Découvrez le témoignage de Rhéanne, étudiante en 2e année du BUT Métiers de la transition et de l’efficacité énergétique (MT2E) (promo 2023-2026), à l’IUT Grand Ouest Normandie, campus de Saint Lô.
Pourquoi avoir choisi le BUT MT2E ?
Intéressée par les métiers du bâtiment, j’ai effectué une première année de BTS Bâtiment ; grâce à une passerelle, j’ai pu rejoindre le BUT MT2E en 2e année. Cette formation porte des valeurs environnementales qui sont aussi les miennes, et me permet de les appliquer concrètement dans un domaine qui m’intéresse. Je combine donc l’amour de notre écosystème à l’amour du bâtiment !
Que peux-tu nous dire sur Saint-Lô et son campus ?
Étant propriétaire d’une maison et trop âgée pour bénéficier des bourses, j’ai choisi le campus de Saint-Lô pour sa proximité, mais aussi parce que la ville est agréable. De plus, j’ai tout de suite apprécié la bienveillance de l’équipe pédagogique et l’esprit de cohésion de la promotion.
Parle-nous de ta formation. Quels cours suis-tu ?
Le BUT MT2E est accessible après un baccalauréat général, idéalement avec les spécialités mathématiques, sciences de l’ingénieur ou physique-chimie, ou bien avec un baccalauréat technologique, comme Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D). Ce cursus forme des assistantes et assistants ingénieurs et des techniciennes et techniciens supérieurs dans les domaines de l’énergétique, de la thermique, du froid et de la climatisation. À l’issue de la formation, nous pourrons travailler en bureau d’étude thermique, en organismes d’expertise ou de conseil, dans l’industrie ou le bâtiment, ou encore chez les fabricants et distributeurs.
Le BUT fonctionne par compétences, c’est-à-dire des savoir-faire majeurs qu’il faut maîtriser et valider au cours de la formation. Pour le BUT MT2E, il s’agit de dimensionner, réaliser, et exploiter des installations énergétiques, climatiques ou frigorifiques pour le bâtiment et l’industrie ainsi qu’optimiser la performance énergétique et environnementale d’un bâtiment, d’un site, ou d’une installation. À Saint-Lô, c’est le parcours Optimisation énergétique pour le bâtiment et l’industrie qui est proposé. Cette spécialisation est orientée vers les métiers de l’audit énergétique et du conseil. Elle permet ainsi d’avoir des compétences en dimensionnement, management et réalisation d’installations énergétiques pour le bâtiment et l’industrie.
Pour nous former à ces compétences, les disciplines étudiées sont à la fois générales (mathématiques, anglais), scientifiques et techniques (capteurs et mesures, transferts thermiques, régulation, mécanique des fluides…). Nous suivons également des enseignements professionnalisants, qui nous permettent d’expérimenter comme sur le terrain : machines frigorifiques, nucléaire, réseaux vapeur et air comprimé, biomasse, géothermie… Enfin, les cours se présentent sous différentes formes : nous avons des cours magistraux (CM), puis, en plus petits groupes, des travaux dirigés (TD) et des travaux pratiques (TP).
Quelles sont les mises en pratique proposées par la formation ?
À Saint-Lô, nous avons la chance de disposer d’une plateforme de travaux pratiques où nous pouvons travailler sur des installations en conditions réelles. C’est notamment le cas pour les situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), un système propre au BUT de mises en situation professionnelles sous forme de projets encadrés. L’objectif est d’appliquer les compétences acquises en cours, de manière individuelle ou en groupe, avec des périodes d’accompagnement et des périodes d’autonomie.
Ce genre d’expérience nous prépare ensuite à notre insertion professionnelle, qui se fait notamment via l’alternance, accessible dès la 2e année. J’effectue la mienne dans un bureau d’études techniques et thermiques, dont la mission est d’assister les maîtres d’ouvrage, les architectes et les maîtres d’œuvre dans la construction et la rénovation de bâtiments. Jusqu’à présent, j’ai principalement effectué des calculs de déperdition thermique et dessiné des réseaux de ventilation et d’électricité : l’objectif est de pouvoir dimensionner ces systèmes afin de rénover les logements concernés. J’ai également établi des bilans carbone, ce qui permet de calculer la quantité de CO2 émise lors des travaux, afin qu’elle corresponde aux réglementations environnementales.
