~
1 Grande initiale absente dans B : Li chanoine donc ai parlei ; orent.
2 Ne mes ; Celle lor coste mot.
3 erent loign deu mont ; donc poi.
4 Il nont fonteine ; Ne cisternes.
5 A : loig ; B : loign.
6 Saint aubert ; Que il norent besoign.
7 A : puet ; B : peuent.
8 depria escordrement Et saint michel.
9 En cel mont
10 A : grantde ; B : O ses clers a feit oreison ; grande.
11 Il comensa orer eissi Com ie direi briement ici.
12 Si vrement comme eu desert.
13 De la pierre ; Li peuple beut qui seif aueit.
14 Si vreiment ; Eue nos done dex a plente.
15 Dedens cest mont ; ce ot dit si ce leua.
16 A : qun petit ; B : que vn petit Si com ie truis en liure.
17 langres ; que il caua.
18 Donc issi eue grant plente ; maint malade.
19 frieurous ; Si ert a boire.
20 A : quien ; B : Aucuns malades qui en beuoient Sans demorer sante auoient.
~
1 Coster, « coûter », présente dès ses premières attestations écrites, vers 1160, les sens de « provoquer des dépenses » et de « demander des efforts ». Mais les vers suivants précisent que les chanoines doivent aller loin pour chercher de l’eau, leurs déplacements ne peuvent se faire facilement, puisque la mer ne baigne pas encore le Mont ; se procurer de l’eau leur demande donc des efforts.
2 Les deux manuscrits donnent la leçon sanz que. Cf. Philippe Ménard (Syntaxe de l’ancien français, p. 313, § 378) : « dans divers dialectes, au lieu de la forme tonique quoi on trouve la forme atone que derrière préposition ».
3 Le substantif chierté, dérivé de chier, « aimé, précieux, coûteux », a ici le sens de « cherté, prix élevé, disette, famine », d’où « manque ».
4 Le v. 1171 compte à première vue 9 syllabes. Mais la graphie quien du manuscrit A suggère une prononciation monosyllabique de qui en, soit par élision en quen (= « qu’en » cf. Ph. Ménard, Syntaxe de l’ancien français, p. 311, § 370 : le relatif qui peut s’élider »), soit sous la forme de la crase quin, attestée au v. 464 : Le rei Artur, quin prist grant dreit.