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Écrits sur la famine

Introduction et annotation par Carole Dornier et Paul Maneuvrier-Hervieu
Établissement des textes par Carole Dornier

§ 1

Le mémoire intitulé Préservatifs contre la famine ou Projet contre la famine a été rédigé en septembre 1725 et aucune trace de sa diffusion imprimée ne nous est parvenue. Cependant, dans le tome VII de ses Ouvrages politiques, paru en 1734, qui contient ses Observations concernant le ministère de l’intérieur de l’État, l’auteur insère une Observation XVIII intitulée « Police sur le pain pour éviter la famine » qui reprend de façon abrégée une partie des suggestions du Projet, abrégé probablement rédigé dans un contexte différent de celui de 1725.

Économie politique et crises de subsistance

§ 2

Entre 1708 et 1725, l’abbé de Saint-Pierre communique au gouvernement ou au public des mémoires relatifs au commerce, à la fiscalité, aux finances, à la mendicité, préconisant des mesures visant à assurer la subsistance et la prospérité des habitants du royaume et utilisant le calcul économique, en particulier une analyse coûts-bénéfices. L’influence de l’économie politique et de la pensée quantitativiste, en particulier des idées de Petty, dans les Préservatifs contre la famine, est manifeste. La valeur définie en numéraire d’une population permet une approche économique des fléaux : épidémies, guerres, famines. Et l’on ne peut qu’être frappé par l’absence de mention de toute dimension religieuse et providentialiste de ces phénomènes, quand le Traité de la police de Nicolas de La Mare évoquait le châtiment divin comme cause première de la famine1. La démonstration s’organise selon un schéma systématique déjà utilisé par l’auteur dans d’autres projets : définition et estimation quantitative du problème, analyse des causes, proposition de moyens pour y remédier.

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L’auteur devait trouver dans le contexte de l’époque de quoi illustrer les bienfaits de l’économie politique. Durant cette période, le royaume de France connaît d’importantes difficultés économiques dues en partie aux conséquences de la guerre de Succession d’Espagne, au Grand Hiver de 1709 ainsi qu’à la crise du système de Law de 1720. Dans ce contexte de marasme, juristes, administrateurs et premiers théoriciens de l’économie ont tenté de répondre aux problèmes dans lesquels se trouve placée l’économie française, en proie à des disettes périodiques : Pierre de Boisguilbert publie son Traité de la nature, culture, commerce et intérêt des grains en 1707 ; Nicolas de La Mare, dans le deuxième tome de son Traité de la police en 1710, met en garde contre la fixation administrative des prix des grains2. Cependant, les questions relatives au commerce des grains et à la gestion des subsistances n’ont pas encore acquis l’importance qui leur sera accordée lors de la seconde moitié du XVIIIe siècle avec l’arrivée sur le devant de la scène des idées physiocratiques.

1725 et le « complot de famine »

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Les années 1724-1726 constituent un tournant majeur puisqu’il s’agit de la dernière crise économique (monétaire, industrielle, commerciale et de subsistance) avant une longue période de reprise et de croissance. Les origines de cette crise sont imputées à la récolte médiocre de 1724 et à la pluviométrie exceptionnelle de 1725 qui avait fait moisir les moissons du Bassin parisien et de la Normandie. Nettement moins meurtrière que celle de 1709 puisque davantage localisée, la disette de 1725 fait alors naître la légende du « complot de famine ». La Cour est accusée d’accaparer les grains pour faire monter les prix puis de les revendre pour réaliser du profit. En Normandie, la cherté des blés entraîne une agitation du début de l’été 1725 jusqu’à l’automne. À la fin du mois de juin, puis durant l’été, des émeutes et incidents divers éclatent à Caen, à Rouen et dans les principales villes normandes pour obtenir du pain à un prix réduit ou pour empêcher l’envoi de convois de grains à destination de Paris3. En dépit de mesures prises par les autorités, la ville de Paris n’est pas épargnée. Des placards, dénonçant la spéculation sur les blés4, fleurissent sur les murs de la capitale. Au début du mois de juillet, plusieurs boulangeries sont attaquées dans le faubourg Saint-Antoine. La répression s’abat alors sur ces mouvements et des exécutions ont lieu pour punir les séditieux5.

