MADAME,
Les Anges ne sçauroient laisser plus d’admiration et de respect en l’esprit de ceux ausquels ils daignent aparoistre, que la Lettre que i’ay eu l’honneur de recevoir avec celle de Madame vostre Sœur en a laissé dans le mien. Et tant s’en faut qu’elle ait diminué l’opinion que i’avois, au contraire elle m’assure que ce n’est pas seulement le visage de vostre Altesse, qui merite d’estre comparé à celuy des Anges, et sur lequel les Peintres peuvent prendre patron pour les bien representer ; mais aussi que les graces de vostre esprit sont telles, que les Philosophes ont sujet de les admirer, et de les estimer semblables à celles de ces divins genies, qui ne sont portez qu’à faire du bien, et qui ne dedaignent pas d’obliger ceux qui ont pour eux de la devotion. Ie vous supplie donc de croire que c’est avec un zele tres particulier que ie suis, etc.