Ce mardi 25 février, l’université a organisé un séminaire pour ses cadres au sujet de l’IA, afin de réfléchir à une intégration coordonnée dans les différentes activités professionnelles. Ainsi, les directrices et directeurs administratifs de composantes et de service ainsi que leurs adjointes et adjoints ont participé à deux conférences ainsi qu’à des ateliers.
Réflexion collective
Les ateliers en petits groupes ont permis d’identifier les opportunités mais aussi les risques que présente l’intégration de l’IA dans nos pratiques professionnelles. Les possibilités de mise en application ne manquent pas : génération de documents, compilation de données, synthèse, chatbot, etc. L’université, forte d’un système d’information développé, d’infrastructures réseaux déjà en place et de nombreuses compétences internes, est confiante en ses capacités techniques de déploiement.
Il a également été question des prérequis nécessaires au succès du déploiement de l’IA. Certains points sont remontés clairement, comme la nécessité d’avoir une action à l’échelle de l’établissement, d’avoir une feuille de route commune ainsi qu’un cadre technique et éthique partagé et d’impliquer les équipes dans tout projet de déploiement. L’accompagnement et la formation du personnel à ces nouveaux usages sont apparus comme nécessaires pour une montée en compétence réussie. Il faut à présent affiner un cadre et des objectifs de déploiement et opérer un travail de fond sur la fiabilisation des données. Ce dernier point est un enjeu majeur avant toute exploitation par des outils IA.
L’IA est un outil, pas de la magie
De manière générale, l’IA est un outil et doit être utilisée ainsi, ni plus ni moins. Elle ne remplace pas l’humain, elle est à son service pour faciliter son travail. Pour en cadrer l’usage, l’université va se doter d’une charte d’utilisation. Des choix stratégiques ont également été mis en avant, comme utiliser prioritairement des outils IA français. D’ailleurs, l’université de Caen est en discussion pour rejoindre l’alliance en création entre l’application française Mistral AI et les universités francophones afin de construire une pratique utile et sécurisée de l’intelligence artificielle.
Un point de vigilance particulier sera apporté à l’impact écologique de l’usage de l’IA à l’université. La DSI a déjà effectué un important travail sur la virtualisation afin de déployer des outils communs et partagés plutôt que de multiplier des installations individuelles. Pour les usagers des outils, c’est un gain de temps, plus sécurisé et moins gourmand en énergie.
Quelques règles de bonne hygiène en attendant
En attendant que le cadre et les choix de déploiement de l’IA à l’université de Caen Normandie soient plus avancés, il est bon de rappeler quelques règles d’hygiène numériques élémentaires :
- Autant que possible, utiliser des outils d’IA français pour limiter l’utilisation des données et informations fournies par des puissances étrangères.
- Quoi qu’il en soit, ne jamais confier des documents sensibles ou confidentiels, notamment contenant des données à caractère personnel.
- Contrôler le rendu de travaux demandé à l’IA pour éviter les biais et hallucinations.
- Utiliser autant que possible des outils IA qui citent leurs sources.
Programme des conférences
L’IA dans les universités aujourd’hui : quels usages dans quels domaines. Quels sont les points de vigilance ?, par Abdel-Illah Mouaddib, professeur d’informatique à l’UFR des sciences, chercheur au GREYC et vice-président délégué en charge du numérique et de la stratégie d’intelligence artificielle à l’université de Caen Normandie.
IA : quel cadre juridique et éthique ?, par Thibault Douville, professeur de droit privé spécialisé en droit du numérique à l’UFR Droit et directeur adjoint de l’ICREJ, à l’université de Caen Normandie.