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Pour contrecarrer la hausse des prix et les effets de la disette, le gouvernement décide de prendre toute une série de mesures d’urgence afin d’assurer l’approvisionnement de la capitale, le maintien de l’ordre dans les rues et le retour au calme dans les esprits. Des agents sont ainsi envoyés visiter les moulins des environs de Paris ou les domiciles des laboureurs afin de démasquer ceux qui refusent de livrer leur blé au marché et qui s’adonnent à la spéculation. En août 1725, le Parlement de Paris ordonne aux boulangers de ne faire cuire que du pain bis et bis-blanc6. Des soldats sont postés dans les différents marchés afin de prévenir toutes tentatives d’émeutes. Enfin, le gouvernement procède à des importations massives de blé, du centre de la France, d’Angleterre, de Hollande, de Pologne, de Turquie, en sollicitant les grands financiers du royaume et les marchands de grains traditionnels de la capitale. Il s’agit de compenser les mauvaises récoltes et de faire baisser les prix sur les marchés. Cependant, ces importations tardent à arriver en raison des difficiles conditions de navigation, ce qui a contribué à alimenter l’idée d’un « complot »7.

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En dépit de toutes ces mesures, déjà mobilisées lors des crises précédentes, la piètre réputation de certains acteurs publics et le déficit d’information nourrissent la rumeur d’une famine organisée par cupidité, que les efforts du gouvernement ne parviendront pas à démentir8. Pire encore, pour plusieurs contemporains, la hausse des prix est la conséquence directe des actions gouvernementales. Comme le signale le marquis d’Argenson dans ses Mémoires, l’importation de blés étrangers ne « faisait qu’augmenter les alarmes, et par conséquent la cherté »9. Ainsi, la différence majeure entre la crise de 1725 et les crises précédentes, nettement plus violentes, réside dans l’apparition de cette idée du « complot de famine », étudiée par Steven L. Kaplan.

Un projet inspiré par la crise

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C’est en septembre 172510 que l’abbé de Saint-Pierre rédige ce projet, fort de ses observations des précédentes famines, celle des années 1692-1694 et celle du Grand Hiver de 1709, les plus importantes des XVIIe et XVIIIe siècles. À ce moment, les effets de la disette et de la cherté commencent à s’estomper, même s’il faut attendre le début de l’année 1726 pour que la situation s’améliore réellement. Parmi les solutions proposées dans les Préservatifs contre la famine, on remarque que son auteur a parfaitement compris et analysé la crise qui se déroule sous ses yeux.

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L’abbé de Saint-Pierre définit la famine par la cherté du grain dont il donnera une définition plus précise dans son abrégé intitulé Police sur le pain pour éviter la famine. Il distingue ensuite deux causes : d’abord la vraie pénurie due aux conditions climatiques, dont il esquisse le remède par les échanges avec des régions mieux pourvues ; et la « disette factice » qui résulte de la crainte de cette pénurie. Cette distinction provient très certainement de ses observations récentes sur les événements de l’été 1725. Il est ainsi conscient de la nécessité de réformer l’organisation générale du commerce des grains afin de mieux prévenir et gérer les conséquences de certains aléas météorologiques dans la formation de ces « disettes factices ». L’auteur se montre ici très attentif au rôle de l’opinion : « […] l’opinion fausse de disette fait le même effet que la disette réelle » (Famine, § 22). Plusieurs mesures préconisées par ce dernier visent à « contenir la terreur panique » (Famine, § 55). Pour lutter contre les opinions fausses, il convient en particulier de collecter des informations fiables. Cette collecte suppose le recours aux dénombrements sur lesquels l’abbé reviendra par ailleurs dans le quatrième tome de ses Ouvrages de politique paru en 173311. Si la statistique avait été utilisée par Colbert et préconisée par Vauban pour tenter d’améliorer le prélèvement fiscal, les autorités y recoururent aussi en 1693 et en 1709, périodes de disette, pour évaluer les stocks de blé et les besoins de la population12. En janvier 1724, le contrôleur général Dodun avait lancé une enquête auprès des intendants qui comportait des demandes concernant l’état des récoltes et le prix des grains13. Mais la centralisation effective des renseignements, la réduction de la diversité des mesures locales et l’association d’une statistique de la population à une statistique des subsistances restaient à réaliser. L’abbé de Saint-Pierre préconise un service administratif chargé de connaître le nombre d’habitants, les rations nécessaires, l’état des stocks disponibles : un bureau par ville ferait remonter ces données à un bureau général situé à Paris. Ces bureaux archiveraient les informations pour assurer leur transmission auprès de nouveaux intendants des provinces et l’expérience acquise au cours de périodes de famine pourrait se conserver pour perfectionner les remèdes utilisés : il s’agit de se doter d’une expertise qui puisse se transmettre pour gérer les situations exceptionnelles. C’est probablement là que se situe toute l’originalité du projet de l’abbé de Saint-Pierre puisque l’on ne retrouve pas de telles propositions chez Boisguilbert ou chez Vauban. Seul Jean-François Melon, qui écrit quelques années plus tard son Essai politique sur le commerce (1734), préconise de procéder à un recensement des personnes et des productions au niveau de chaque région. La constitution de bureaux perpétuels, organisés hiérarchiquement, qui archiveraient les informations pour anticiper l’action de l’État lors d’éventuelles crises ne se retrouve que chez l’abbé de Saint-Pierre. Il faudra en effet attendre la période révolutionnaire pour qu’une organisation similaire soit instaurée sur l’ensemble du territoire. Toutefois, si l’auteur parle du dénombrement des récoltes, il ne mentionne pas les estimations de la production avant récolte (les états d’apparence) demandées aux subdélégués des intendances dans les années qui précèdent la date de rédaction de son projet14.

