AT XI, 464

ARTICLE CLXXVII.
Du Remors.

Le Remors de conscience est une espece de Tristesse, qui vient du doute qu’on a qu’une chose qu’on fait, ou qu’on a faite, n’est pas bonne. Et il presuppose necessairement le doute. Car si on estoit entierement assuré que ce qu’on fait fust mauvais, on s’abstiendroit de le faire ; d’autant que la volonté ne se porte qu’aux choses qui ont quelque apparence de bonté. Et si on estoit assuré que ce qu’on a desja fait fût mauvais, on en auroit du repentir, non Le Gras, p. 243
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pas seulement du Remors. Or l’usage de cette Passion, est de faire qu’on examine si la chose dont on doute est bonne ou non, et d’empescher qu’on ne la face une autre fois, pendant qu’on n’est pas assuré qu’elle soit bonne. Mais pource qu’elle presuppose le mal, le meilleur seroit qu’on n’eust jamais sujet de la sentir ; et on la peut prevenir par les mesmes moyens, par lesquels on se peut exempter de l’Irresolution.