De février à juin 2021, alors que le confinement et les mesures sanitaires isole les étudiants et vide les campus, Rose Leroy, en 2e année de médecine, est sur le pont. Au centre de dépistage de l’université, elle teste et réconforte les étudiants.
« Jusqu’en février, nous étions les seuls en médecine à avoir encore des cours en présentiel, se souvient Rose, 20 ans. L’université nous a sollicités pour venir travailler en tant que préleveur dans le centre de dépistage qu’elle souhaitait ouvrir sur le campus 1 pour accompagner le retour progressif des autres étudiants. » Une vingtaine d’étudiants en médecine, de 2e et 3e année, répondent à l’appel. Certains n’ont jamais fait passer de tests PCR et antigéniques : ils seront formés. Ce n’est pas le cas de Rose, qui avait déjà réaliser des prélèvements pour la grippe. D’autres étudiants sont recrutés comme médiateurs, chargés d’accueillir les étudiants et de traiter les données. « Toute la semaine, nous nous relayions en binôme sur le centre, au départ six heures par semaine puis nous avons pu réduire notre présence avec la fin du semestre et la baisse des contaminations. En parallèle, on continuait de suivre nos cours. »
750 tests réalisés
Malgré la faible fréquentation des campus à cette période, la petite équipe réalise plus de 750 tests PCR et antigéniques. Mais elle fait aussi bien plus que cela. « On s’est rendus compte très vite que les étudiants, isolés dans leurs logements, avaient besoin de parler, confie Rose. Certains étaient en grande détresse. Nous avons beaucoup discuté, échangé, réconforté. Pour eux comme pour nous, c’était notre bouffée d’oxygène, notre sortie de la semaine alors qu’on vivait tous confinés. » Rose en retient une « expérience humaine très forte », une « grande solidarité » et le sentiment « d’avoir contribué à quelque chose ».
En 3e année de médecine et dans un double cursus en biologie (Master 1), Rose veut se spécialiser en gynécologie et rêve d’ouvrir sa propre maternité privée, dans laquelle des médecins cohabiteraient avec des acupuncteurs et des « doulas » pour proposer une approche alternative de l’accouchement. « Je veux révolutionner l’obstétrique et en finir avec les violences gynécologiques », sourit-elle, forcément convaincante.
Normandie SUP’
Cet article, extrait de la deuxième édition de la revue annuelle Normandie SUP’, est reproduit sur notre site avec l’autorisation de toutes les parties.
Crédits : Marylène Carre (rédaction), Annliz Bonin (photographie de Rose), Direction de la communication (photographie d’illustration).