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1 A : Lainz autbert ; grande initiale également dans B : Saint aubert est cemest auis Illeuc remes trestot.
2 li angre ; foiz quo lui.
3 deu mont ; seuure feite.
4 Vne nuit eirt ; cel oure ; ot.
5 langre.
6 O tu.
7 Comfeitement : fondement.
8 Langre sen ueit isnelepas.
9 ert matin leuez ; E son ; montez.
10 un cerne i ueit ; tot ses.
11 montra ; deu fondement.
12 en mei moullee.
13 Moullee esteit tout.
14 Cest miracle de la rousee ; le mont.
15 Resenble ; leson.
16 moullie ; Si com.
17 Damedeu ; le uoiout ; alot.
18 sauer ; Ce que.
19 iudicon Si le uerra en la lesson.
20 Grande initiale dans B : Quant aubert sout certainement.
21 Que einsi ; fondement.
22 Les massons feit en leuure ; ueut pas plus demourer.
23 De si la quacheue seit Tot le moutier que fere deit.
24 A grant plante oureirs iot ;396 absent dans B.
25 que unques pot Que cent ouriers.
26 Il fut tot ront comme vne crote ; cel euure.
27 Mont de gargaigne ; fonde ; cil dessa ; demontree.
28 cel de la ; Fut le monstier refeit de sa.
29 Grande initiale absente dans B : Quant saint aubert ourer feseit ; monstier ; seeir.
30 mout souent ; puis.
31 Mes or creige quel.
32 A : soleit ; B : Dire seulent li enseisor ; li mostier.
33 saint aubert le commensa ; em mi cest.
34 Soz vne uoute ; si est mot bele.
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1 Seul le cercle matérialisant les fondations de l’église est entièrement sec : à l’intérieur comme à l’extérieur du cercle, la terre est humide. Cf. Paul Gout, Le Mont-Saint-Michel…, t. II, p. 389. Cf. aussi dans le manuscrit Avranches, BM, 212, f. 46v : … il trouveroit une rousee foulee du grant ainsy que il vouloit le lieu estre fait…
2 Cf. FEW V, 278 a, levare : fr. lever, v. a. « enlever, ôter, retirer sans violence (depuis Alexis ») ; « se former, apparaître ». Le FEW V, 284 indique que levare était en latin tardif synonyme de surgere, tollere, oriri : « se lever », « enlever », « commencer ».
3 Juges 6, 17 et 36-40 : Gédéon sollicita de Dieu des signes certifiant que c’était bien lui qui lui demandait d’édifier un autel. Le récit biblique mentionne aussi deux jeunes taureaux que Gédéon doit offrir à Dieu.
4 Cf. ms. Avranches, BM, 212, f. 46v : … et estoit icelle grandeur em pouer cent homez.
5 Monte Gargaine est peut-être la transposition de l’italien Monte Gargano. Cf. les v. 501, 566 et 1132 où Gargaine / Gargaigne rime avec Campaigne « la Campanie ». On date de la fin du Ve siècle la fondation du sanctuaire des Pouilles, sous l’épiscopat de Laurent, évêque de Siponto, du temps du pape Gélase Ier. Les circonstances qui ont présidé à sa construction sont consignées dans le Liber de apparitione sancti Michaelis in Monte Gargano, que l’on date du VIIIe ou du IXe siècle. Les allusions au Mont Gargan dans le texte de la Revelatio indiquent que le Liber de apparitione était familier à l’auteur du texte rédigé au Mont Saint-Michel (Chroniques latines…, Pierre Bouet et Olivier Desbordes (éd.), Revelatio I, 1, p. 91 : … post eam manifestionem qua se in Monte Gargano ad adorandum ac glorificandum quomodo et qualiter voluit, sicut in scriptis habetur, ostendit…).
6 Demostrer, « démontrer, établir par le raisonnement la vérité d’une proposition ; manifester, montrer », pourrait se traduire par « porter à la connaissance, révéler » : il correspond au substantif latin revelatio.
7 Cf. Maylis Baylé « Mont-Saint-Michel : église Notre-Dame-sous-Terre », in Maylis Baylé (dir.), L’Architecture normande au Moyen Âge [actes du colloque de Cerisy-La-Salle, 1994], Caen – Condé-sur-Noireau, Presses universitaires de Caen – Éditions Charles Corlet, 1997, t. II, p. 12 : « Elle a peut-être été bâtie sur le site du sanctuaire primitif montois, car derrière le mur de son abside a été retrouvé un mur beaucoup plus ancien, très grossièrement appareillé, qui est susceptible d’avoir appartenu à cette première chapelle ». Mais Christian Sapin, directeur du Centre d’études médiévales de l’université d’Auxerre a montré récemment, à la suite de fouilles archéologiques menées en 2003 dans Notre-Dame-sous-Terre, que les murs du sanctuaire pouvaient être datés du Xe siècle.