À l’université de Caen Normandie, les étudiantes et étudiants couplent parfois leur parcours universitaire avec des activités en dehors des campus. Sur le terrain, sur scène, en autoentrepreneuriat… Autant de talents que l’université est heureuse de mettre en avant !
Rencontre avec Isis, étudiante en master 1 Arts, lettres et civilisations, parcours Lettres, qui a donné vie à son premier roman “Shameless : séquelles” aux Éditions de l’Opportun.
Isis a 21 ans, elle entame cette année un master 1 Arts, lettres et civilisations, parcours Lettres après avoir obtenu sa licence de Lettres à l’université de Caen Normandie.
Depuis son enfance, Isis est passionnée par la littérature, une passion transmise par ses parents. « J’ai grandi le nez plongé dans toutes sortes d’histoires, ce qui m’a donné envie d’en raconter à mon tour, » explique Isis. Lorsqu’elle était au collège puis au lycée, elle autopubliait régulièrement des fanfictions, des nouvelles et des textes poétiques sur les réseaux sociaux.
Parmi ses genres littéraires préférés, on trouve – la fantasy, « pour ses univers imaginaires, ses créatures magiques et ses aventures », la poésie du 19e siècle « le recueil des Fleurs du Mal de Baudelaire me touche particulièrement » et la romance contemporaine « surtout lorsqu’elle aborde des problématiques actuelles de notre société. ».
Écrire et imaginer un récit
Écrire et imaginer une histoire n’est pas chose facile. Pour Isis, l’histoire de “Shameless : séquelles” était depuis longtemps dans un coin de sa tête – « Le personnage de Lizzie s’est imposé à moi, et peu à peu, les autres personnages sont apparus à ses côtés, et leurs aventures ont pris forme. Le plus difficile n’a pas été d’imaginer les scènes, mais de les organiser de manière chronologique et de rendre crédible la reconstruction de mon héroïne. Une fois que j’ai eu tous les éléments de mon histoire, il a fallu que j’en dégage une vue d’ensemble en établissant un plan chapitre par chapitre. L’évolution de mon récit devait être la plus cohérente possible. Ensuite je me suis lancée dans l’écriture, ma partie préférée ! J’ai modifié mon plan pendant ma période d’écriture, car certaines idées de dernière minute s’y sont ajoutées, » confie-t-elle.
Un roman qui aborde la reconstruction après un traumatisme
“Shameless : séquelles” est un roman qui traite de la reconstruction après un traumatisme et des étapes de cette résilience. L’écriture est volontairement rapide et rythmée pour que les lectrices et lecteurs soit immergés dans l’histoire dès les premières pages. « Je privilégie les relations humaines et l’expression des sentiments des personnages dans mon récit. Je ne me contente pas de dire que Lizzie est marquée par son traumatisme, on vit ses angoisses à travers ses rendez-vous avec sa thérapeute, par exemple. Lorsque Lizzie fait une crise d’angoisse, la scène est majoritairement composée de phrases très courtes pour accompagner sa respiration saccadée. Je me concentre également sur le rôle de ses proches dans sa guérison. ».
Le roman adopte une multiplication des points de vue, à chaque chapitre, on entre dans la tête d’un personnage différent, ce qui permet d’enrichir leur personnalité, de complexifier leurs réactions et de les rendre « plus humains ».
Le thème du roman est un choix engagé et délicat qu’Isis souhaitait aborder : « les victimes d’agression sont encore trop peu prises au sérieux. Certaines de mes lectrices m’écrivent pour me dire qu’elles se sont reconnues dans le personnage de Lizzie. J’espère que la reconstruction de mon personnage leur donnera de l’espoir pour leur propre guérison, » confie Isis.
Un deuxième roman en cours d’écriture
Isis aspire à devenir autrice à temps plein – « J’ai encore tellement d’histoires à raconter. J’espère que ce n’est que le début de ma carrière dans l’édition ». Les vacances d’été lui ont permis d’écrire un deuxième roman. Cependant, avant de le soumettre à sa maison d’édition, elle se consacre à sa rentrée en master.
Réussir à se faire éditer
Les démarches pour se faire éditer sont diverses. Isis a d’abord participé à un concours avec, à la clé, l’édition de son propre roman.
« Le principe était simple : plus notre histoire était likée et partagée par les lecteurs, plus on avançait dans la compétition ! Je me suis arrêtée en demi-finale. Toutefois, cette participation m’a permis d’attirer un lectorat nombreux et d’intéresser d’autres maisons d’édition. J’ai envoyé mon manuscrit à plusieurs d’entre elles et j’ai eu la chance de recevoir plusieurs propositions d’éditions et de choisir la maison avec laquelle je voulais travailler. », explique-t-elle.
Il est également possible d’envoyer son manuscrit par voie postale ou via les sites internet des maisons d’édition. « Les délais d’attente sont plus longs que pour les concours, puisque les maisons d’édition reçoivent parfois des dizaines de manuscrits par jour. Il faut compter entre 3 et 6 mois d’attente en fonction des éditeurs. ».