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1 A : bues dus ; B : grande initiale aussi dans B : Deu viel richart ne direi plus ; Mes ; fiz ; bon dus.
2 Ne ueul lesser.
3 en sa terre Onc ; d guerre.
4 Saint yglese touz dis ; 2378 absent dans B.
5 A : sies peres ; B : Deu mont son pere le preia.
6 dona ; hons.
7 A : encore ; B : Chartre ; encor ; touz ces dons.
8 Je la leu ia ; 2386 absent dans B.
9 Ice ; A saint michel.
10 eu mont : ont.
11 saint paer ; iglese.
12 A : Ne bois . ne plaign . terre ne pre ; trestout donne ; B : Ne bois ne plain terre ne prei ; trestot donei.
13 hoquigne : a la mer lor a done.
14 Neis de tarmz tres quen valee.
15 Les v. 2399-2458, ici en italique, constituent le premier des passages qui manquent dans A et dont le texte ne peut être restitué qu’à partir de B.
16 B : et briqueuile Et en len guerone en flameuile.
17 prines.
18 se releison.
19 le cogneu.
20 se hers.
21 Et se por se.
22 Ci a.
23 Quant que.
24 A : Del rei lohier. des archeuesques ; B : De la posteile et des eueques Deu rei lohier des arceuesques.
25 Es moines done ; A toz dis mes por lamor deu.
26 Eu borc deu mont fut cest don feit : empez.
27 forfeit ; hors deu mont ; pleider ceux qui i sont.
28 2467-2470 absents dans B.
29 A : Ses clerz. ses moines ; B : Ses clers ses moines toz metra : voudra.
30 Il meimes ; apres les lection.
31 uoudra De la posteile.
32 richart ice dona Et son euesque lotria.
33 Oianz.
34 Maugis ot non ce ui ; Einz ; en son seign fist.
35 A : Richart. robert ; B : Richart robert garante lont ; fiz.
36 Neis robert li arceuesque ; o li euesque.
37 et escriuee A saint michel la presentee.
38 richart.
39 Je ne ai dit nemes ; Apres ; si home.
40 son ainz nei fiz ; ot non ; henor.
41 temps ; son frere puis.
42 Cest robert ; vn fiz guillaume ; conquis tot le reaume.
43 par sa postei ; feit rei coronei.
44 Grande initiale aussi dans B : Lune mitei de guernerei Qua uon veu de si qua hue.
45 A : Les costumes. et le melage De totei lautre ; B : Les cotumes et le treuage De tote lautre.
46 A : Dragie. tisse. et ; Goont. obreie. et ; B : Drage tysse et ; Goont obreie et.
47 Si comme eu liure escrit truis.
48 Dous bocheaus Crapout neiron (en deux vers).
49 Le cotumes de tot beuron Toigne ; enuiron
50 A : Et Vıt molins ; B : Et vııı molins ; Et autres out.
51 beessin ; oudon : uerson.
52 saint michel done ; temps Li dus ; o porpens.
53 lont.
54 En nui ; de lesconter Se ie uoleie.
55 A : donnereit ; B : es barons ; donerent.
56 Por quant ; leron De miracles re paleron.
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1 Cf. Annales du Mont Saint-Michel, ms. Avranches, BM, 211, f. 72-77v, année 943 : Hoc anno occiditur Guillelmus, filius Rollonis. Cui successit Ricardus, filius eius, qui Vetus dicitur : « Cette année, Guillaume, fils de Rollon, est tué. Richard, son fils, que l’on appelle l’Ancien, lui succéda ».
2 Richard II, duc de Normandie de 996 à 1026, est présenté comme le bienfaiteur de l’abbaye dans la mesure où il l’a généreusement dotée de terres et de rentes. Le procédé de réécriture de l’histoire auquel se livre Guillaume de Saint-Pair apparaît clairement ici : il ne présente de ce duc que les aspects positifs.
3 Cf. Véronique Gazeau, « Abbayes bénédictines et abbés dans la Normandie ducale », p. 11 : « Des moines repeuplent les abbayes à Jumièges, à Fontenelle-Saint-Wandrille et au Mont Saint-Michel. Un second souffle est ensuite donné par le duc Richard II, qui à son tour fait venir dans la province un abbé étranger, le réformateur de Saint-Bénigne de Dijon, l’Italien Guillaume de Volpiano […]. Afin de restaurer efficacement le monachisme dans la province, Guillaume de Volpiano cumule les abbatiats de Fécamp, de Bernay, fondé en 1008-1017 et peut-être de Jumièges de 1015 à 1017 ».
