les études avant le basket, et j’ai remonté la pente. Je sais que j’ai parfois des difficultés en cours, donc il faut que je travaille dur dès que je ne suis pas en entrainement » conclut Laurine. Quoi que réserve l’avenir à nos deux lionnes, une chose est sûre, elles garderont en mémoire leur sacre de championne sous les couleurs de l’université. Nous avons en tout cas hâte de revoir Laurine arborer notre maillot, et souhaitons le meilleur à Tina pour la suite de son parcours.