Une liberté très administrée

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La crainte des manipulations de prix est si vive dans la première moitié du XVIIIe siècle qu’un partisan de la liberté du commerce comme Boisguilbert souligne néanmoins la spécificité du commerce des grains et la nécessité d’intervenir pour en empêcher l’accaparement15. L’abbé de Saint-Pierre prévoit l’interdiction de stocks supérieurs aux quantités nécessaires à la nourriture d’une famille pendant quinze jours et la constitution de réserves de précaution d’un mois par ville pour éviter une hausse. Il partage avec Boisguilbert l’idée qu’il faut autoriser les exportations vers l’étranger pour éviter la chute des prix et ne pas détourner le laboureur de mettre sa terre en blé, ce qui ne manquerait pas de produire la disette que le blé bon marché est censé combattre. L’exemple des primes à l’exportation accordées par le gouvernement anglais en 1688 est présenté chez les deux auteurs comme une réussite16. Mais il est significatif que l’abbé de Saint-Pierre mentionne Colbert comme inspirateur de son projet. En 1725, comme dans l’observation parue en 1734, l’abbé, partisan d’un État fort, centralisé et unifié, reste dans le cadre de la tradition réglementaire de l’administration royale qui élabore depuis le XVIe siècle les éléments d’une police des grains, rassemblés en 1710 dans le Traité de la police de Nicolas de La Mare, commissaire enquêteur au Châtelet de Paris17. Le bref écrit paru en 1734, Police sur le pain pour éviter la famine, accentue cette vision administrative et réglementaire en insistant sur le calcul du prix optimal du pain et la remontée, par les curés décimateurs, des besoins de la population et des surplus disponibles, afin d’organiser l’achat ou la vente des grains pour éviter une montée ou une chute des prix excessives.

Des propositions anticipatrices

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Dans ces Préservatifs contre la famine, certaines des propositions de Saint-Pierre apparaissent neuves en France, comme lorsqu’il préconise d’instaurer des bureaux perpétuels dans chaque grande ville du royaume. Elles mettent l’accent sur la nécessité d’améliorer l’appareil statistique en associant le dénombrement des blés et celui des habitants ; elles se montrent sensibles à l’influence de la rumeur, de l’opinion sur les pénuries. Ce texte, inspiré par les nombreux dysfonctionnements de la gestion gouvernementale, était jugé suffisamment important par l’auteur pour figurer dans la liste de ses écrits établie dans les années 1730 et placée à la suite de la note autobiographique qui figure dans le manuscrit de Rouen18. Pourquoi, si soucieux d’ordinaire de publier ses idées, Castel de Saint-Pierre s’est-il contenté d’insérer sur le sujet une brève observation dans le septième tome de ses ouvrages ? La réponse se trouve peut-être dans les effets politiques de la crise de 1725 qui ont en partie donné raison à ses réflexions : les défaillances du système d’approvisionnement et les nombreux dysfonctionnements qui sont apparus à cette occasion ont amené à proposer de nouvelles solutions, à repenser le commerce des grains dans sa globalité, à envisager des changements structurels dans le commerce d’approvisionnement. De la part des autorités s’opère une prise de conscience des dangers liés à la pénurie des grains19. Après cette expérience, la police d’approvisionnement va chercher à prévenir davantage et à anticiper les difficultés en agissant sur le marché et le commerce des grains sans les déranger.

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Comme dans d’autres domaines, certaines propositions de l’abbé de Saint-Pierre rejoignaient les préoccupations du pouvoir politique mais ignoraient aussi les difficultés de la mise en œuvre20 : en 1730, le contrôleur général Orry, dans le cadre de la réforme du Conseil de commerce, lançait une vaste enquête comportant en particulier une estimation des productions du sol par généralité, la provenance des achats en cas d’insuffisance et la destination des surplus ; mais ce n’est qu’à partir de 1772 que pourra s’établir une véritable statistique de la population associée à celle de la production des grains, comme l’appelait de ses vœux en 1725 l’abbé de Saint-Pierre21.

Note sur l’établissement des textes

Préservatifs contre la famine

Manuscrits

Projet contre la famine, BM Rouen, ms. 949 (I. 12), t. II, p. 251-268 (transcrit vers 1729-1730). (A)
Le recueil manuscrit conservé à Rouen n’ayant pas été constitué après 1730, c’est entre septembre 1725, date de rédaction figurant dans le texte, et 1730 qu’il faut situer la période de transcription de cette mise au net.

