You are currently viewing Pauline, doctorante : la science des données au service de la santé publique

Pauline, doctorante : la science des données au service de la santé publique

  • Dernière modification de la publication :23 avril 2025
  • Post category: Orientation/Témoignage

En mars 2025, la table ronde  « Femmes et Carrières scientifiques » a mis en lumière les carrières de plusieurs professionnelles de la filière scientifique, dont celle de Pauline, diplômée de l’université de Caen Normandie. Actuellement doctorante au sein de l’unité de recherche ANTICIPE, elle revient sur son parcours.

Quelle voie avez-vous choisie après le BAC ?

J’ai toujours aimé les matières scientifiques, notamment les mathématiques. Suite à mon BAC S, mon projet n’était pas défini. J’ai donc cherché une formation en lien avec les mathématiques, tout en gardant un cadre de travail similaire à celui du lycée. J’ai intégré le DUT Statistique et informatique décisionnelle de l’IUT Grand Ouest Normandie (aujourd’hui BUT Sciences des données). Ce cursus est professionnalisant : il met l’accent sur la pratique avec l’utilisation de logiciels, la programmation et des projets concrets. Au cours de ma formation, j’ai effectué un stage à la Ligue de Football de Normandie, où j’ai participé à la production de statistiques annuelles sur l’évolution des matchs. Ce stage était particulièrement intéressant car il m’a permis d’allier ma formation à mon intérêt pour le sport que je pratique au quotidien, notamment en jouant au basket depuis plusieurs années.

Comment est né votre projet de thèse dans le domaine de la santé ?

En débutant mes études, je n’avais pas d’idée précise concernant mon futur métier. Mon projet s’est construit au fil de mes expériences professionnelles, et l’opportunité de réaliser une thèse s’est présentée à moi lors de mon stage de master.

Après le DUT, j’ai souhaité me spécialiser dans la santé avec une licence professionnelle en biostatistiques : je voulais me sentir utile et apporter ma contribution à la santé publique. Dans ce cadre, j’ai intégré l’unité de recherche interdisciplinaire pour la prévention et le traitement des cancers, Anticipe, pour un stage sur les inégalités sociales liées au cancer. J’ai poursuivi dans cette voie avec le master Santé publique à Caen, grâce auquel j’ai notamment appris à programmer sur des logiciels statistiques axé sur des données de santé, à exploiter les données, et à étudier l’épidémiologie des maladies. Au cours de cette formation, j’ai réalisé un premier stage au CHU de Caen au sein de l’Unité de biostatistiques et de recherche clinique (UBRC), puis un second dans l’unité Anticipe. Après l’obtention de mon master, je suis restée au sein d’Anticipe afin de travailler sur mon sujet de thèse, « Variabilité géographique de l’incidence des cancers et part expliquée par l’environnement social ».

Pouvez-vous nous en dire plus sur le choix de votre sujet de thèse, et ce qui l’a motivé ?

Nous savons qu’en France, le nombre de cas de cancers est élevé. L’objectif est de comprendre pourquoi il est aussi variable sur le territoire français, notamment en étudiant les différences de niveaux sociaux. J’axe mes recherches sur l’impact des inégalités et la répartition du niveau social en France, et depuis peu sur l’exposition à la pollution. La santé est un domaine qui aura toujours des besoins, notamment face à un nombre de cas de cancers qui augmente. Il est important de faire de la prévention à sujet, et donc de trouver en amont des facteurs de risque.

À quoi ressemblent votre environnement de travail et votre quotidien ?

L’unité de recherche ANTICIPE se divise en deux grands axes. Le premier, « Cancers et Préventions », se concentre sur quatre thématiques : le dépistage des cancers, les inégalités sociales, les cancers et les cognitions, ainsi que les cancers en milieu agricole. Le deuxième, « Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers de l’Ovaire », regroupe deux thématiques : la modulation pharmacologique des voies de contrôle de l’apoptose, et les ARN non codants et réponse au traitement. Je travaille au travaille au sein du premier axe. L’équipe est composée de doctorants et de doctorantes, d’enseignants chercheurs et d’enseignantes chercheuses, d’ingénieurs et d’ingénieures de recherche ou d’études, de data managers, ainsi que de stagiaires en santé publique. Dans mon quotidien, il n’y a pas de journée type. Mes missions sont variées : je peux être amenée à travailler sur la gestion des données, à traiter des analyses statistiques, à effectuer des recherches bibliographiques ou encore à rédiger des articles.

Comment envisagez-vous la suite de votre thèse ?

L’objectif serait de mettre en place des actions de prévention plus ciblées et adaptées en fonction des territoires et des populations dans le but de réduire le nombre de cancers et d’améliorer le pronostic des cancers. Cela nécessiterait une mise en œuvre à plusieurs niveaux : national, régional, départemental et local.

Quel conseil donneriez-vous à de futurs étudiants et étudiantes ?

Le plus gros défi pour moi a été de choisir mon orientation après le lycée. Il est important d’être accompagné, de se renseigner, et de profiter des journées portes ouvertes pour rencontrer des professionnels par exemple. Je conseillerais également aux futurs étudiants et étudiantes de choisir une voie qu’ils aiment sans se mettre de barrière, et de prendre le temps de réfléchir au type de cadre qui leur conviendrait le mieux. Par exemple, un BUT conviendra à celles et ceux souhaitant faire partie d’une petite promotion, et se professionnaliser rapidement.