Journaux personnels en temps de guerres mondiales
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09 octobre 2025 – 10 octobre 2025
Ce colloque international rassemble, pour la première fois, des chercheurs du monde francophone travaillant sur les journaux personnels de civils tenus durant la Première et la Seconde guerres mondiales, afin de partager les problématiques, de confronter les difficultés (d’ordre générique, méthodologique, ou relatives à la constitution de corpus) et de réfléchir à des pistes d’analyses transversales.
Les Première et Seconde Guerres mondiales ont en commun d’avoir affecté profondément les populations civiles, par leur violence, leur durée, l’ampleur des territoires concernés, des ressources mobilisées et des pertes subies, ainsi que par les bouleversements qu’elles ont produits à tous égards – sociaux, économiques, culturels et politiques. Elles ont suscité une abondante historiographie, intégrant aussi bien les aspects militaires et stratégiques que l’impact sur les populations civiles : mobilisations, collaborations, résistances, violences, quotidien.
Néanmoins, les journaux personnels tenus par des civils ont encore peu retenu l’attention en tant que corpus. Leur valeur historique est pourtant indéniable.
Que nous disent-ils de l’expérience personnelle et collective en temps de violences extrêmes ? Quel usage l’historien peut-il faire de ces écrits quotidiens, où la banalité prend parfois le pas sur l’événement ? Quel est leur apport à une historiographie des deux guerres mondiales déjà pléthorique ? Enfin, dans quelle mesure ces sources variables et dissonantes, denses, lacunaires et protéiformes, documentent l’impact de la guerre sur les aspects sensibles des populations civiles : les corps, le rapport à la mort, à la violence, les représentations du temps et de l’espace, les lieux de l’intime, les rapports sociaux, la connaissance et l’interprétation des événements en cours, les reconfigurations éthiques et émotionnelles ?
Ce colloque ambitionne de poser des jalons pour encadrer l’appréhension de ces sources. Il entend notamment mettre en exergue l’intérêt du traitement sériel des journaux personnels, au-delà des analyses communes d’un carnet en particulier. Envisager ces sources certes individuelles et intimes en tant que corpus permet en effet de mieux prendre la mesure des spécificités d’un journal donné et de livrer des enseignements plus larges.