A MONSIEUR DE WEVELICHOVEN.

LETTRE XXII. Version.

MONSIEUR,
Ie vous suis bien obligé de ce que vous avez eu la bonté de ioindre vos Lettres à celles de Messieurs les Curateurs : Et l’offre que vous me faites de nouveau de vostre service, si iamais l’occasion se presente que i’en aye besoin, est une faveur qui accroist de beaucoup mes premieres obligations. Et pour ne rien vous dissimuler, ie vous diray qu’il s’en presente déjà une, où vous me pouvez beaucoup servir. Car vous verrez Clerselier II, 154 par la Réponse que i’ay faite à Messieurs les Curateurs, que ie ne comprens pas bien le sens de leur Lettre, à cause que sçachant la Bonté, la Iustice et la Prudence qu’ils observent en toutes choses, ie ne puis m’imaginer que pour m’étre plaint à eux des injures que i’ay receuës, et dont ie pouvois tres-aisément et avec justice me vanger par une autre voye, ils ayent eu dessein de m’en faire de plus grandes : C’est pourquoy ie les supplie de me vouloir expliquer plus ouvertement leur pensée ; Et d’autant que la dexterité que vous apportez dans les affaires, et le credit que vous avez auprés de Messieurs les Consuls, me fait croire que vous aurez la meilleure part à tout ce qu’ils resoudront ; ie vous auray aussi le plus d’obligation de tout ce qui sera resolu par eux à mon advantage, et en attribuëray la plus grande partie à l’affection que vous avez pour moy. Ie suis.