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Têtes chercheuses 2024 : et les grands gagnants sont…

La 15e édition du concours « Têtes chercheuses » vient de rendre son verdict. Le Prix Musée Schlumberger récompensant un dispositif de médiation scientifique a été décerné à l’Unité recherche clinique & innovation (URCI) du Centre hospitalier public du Cotentin (CHPC) pour son mannequin interactif de vulgarisation des mécanismes du corps humain. Le Prix UNICAEN « Science & Société » a quant à lui été attribué au projet ÉRÉVIE (Étude de la relation aux écrans et leurs usages dans la vie quotidienne des enfants), porté par Fabien Bitu, chercheur associé au laboratoire de psychologie Caen Normandie (LPCN).

Depuis sa création, en 2010, le concours « Têtes chercheuses » encourage les démarches innovantes des équipes de recherche publiques et privées de Normandie en matière de médiation scientifique et de recherche participative. À travers les deux prix, dotés d’une bourse de 10.000 euros accordée par des partenaires mécènes, le concours encourage les initiatives des équipes de recherche normandes.

Prix Musée Schlumberger : le mannequin interactif de l’URCI

C’est parce qu’ils rencontrent des difficultés lors du recrutement de patients pour les études de recherche clinique que Grégoire Olivier et le docteur Jeremy Pasco, de l’unité recherche clinique & innovation (URCI) du Centre hospitalier public du Cotentin, ont imaginé le mannequin interactif qui vient d’être récompensé ce jeudi 16 mai 2024. « En effet, lors de l’information du patient, nous sommes parfois confrontés à des refus par manque de connaissances générant de l’appréhension ou de l’incompréhension », explique Grégoire Olivier.

« Afin de rendre nos études de recherche clinique plus accessibles, nous avons réfléchi à un outil qui permettrait de mieux expliquer les bases fondamentales nécessaires à leur compréhension », ajoute son collègue, le docteur Jeremy Pasco. Ensemble, ils ont alors conçu un système de projection interactive sur un mannequin. L’idée est de l’utiliser avec les patients, de le rendre facilement accessible, et de diffuser le logiciel gratuitement. Avec leur dispositif, les lauréats invitent le grand public à mieux se représenter le corps humain et son fonctionnement par une approche ludopédagogique au travers d’un objet suscitant la curiosité. Ils seront également sensibilisés à la recherche en santé.

Le projet des deux chercheurs sera d’abord déployé au sein de l’exposition itinérante intitulée « La mécanique du corps humain », créée par l’association Terminus des Sciences, basée à Cherbourg-en-Cotentin, et soutenue par la fondation Vinci pour la Cité. La récompense, liée au prix, tombe à pic. « Cette somme va nous permettre de compléter le financement utile à l’acquisition du matériel nécessaire pour concevoir le projet afin d’être prêts lorsque l’exposition sera lancée en septembre prochain », attendent avec impatience Grégoire Olivier et Jeremy Pasco.

Prix UNICAEN « Science & Société » : le projet ÉRÉVIE

« Mon projet intitulé ÉRÉVIE (Étude de la relation aux écrans et leurs usages dans la vie quotidienne des enfants) vise une double expérimentation, présente Fabien Bitu, maître de conférences associé au Laboratoire de psychologie de Caen Normandie (UR 7452). En faisant, d’une part, participer concrètement des parents et leurs enfants, nous souhaitons faire prendre conscience des interactions que les enfants et leurs parents ont avec les écrans tout au long d’une journée. » D’autre part, grâce aux données d’observation recueillies avec eux, le projet ÉRÉVIE complètera les connaissances scientifiques sur les usages réels des écrans et leurs effets au quotidien.

Pour y parvenir, le chercheur rassemblera des scientifiques, des enfants et leurs parents autour d’une démarche centrée sur les usages du numérique et leurs effets dans la vie quotidienne. « Grâce à un ancrage participatif, nous allons étudier la façon dont sont utilisés les écrans au quotidien afin d’identifier les facteurs contextuels susceptibles de favoriser ou défavoriser le développement des enfants » souligne le chercheur. Il compte sur la démarche participative pour faire émerger des questions de recherche et permettre de recueillir des données issues des principaux acteurs concernés, ici, les enfants eux-mêmes et leurs parents. C’est le point crucial de ÉRÉVIE.

La bourse associée au prix UNICAEN « Science & Société » va faciliter la mise en place du projet sur tous les plans. « Cette somme permettra notamment de financer l’aspect logistique de la recherche, de rémunérer des étudiantes et étudiants de master et/ou de jeunes diplômées et diplômés qui viendront soutenir notre équipe, et de communiquer sur le projet et ses résultats de façon innovante », escompte Fabien Bitu.