4 Saint-Pair-sur-Mer, canton de Granville, arrondissement d’Avranches, Manche.
5 Le texte de la charte en latin mentionne une via puplica tendente Constantias : « une voie publique menant à Coutances » ; Guillaume de Saint-Pair, né dans cette région, précise que ce chemin, qui limite à l’est le territoire de l’abbaye, passe par Hocquigny.
6 Suivant la leçon Venleia du texte de la charte, nous avons substitué l’hydronyme Venlee à la leçon valee des deux manuscrits : les cours d’eau du Thar et de la Venlée limitent le territoire de Saint-Pair respectivement au sud et au nord : a septentrione rivulo nomine Venleia, a meridie fluviolo nomine Tarn…
7 La mer, avec les îles Chausey, est la limite ouest du territoire de l’abbaye de Saint-Pair : … ab occasu mare Oceano cum insula que dicitur Calsoi.
8 Chanteloup et Bricqueville : canton de Bréhal, arrondissement de Coutances, Manche ; Lengronne : canton de Gavray, arrondissement de Coutances, Manche.
9 Flamanville : canton des Pieux, arrondissement de Cherbourg, Manche.
10 Hérenguerville : canton de Montmartin-sur-Mer, arrondissement de Coutances, Manche ; Vesly : canton de Lessay, arrondissement de Coutances, Manche.
11 Les locutions traire / trere a testemoigne, a tesmoin, a tesmoignage, a garant, bien attestées dans les textes médiévaux signifient « invoquer le témoignage, prendre en témoignage » ; cf. FEW XIII, 1, 284 b, testimonium et TL X, 502, traire, qui donne cet exemple chez Wace, Rou, I, 448 : Les livres en trai a testemoine. Pour les v. 2371-2488, Guillaume de Saint-Pair suit scrupuleusement le texte de l’acte de donation fait par Richard II au monastère du Mont Saint-Michel.
12 La Colombe, canton de Percy, arrondissement de Coutances, Manche.
13 La Rochelle, aujourd’hui La Rochelle-Normande, canton de La Haye-Pesnel, arrondissement d’Avranches.
14 La duchesse Gonnor avait fait don au Mont en 1015 de deux alleux, Bretteville (canton de Caen-Ouest, Calvados), et Domjean (canton de Tessy-sur-Vire, arrondissement de Saint-Lô, Manche), qui faisaient partie de son douaire. Le texte de l’acte, accompagné d’un dessin à la plume représentant la remise de la charte par Gonnor à l’abbé Hildebert est reproduit dans le Cartulaire, f. 24r-25r ; Verson, canton d’Évrecy, Calvados ; Mondrainville, canton de Tilly-sur-Seulles, Calvados.
15 Moidrey, Charcey (commune des Pas) ; Curey, Les Forges, Soligny, Dameigné (communes de Curey) ; Macey, Les Challiers (commune de Macey), Cormeray, canton de Pontorson. Marigny (commune d’Argouges) ; Vergoncey, canton de Saint-James. Meigné (commune de Crollon), canton de Ducey ; tous ces villages se trouvent dans l’arrondissement d’Avranches, dans le département de la Manche. La commune de Peleog n’a pu être identifiée.
16 Richard II restitue au Mont des donations faites par Guillaume Longue Épée entre 933 et 942, et enlevées par Robert de Mortain, son demi-frère ou beau-frère (cf. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie…, p. 21, Acte 49 ; voir aussi la note de Lucien Musset dans le même ouvrage, p. 534).
17 Actuellement Saint-Jean-le-Thomas, canton de Sartilly, arrondissement d’Avranches, Manche.
18 Actuellement Le Mesnil-Adelée, canton de Juvigny, arrondissement d’Avranches, Manche.
19 Tonlieu : « droit payé par les marchands pour l’étalage des marchandises sur les marchés » (FEW XIII, 1, 165 b, teloneum, d’origine grecque, « douane »). Tongneu (v. 2433) et togné (v. 2514) sont parmi les premières attestations du mot en ancien français.
