Ressasser des pensées négatives pourrait augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer, selon les résultats d’une étude publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia.
Ruminées de manière récurrente, les idées noires pourraient favoriser le déclin cognitif et le développement de la maladie d’Alzheimer. C’est ce que souligne une étude conduite par des chercheurs de l’University College de Londres, de McGill University (Canada) et de l’université de Caen Normandie. L’anxiété et la dépression avaient déjà été identifiées comme des facteurs de risque de démence. En cause, selon les résultats de l’étude : les pensées négatives récurrentes. Elles seraient liées à l’accumulation, dans le cerveau, des protéines tau et amyloïdes, impliquées dans la maladie d’Alzheimer.
360 personnes âgées de plus de 55 ans ont pris part à cette étude longitudinale, menée sur une période de deux ans. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Alzheimer’s & Dementia et pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies pour ralentir l’apparition de la maladie. « Nos pensées peuvent avoir un impact biologique sur notre santé physique, ce qui peut être aussi bien positif que négatif, » précise Gaël Chételat, chercheur Inserm au laboratoire Physiopathologie et imagerie des troubles neurologiques (PhIND · UMR-S 1237) et co-auteur de l’étude. « Il se peut que les exercices pratiques de préparation mentale, comme la méditation, aident à promouvoir les schémas mentaux positifs, tout en régulant à la baisse les négatifs. Il est important de prendre soin de sa santé mentale. » Ces méthodes font l’objet d’une évaluation dans le cadre du programme de recherche Silver Santé Study, coordonné par Gaël Chételat.
Références
“Repetitive negative thinking is associated with amyloid, tau, and cognitive decline” Natalie L. Marchant, Lise R. Lovland, Rebecca Jones, Alexa Pichet Binette, Julie Gonneaud, Eider M. Arenaza‐Urquijo, Gael Chételat, Sylvia Villeneuve Alzheimer’s & Dementia June 2020
https://doi.org/10.1002/alz.12116