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Installations du hall technologique du département MT2E de l’IUT Grand Ouest Normandie, site de Saint-Lô.
Le BUT MT2E s’inscrit, pour toi, dans un projet de reconversion professionnelle. Quel est ton parcours universitaire ?
En effet, je suis actuellement en reconversion professionnelle. Pour commencer, j’ai obtenu un baccalauréat scientifique. À la suite de celui-ci, j’ai intégré une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) en biologie, chimie, physique et sciences de la Terre (BCPST), notamment car les questions environnementales et animales m’intéressaient. Cependant, la pression était trop importante et j’ai préféré quitter ce cursus. J’aurais voulu poursuivre mes études directement avec un diplôme universitaire de technologie (DUT), l’ancêtre du BUT, en Génie biologique. Malheureusement, à cause de problèmes familiaux, je n’avais ni les ressources financières ni la possibilité d’obtenir des aides, et j’ai dû renoncer à continuer mes études.
J’ai donc commencé à travailler comme factrice, un métier que j’ai par ailleurs beaucoup apprécié. Toutefois, je n’avais pas perdu espoir de travailler un jour avec les animaux : je me suis donc rapproché de la mission locale dans le but de trouver un stage en parc zoologique. J’ai eu la chance d’être acceptée en tant que stagiaire au zoo de Jurques pendant huit semaines. C’est à cette occasion qu’un collègue m’a parlé de l’IFSA, une école de soins animaliers à distance. À l’issue de cette expérience, j’ai donc continué à travailler à La Poste tout en commençant des cours à distance avec l’IFSA. Ce cursus impose un stage de huit semaines que j’ai choisi d’effectuer en clinique vétérinaire.
À la fin de mon stage, mon employeur a décidé de me garder. J’ai donc travaillé quatre ans au sein de cette clinique, mais différents facteurs ont fini par me faire penser que ce métier n’était pas fait pour moi. J’ai donc enchaîné des métiers alimentaires, sans exclure de reprendre un jour des études.
Quelle est la suite, après la formation ?
Personnellement, j’ai eu la chance d’intégrer directement le type d’entreprise que je cherchais. Si possible, je pense donc y rester à la fin de mon alternance, et, je l’espère, continuer à acquérir des compétences tout au long de ma carrière.
Autrement, avec un BUT, il est également possible de poursuivre ses études. Vous pouvez par exemple vous diriger vers des diplômes d’ingénieur ou des masters en énergétique ou en thermique.
Quels conseils donnerais-tu à une future candidate ou candidat intéressé par ta formation ?
Si les métiers du bâtiment ou de l’ingénierie industrielle (énergie nucléaire, renouvelable, aéronautique) vous intéressent et que vous êtes sensibles à la transition écologique, le BUT MT2E est fait pour vous !
En tant que femme, je sais que ces milieux souffrent de préjugés, notamment concernant le sexisme. Mais ne vous laissez pas arrêter par ces clichés : mon expérience m’a montré que les mentalités avaient heureusement évolué. Je ne vous dirais pas que les discriminations ont totalement disparu, mais si certains individus ne se sont pas mis à la page, ce sont eux qui seront pointés du doigt, pas vous.
De plus, si vous ne savez pas vers quelle formation vous tourner, ne dramatisez pas le choix de votre orientation. Certes, il est important de bien réfléchir et de ne pas prendre les études à la légère ; mais sachez que si, comme moi, vous vous apercevez que vos études ne vous correspondent pas, vous pouvez vous réorienter à tout moment. De nombreux dispositifs existent, à l’université (notamment auprès des services d’accompagnement, d’insertion et d’orientation) comme ailleurs. Pour vous renseigner au mieux sur toutes les options qui s’offrent à vous, n’hésitez pas à consulter les sites internet dédiés, comme Parcours Métiers et Destination Métiers, ou bien à échanger directement avec des professionnels et des organismes qui vous entourent.
Dans tous les cas, ne laissez pas une pression extérieure décider pour vous de votre parcours d’étude. Peu importe le chemin et les détours que vous emprunterez, vous avez les capacités de poursuivre vos rêves !