20 De trestoz Si com il out, et anz et jors : ajout de l’auteur.
21 Por marque ici la relation : « au sujet de » (cf. Philippe Ménard, Syntaxe de l’ancien français, § 335, p. 288).
22 honeste lieu : cf. FEW V, 392 b, locus : « famille, extraction, race » ; TL V, 425, lieu : « Herkunft » (« origine ») : de bon lieu, de haut lieu, d’oneste lieu… Cette clause à propos de l’origine des clercs de l’église Saint-Pierre ne figure pas dans la charte.
23 Un des sens de crestienté, attesté dans les textes médiévaux, est celui de « cour, juridiction ecclésiastique » (FEW II, 1, 654 a, christianus : « champ., norm. pic. »).
24 Archidiacre : « ecclésiastique investi par l’évêque de pouvoirs juridictionnels sur les curés de la partie du diocèse, constituée en archidiaconé, qui dépend de lui » (TLF III, 432 a, archidiacre). L’évêque d’Avranches, Jean d’Ivry, créa au Mont, en 1061, un archidiaconé dont fut chargé l’abbé Renouf. Cf. Pierre Bouet et Olivier Desbordes (éd.), Chroniques latines…, Annexe II, « Convention entre l’abbé du Mont Saint-Michel et l’évêque d’Avranches (1061) » (texte et commentaire), p. 375-378.
25 Richard II renonce aux coutumes ducales et épiscopales sur le Mont, que Richard Ier avait déjà abandonnées : la juridiction de l’abbé et des moines s’étend sur tous les hommes du bourg. Mais Guillaume de Saint-Pair omet volontairement la clause qui conclut ce paragraphe dans l’acte du duc : si l’abbé et les moines négligent leurs devoirs, l’évêque d’Avranches ou leurs voisins devront en avertir le duc, qui réglera la question en s’aidant des conseils de l’archevêque et des personnalités importantes de la province. Cette clause, comme celle qui suit, est une interpolation effectuée, selon Marie Fauroux (Recueil des actes des ducs de Normandie…, p. 162), « en 1058-1060 », à partir de la fausse bulle de Jean XIII.
26 Mesra : forme de futur de l’Ouest et de l’anglo-normand du verbe mener : dans menera, le e prétonique interne s’est amui ; le groupe secondaire nr de menra, s’est assimilé en rr qui a pu se simplifier en r. La graphie sr note l’allongement compensatoire du e, consécutif à l’amuissement du n.
27 Cf. Nicole Simon, « Le Mont Saint-Michel dans les trois premiers quarts du XIVe siècle », in Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, t. I, p. 162 : « l’abbaye du Mont Saint-Michel n’étant pas exempte, était soumise à la juridiction de l’ordinaire, et le nouvel abbé devait être béni par l’évêque d’Avranches ». L’acte 49 spécifie la possibilité, pour l’ordination des abbés, des moines et des clercs, de faire appel à episcopo sue vicinitatis « un évêque du voisinage », ce qui accroît leur indépendance face à l’évêque d’Avranches. Mais cette partie de l’acte est, comme ce qui précède, une interpolation à partir de la bulle de Jean XIII. La formule de Guillaume de Saint-Pair est plus vague encore que celle de la charte.
28 Il s’agit de la bulle de Jean XIII.
29 Guillaume de Saint-Pair donne les noms des personnalités laïques et ecclésiastiques les plus importantes qui ont souscrit la charte. Le v. 2480 Oiant baron et le clergié évoque les souscripteurs plus modestes, et 2487 les évêques placés sous l’autorité de l’archevêque de Rouen.
30 Maugis, dans les chartes Maugisus, Mauguisus, Mangisus, Meingisus, évêque d’Avranches de 1022 à 1026.
31 Richard III, cinquième duc de Normandie en 1026-1027, fils de Richard II et de Judith de Bretagne.
32 Robert le Magnifique, duc de Normandie de 1027 à 1035, n’est mentionné dans le Roman qu’à travers deux chartes, celle-ci, qu’il a souscrite (Cartulaire, ms. Avranches, BM, 210, f. 22v) et celle qu’il a lui-même accordée à l’abbaye (ibid., f. 26r-27v) : voir les v. 2503-2528.
33 Robert, frère de Richard II, archevêque de Rouen de 996 à 1037, et comte d’Évreux.
34 Guillaume le Bâtard, duc de Normandie de 1035 à 1087, roi d’Angleterre de 1066 à 1087.
35 Un des premiers sens attestés de poesté (du latin potestas, « puissance, pouvoir ») est celui d’« armée, troupes, force, vive force, violence » dans la Chanson de Roland (Godefroy VI, 242 a, poesté), à côté de celui de « puissance, pouvoir ». La question du sens en contexte se pose ici : la victoire de Guillaume est-elle due à sa puissance ou à sa force / ses forces ? Cette évocation laconique et ambiguë de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Bâtard présente en outre son couronnement comme relevant de son unique volonté.