Préservatifs contre la famine, BPU Neuchâtel, ms. R213, p. 1-24. (B)
Ce manuscrit, non daté, présente des variantes peu nombreuses et peu significatives, à l’exception du mot du titre, « Préservatifs », addition autographe qui vient remplacer le terme « Projet », biffé. Il s’agit donc d’une copie révisée par l’auteur. C’est pourquoi nous la proposons comme texte de base.

Police sur le pain pour éviter la famine

Manuscrit

Contre la famine. Gain des boulangers, archives départementales du Calvados, 38 F 46 (ancienne liasse 8), p. [1-4]. (B)
Cette copie, non datée, donne, en première page, la tomaison et la pagination de l’imprimé, mention allographe qui peut être postérieure au moment de la transcription.

Imprimé

« Observation XVIII. Police sur le pain pour éviter la famine », in OPM, t. VII, Observations concernant le ministère de l’Intérieur de l’État, Rotterdam, J. D. Beman, 1734, p. 82-88. (A)

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Nous proposons le texte de l’imprimé, plus soigné, qui pourrait témoigner d’un travail de reprise de la rédaction et qui évite certaines redites, et présentons les variantes du manuscrit. Celui-ci fait référence à un bureau perpétuel, formulation proche des Préservatifs contre la famine de 1725, ce qui peut évoquer une rédaction précédant le travail de préparation de la version pour impression.


1.Nicolas de La Mare, Traité de la police, Paris, P. Cot, 1710, t. II, p. 942-944 ; Pierre de Boisguilbert, Traité des grains, in Collection des principaux économistes, t. I, Économistes-financiers du XVIIIe siècle [1843], Eugène Daire (éd.), Osnabrück, O. Zeller, 1966 [réimpression de l’édition de 1843], p. 358-359.
2.Voir Jean-Yves Grenier, Histoire de la pensée économique et politique de la France d’Ancien Régime, Paris, Hachette supérieur, 2007, p. 141-142, 108-109 ; Pierre de Boisguilbert, Traité des grains ; Nicolas de La Mare, Traité de la police.
3.Au total, une quinzaine d’émeutes ont pu être relevées en Normandie. Voir la thèse de doctorat de Paul Maneuvrier-Hervieu, La Normandie dans la mondialisation au XVIIIe siècle. Commerce, production et changement social, université de Caen Normandie, préparée sous la direction de Jean-Marc Moriceau.
4.Plusieurs de ces placards ont été publiés dans l’ouvrage de Jean Nicolas, La rébellion française. Mouvements populaires et conscience sociale 1661-1789, Paris, Seuil, 2002, p. 243-245.
5.Sur cette disette et les troubles qui s’ensuivirent, voir Charles Duclos, Mémoires secrets, in Œuvres complètes, Paris, Janet et Cotelle, 1821, t. VII, p. 195-198 ou encore Edmond-Jean-François Barbier, Chronique de la régence et du règne de Louis XV (1718-1763), Paris, Charpentier, 1857, p. 399-400.
6.Il s’agit de deux catégories de pain. Le pain bis-blanc est une catégorie intermédiaire, entre le pain le plus blanc et le plus cher, et le pain bis, le moins cher.
7.Paris, BNF, collection Joly de Fleury, ms. 1116-1117.
8.Voir Steven L. Kaplan, « The Famine Plot Persuasion in Eighteenth-Century France », Transactions of the American Philosophical Society, vol. LXXII, nº 3, 1982, p. 5-26.
9.Journal et mémoires du marquis d’Argenson, Edme-Jacques-Benoît Rathery (éd.), Paris, Vve de J. Renouard, 1859, t. I, p. 53 ; voir aussi Charles Duclos, Mémoires secrets.
12.Bertrand Gille, Les sources statistiques de l’histoire de France [1964], Genève, Droz, 1980, p. 49-51.
13.Ibid., p. 33-34.
14.Ibid., p. 82 ; Camille-Ernest Labrousse, La crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution, Paris, PUF, 1944, p. 59-62.
15.Pierre de Boisguilbert, Traité des grains, p. 356.
16.Famine, § 62 ; Pierre de Boisguilbert, Traité des grains, p. 360.
17.Nicolas de La Mare, Traité de la police, t. II, p. 942-944.
19.Steven L. Kaplan, « The Paris Bread Riot of 1725 », French Historical Studies, vol. XIV, nº 1, 1985, p. 23-56.
20.Voir l’impatience de l’abbé de Saint-Pierre à propos de l’organisation de dénombrements de populations, incriminant la nonchalance des ministres (Dénombrements, § 33).
21.Bertrand Gille, Les sources statistiques de l’histoire de France, p. 34-38, 90-92.