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1 Grande initiale aussi dans B : Li dux richart quant trestot out les priueleiges que il vout (les sans majuscule initiale).
2 A saint michel les a donez En sor son autel.
3 autri ; abe.
4 Nemes par celle de couuent.
5 de seure ; y sont.
6 auon veu ; ceux ; y sont.
7 onques vn mort ni fut ; en sarcuel nul nen y iut.
8 Ainz sen sont cil trestot ale Einz.
9 Li archangre einz ; hors de.
10 demostrera.
11 abbe ; Maluesement.
12 raol Mien escient ont.
13 Dautres ia ; Que auon veu ; aez.
14 saint michel ; hors En grant poer sainz.
15 pesones ; si li plest ; garant.
16 ceus ; deu mont.
17 Grande initiale absente dans B : li quens richart apres ces dons Asemblez ; ces barons.
18 sa moiller ; gonor cil lot.
19 Richart ot non ; Doniers (?) proz hardiz et larges.
20 Tot ; lont garante.
21 Grant leesse orent.
22 ie ne veul
23 se fut ; Mes ; henor.
24 empres ; tel her lessa.
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1 Main, au sens métaphorique de « pouvoir, puissance, autorité », est (comme au v. 2332) la seule mention, très allusive, du duc de Normandie et roi d’Angleterre. Contemporain de Guillaume de Saint-Pair, Henri II Plantagenêt, était entré à plusieurs reprises en conflit avec la communauté des moines du Mont Saint-Michel sur ce sujet du choix de l’abbé ; cf. notre introduction. À cette main considérée par Guillaume de Saint-Pair comme sacrilège fait écho la main du roi de France, Lothaire (v. 2275), qui confirme l’installation de moines au Mont par Richard Ier et se porte garant de leur indépendance.
2 Cf. v. 14, 2155, 2286 et 4099.
3 L’auteur se livre à un violent réquisitoire contre les abbés nommés au Mont Saint-Michel par le pouvoir ducal ou élus grâce à la pratique de la simonie.
4 La locution en sa lige poesté est également chez Wace, Rou, « Troisième partie », 6777-6780 : Li reis Ewart en sa santé E en sa lige poesté Dona sa terre e son realme A son meillor parent Guilliame : « Le roi Edward, sain de corps et d’esprit et entièrement libre de sa décision, donna sa terre et son royaume à Guillaume, le meilleur de ses parents ».
5 Simonie (Simon le Magicien tenta de soudoyer les apôtres pour se faire accorder le pouvoir de conférer le Saint-Esprit par l’imposition des mains) : « tout commerce de biens spirituels de la part de gens d’Église avides d’argent » (Michel Feuillet, Vocabulaire du christianisme, p. 114). Raoul, en latin Radulfus, Rodulfus, fut abbé de 1048 à 1051 ou 1053. Son élection eut lieu sur ordre du duc Guillaume. Selon dom Jean Laporte, « Au Mont, il fit ce qu’il put, mais se trouva sans aucun doute en butte à l’animadversion de la plus grande partie de la communauté » (« L’abbaye du Mont Saint-Michel aux Xe et XIe siècles », p. 77). La fin de son abbatiat ne correspond pas avec sa mort, dont la date est en outre incertaine (29 juillet 1055 ou 1056). L’accusation de simonie portée par Guillaume de Saint-Pair n’est pas prouvée, mais le voyage en Terre sainte qu’il accomplit vers 1054 ou 1055 pourrait avoir été un pèlerinage pénitentiel.
6 La question du libre choix de l’abbé par les moines est au centre de ce passage. Comme le constate dom Jean Laporte, « L’abbaye du Mont Saint-Michel aux Xe et XIe siècles », p. 71-72 : « Jusque-là [jusqu’en 1024, date de la mort de l’abbé Hildebert II], le Mont avait vécu en paix avec l’autorité ducale […]. Celle-ci se bornait à surveiller et ratifier les élections… » (p. 71). « Dès lors, la succession abbatiale devient incertaine, les démissions ou les dépositions et les interrègnes se multiplient » (p. 72). Le choix d’abbés étrangers par les ducs était cependant rendu nécessaire par le manque de « structures d’encadrement du monachisme », comme le note Véronique Gazeau, « Abbayes bénédictines et abbés dans la Normandie ducale », p. 11. Mais, comme le laissent supposer ces vers du Roman, la nomination, souhaitable et utile, par le duc, d’un abbé étranger à la communauté, n’était pas toujours bien accueillie par cette dernière, et Véronique Gazeau cite l’exemple de « Gérard de Crépy […] assassiné par un moine de sa communauté de Saint-Wandrille » et de « Suppon, [abbé de 1033 à 1042, au plus tard 1048], un abbé italien du Mont-Saint-Michel […] détesté par ses moines » (ibid., p. 12). C’est d’ailleurs à Suppon que succéda l’abbé simoniaque Raoul en 1048. Pour plus de détails sur cette question, voir notre introduction.
7 Gonnor : concubine danoise de Richard Ier, lui-même fils de Sprota, concubine de Guillaume Longue Épée.
8 TL II, 2011, doneor, suggère que donnerreis est une erreur du copiste pour le cas sujet donneirres (latin donátor), correspondant au cas régime doneor (donatóre[m]). Il faudrait alors comprendre le syntagme donneirres larges, où donneirres est substantif, comme « généreux donateur », « généreux bienfaiteur ». Le syntagme larjes donerre figure aussi dans La Mort Aymeri, v. 2718 (cité par Godefroy I, 407 c-408 a doneor).