36 Costumes désigne ici « certaines redevances ou prérogatives seigneuriales » (Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, Paris, Fayard, 1993, s.v. coutumes, p. 320). Ce sens de « taxes, impôts habituels » est dérivé de costumes « habitudes », « manières d’agir établies par l’usage soit chez un peuple entier soit chez un individu », attesté depuis le xie s, de même que celui de « législation établie par l’usage par opposition au droit écrit », attesté depuis le XIIe s. (FEW II, 2, 1091 a-1092 b, consuetudo).
37 Godefroy (V, 221 b, melage) et TL (V, 1353, melage) glosent melage par « droit sur les pommes », le rattachant à malum « pommier », ce que conteste le FEW VI, 45 a, mespilum, en se fondant sur le fait que le latin malum n’a pas de postérité en Normandie. Le FEW le comprend comme « droit sur les nèfles », de mespilum « nèfle ». Mais le mêlage peut avoir été une redevance propre à l’île de Guernesey : cf. la Franchise de Guernerie, du XIIIe siècle (Archives de la Manche, Mont Saint-Michel), citée par Godefroy (V, 221 b, melage) : Empres il a son champart sus son fieu, e ses melages e ses polages [« droit sur la volaille »] et ses molins. Nous produisons également la note de Marie Fauroux (Recueil des actes des ducs de Normandie…, Acte 73, p. 210) qui, à propos du terme mêlage, cite la définition de John Herbert Le Patourel (The medieval administration of the Channel Islands, 1199-1399, Londres, Oxford University Press, [Oxford Historical Series], 1937, p. 77), selon lequel à Guernesey « le mêlage est la redevance d’un boisseau et de deux “denerels” d’avoine par bouvée [“mesure agraire”] ». Dans son édition dactylographiée du Roman (thèse, université d’Aberdeen, 1978), R. Graham Birrell suggère pour melage (p. LVIII) l’étymon mella « mesure de grain », attesté en latin médiéval (cf. Jan Frederik Niermeyer, Mediae Latinitatis Lexicon minus, Leyde, E. J. Brill, 1954, p. 668).
38 Nous avons considéré le pronom relatif qui comme une forme de neutre équivalent à ce qui (cf. Philippe Ménard, Syntaxe de l’ancien français, § 61, p. 79). Le premier sens de l’adjectif large est « généreux ». Robert le Magnifique est parfois appelé Robert le Libéral, du fait de sa générosité vis-à-vis de l’Église, surtout à la fin de sa vie.
39 La version du texte dans le Cartulaire cite Saint-Jean (actuellement « Saint-Jean-le-Thomas », canton de Sartilly, arrondissement d’Avranches, Manche) et fait figurer en interpolation les villages qui en dépendent. Guillaume de Saint-Pair ne cite que ces villages : Tissey, Goout, Obret et Poterel font partie de la commune de Dragey, canton de Sartilly, arrondissement d’Avranches, Manche ; Tisseel n’est pas localisable.
40 La forêt de Bevais : aujourd’hui la « lande de Bevais », canton de Sartilly. Guillaume de Saint-Pair mentionne les deux noms de villages interpolés dans le Cartulaire : Crapault, commune de Carolles, canton de Sartilly, arrondissement d’Avranches, Manche, et Neiron, commune de Champeaux, canton de Sartilly, arrondissement d’Avranches, Manche.
41 Costumes « coutumes » traduit la phrase de l’acte quicquid in eo mei juris erat : « tout ce qui était sous ma dépendance ». Beuvron, aujourd’hui Saint-James, chef-lieu de canton, arrondissement d’Avranches, Manche.
42 Interpolation présente dans le Cartulaire :… cum omnibus terris que in circuitu sunt.
43 Le texte de la charte indique cum. VIII. molendinis.
44 Cf. v. 2416. Verson et Bretteville sont situés au bord de l’Odon.
45 Porpens, déverbal de porpenser « penser, réfléchir, former une résolution, songer à, méditer, projeter » (FEW VIII, 198 a, pensare). Le sens de « décision » (au terme d’une réflexion) est également attesté, ainsi que ceux de « préoccupation, inquiétude, souci ».