Dyslexie, dysorthographie, dyspraxie… Comment les étudiants présentant des troubles spécifiques des apprentissages vivent-ils au quotidien ? Capucine, étudiante à l’université de Caen Normandie, nous explique les enjeux de son mémoire de master 2 Sociologie, parcours vulnérabilités.
Quels sont les objectifs de ta formation ?
Après ma licence de sociologie, j’ai voulu m’orienter vers un master qui permettrait de comprendre et d’agir sur les inégalités sociales auprès des populations les plus vulnérables. Le Master 2 de Sociologie, parcours Vulnérabilités, est spécialisé dans l’étude des populations fragiles. Les cours proposent des contenus à la fois théoriques et pratiques : il s’agit de comprendre les différentes dimensions de la vulnérabilité (santé, emploi, migration, vieillesse, précarité), de comprendre les causes des inégalités ou des discriminations et d’apporter des réponses adaptées aux besoins des personnes vulnérables. Les cours portent également sur les politiques publiques et les dispositifs sociaux visant à protéger ces personnes. En plus de mes cours sur le racisme, l’anthropologie, le transhumanisme ou le numérique, je mets en pratique mes enseignements à travers des projets concrets : j’écris des articles, je réinterroge les notions au regard des avancées dans la recherche, je mène des enquêtes de terrain, j’analyse les données et je rédige des rapports. C’est d’ailleurs la démarche que je dois suivre pour mon mémoire.
Quel est le sujet de ton mémoire ?
Je rédige un mémoire sur les étudiants atteints de troubles spécifiques des apprentissages, tels que la dyslexie, la dysorthographie ou la dyspraxie. Je suis moi-même multi-dys et cela m’a poussé à m’interroger sur les conséquences de ce trouble au sein de la société : je me suis donc intéressée à ces handicaps invisibles au sein de l’université et plus largement dans l’enseignement supérieur. Pour réaliser mon mémoire j’ai besoin de comprendre comment les étudiants dys vivent au quotidien, s’ils bénéficient d’aménagements spécifiques à l’université, s’ils ont parlé de leur trouble à leur entourage etc. Pour avoir des réponses à mes questions, j’ai besoin de réaliser des entretiens en face à face, par téléphone ou en visio. Les étudiants dys, font face à des défis dans leur parcours universitaire : leurs troubles peuvent affecter leur capacité à lire, à écrire, à s’organiser, à se concentrer ou à mémoriser des informations. Cela peut entraîner des difficultés à prendre des notes ou à comprendre des textes. Ils ont alors besoin de mesures d’accompagnement adaptées pour réussir leur parcours universitaire.
C’est quoi la suite ?
Ce master débouche sur des carrières dans des organisations non gouvernementales, des organismes publics, des entreprises privées ou des centres de recherche, en tant qu’enseignant, chercheur, analyste de politiques publiques, consultant en développement social, ou encore travailleur social. J’aimerais avoir une influence positive sur le monde. Maintenant que je comprends mieux le fonctionnement de la société, j’entreprends une licence de droit après mon master. En combinant les deux formations, j’espère devenir une excellente avocate.
Si vous êtes étudiant et étudiante dans l’enseignement supérieur depuis au moins une année et souffrant de troubles dys, vous pouvez aider Capucine à écrire son mémoire ! Contactez-la par mail à l’adresse 21809123@etu.unicaen.fr