Chaque année, le mois d’Octobre se pare de rose, symbole de la sensibilisation des femmes au dépistage du cancer du sein. L’association Ruban Rose a dévoilé, le 18 octobre 2023, les lauréats et lauréates des Prix Ruban Rose, attribuant ainsi 1 850 000 euros pour soutenir la recherche sur le cancer du sein. La plus haute des distinctions, le Grand Prix Ruban Rose, a été remis à la Professeure Florence Joly, oncologue médicale au Centre François Baclesse de Caen, pour ses travaux sur “cognitions et cancers” (unité ANTICIPE).
Bien que la recherche ne cesse de progresser, 1 femme sur 8 est encore touchée par le cancer du sein. La recherche joue un rôle crucial dans la détection, le traitement, l’accompagnement et la guérison de la maladie. C’est pourquoi, depuis 2003, l’association Ruban Rose s’engage aux côtés des chercheurs, des médecins, et des associations pour soutenir des projets de recherche contribuant à la lutte contre le cancer du sein.
Vous avez remporté le Grand prix Ruban Rose, qu’est-ce que c’est ?
Le Grand Prix Ruban Rose est une distinction attribuée à un chercheur ou une chercheuse de renommée internationale pour ses travaux dans le domaine du cancer du sein. Pour ma part, c’est en reconnaissance de mes recherches sur l’impact du cancer et des traitements sur la cognition. J’ai reçu ce prix doté de 300 000 euros des mains de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Quelles sont vos recherches en cours ?
Mon équipe de recherche, au sein de l’unité Anticipe (U1086 · INSERM-UNICAEN) se penche sur la thématique de recherche “vivre avec le cancer.” Nous menons des recherches sur les troubles cognitifs causés par le cancer et ses traitements. Mon travail vise à comprendre les effets neurologiques des traitements. Bien que les avancées thérapeutiques permettent aux patientes de vivre plus longtemps, les traitements ont des effets secondaires, incluant des altérations cognitives, qui sont le deuxième effet secondaire le plus fréquent après la fatigue. Ces effets sont cependant encore mal connus et peu identifiés.
Ces altérations cognitives, bien que généralement de courte durée, peuvent parfois persister pendant 10 à 20 ans après la chimiothérapie. Mon travail se développe autour de trois axes : évaluer ces altérations, les comprendre pour anticiper les conséquences, et développer des traitements novateurs pour améliorer la qualité de vie des patientes. Notre objectif est de proposer ainsi des études interventionnelles pour améliorer ces troubles.
Que va vous permettre ce prix ?
Ce prix me permettra de recruter un post-doctorant pour poursuivre le développement d’un projet de plateforme connectée que nous souhaitons mettre en place. Ce projet s’étalera sur plusieurs années et contribuera à proposer une solution personnalisée aux patientes.