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1 Grande initiale également dans B : De saint michel molt enorer : atorner.
2 A : posteis ; B : Sest saint aubert penei toz dis : vescut posteis.
3 soul ne lanorout Mes maint.
4 A : il fist ; B : i fist ; par la grace.
5 Grande initiale dans B : Quant saint aubert fut de grant tens ; deu corps le sens.
6 En aurenches ; Li prinst ses maus.
7 angoissos ; se creint tot a estros.
8 mot docement.
9 son corps ; porte ; enterre.
10 monstier de saint ; Anciens ert de grant reson.
11 sauet ; ver ; deu.
12 Et ce esteit neis ; il feset seuure.
13 certainement ; ne garret de cest neent.
14 lotrei ; ert mort la len forront.
15 Apres ; quil seit en oinz ; loiginz.
16 illeuc ; Lont en lie si comme durent.
17 Grande initiale également dans B : Ne demora se petit non ; Empres.
18 Es ciex ; Saint michel.
19 Bon ; se mest.
20 Reis et leueiz et seueliz ; o molt grans criz.
21 Touz si amis ; De pitei deu a plus de cent . ~ (ponctuation)
22 li eul ; tot li enfant.
23 ne risist qui illeut fust Pour nulle ioie que il.
24 Ainz ; de deul ; Qui iueist.
25 touz ; ordre.
26 A : sçandales ; B : Rochet ; chauces sandales Aube ; parez.
27 A : Fanum . estole ; Ganz . anel dor . une ; B : Fanon estole ; Sans anel dor une.
28 ront ; a orfrais.
29 Desus les mains que ot croisees ; 1232 absent dans B.
30 ains fut diuiere Li croizerons tallie trefiere.
31 A : estadu ; Grande initiale également dans B : Quant einssi furent reuestu ; estendu.
32 metent sus la biere ; desquiure vent que i fiere.
33 le suaire ; cire sus le uiere.
34 les cirges.
35 encense lont Empres ice conmensei ont.
36 A saint aubert.
37 Grande initiale également dans B : Quant le seruise fut finez ; le cors ; atornez.
38 Or mainent ; Les greignors clers.
39 fors de liglese Tiex persones que len mot prise.
40 dehors lont prins ; barons.
41 espeissement Errenter plorent.
42 maudient ; Quer perdu ont lor bon seignor.
43 gardeit ; iuiout.
44 por loier ne desuoiast.
45 o uerite Si eschiuot la faucete.
46 le suen.
47 Li meimes ; Ou en languor poure geset.
48 A : Siel confortant ; B : Visetot le mot docement ; 1270 absent dans B.
49 Et empres quant sen tornot De sa substance lor lessot.
50 A totes genz ert mot amables Simples et douz et henorables.
51 pere es orfelins ; ert ostes es pelerins.
52 estet ; ert ieuz.
53 la poure gent quil norrisset Comme pere fere deueit.
54 la veulent tuit arrere.
55 cil peuple o le corps En la parfin ; iessu.
56 puis si cen vunt.
57 aloient gens Apres le corps espeissement.
58 Onc de israel ne fut gregnors Li deul iadis fet.
59 A : de cestui . quert cist ; B : de cetui . quer cil ; Septante iours et seipt.
60 Il ont dela ; Mes deca nont que ploremet.
61 Li deul ; resemblot feste Mes cest deca paret tampeste.
62 Alez sunt tant que arestuz Sunt pres deu mont et descenduz.
63 deu mont a grant honor ; lo seignor.
64 erent ; ni ot.
65 Au mont ; tesamment.
66 Dedens li glese de saint ; o le.
67 Grande initiale dans B : Dehors la presse fut espesse Li clers de dens.
68 fete Hors de liglese la terre est treite.
69 ont dite la messe Enfoy lont.
70 fere : mis en lere.
71 Ainses ; ens eu chansel En . I . sarqueul caue.
72 en terre lont Le piez ; de de hors.
73 Eissi fut mis desus cestout ; quant chantout.
74 Grande initiale dans B : Quant seint aubert fu en terrez tot le peuples se nest alez.
75 ont los esgarde ; checun ; chante.
76 Establi lont.
77 A : faire . ou ; B : Que checun deuls iaut sentor ; fere et.
78 B : vers 1333-1334 : Tant que conseil bon et leal I ot mostier parrochial.
79 Miracles sont mainz auenz Por saint aubert puis que mort fuz.
80 A : qui cen ueient Porpense sei ; B : qui ce veient Porpense se.
81 A : fiertre ; eirt dor . et dargent ; B : fierte ; ert dor et dargent.
82 le corps Que hosterent sarqueu hors.
83 Conceil en vont ; larceuesque.
84 au seignor qui ert ; feite ; greignor.
85 Apres ont leue le corps saint ; ygarirent en fer.
86 emmi la chace ; ot.
87 Mes ; detre Nu vodrent pas lesser etre.
88 as baros.
89 Qui uiendront.
90 Vers 1357 à 1368 absents dans B.
91 A : nen ni aveit.
92 Grande initiale absente dans B : La deu merci de cest auon ; treit ; deuon.
93 tot bien.
94 A : E comme il furent ; B : Et com i furent ; par qui ; par qui.
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1 La correction poesteïs est suggérée par Graham R. Birrell, Le Roman du Mont-Saint-Michel by Guillaume de Saint-Pair, p. 25.
2 Sens signifie généralement « raison », mais aussi « perception ». L’auteur montrant saint Aubert particulièrement lucide dans la préparation de sa mort et de ses obsèques, il est difficile de traduire li sens li troubla par « ses facultés intellectuelles s’affaiblirent » ; on peut penser que ce sont ses facultés physiques qui se sont détériorées.
3 Les deux adjectifs peuvent s’appliquer aussi bien à Aubert qu’au mostier évoqué au vers précédent : « il était vieux et de grande réputation ».
4 Persones : cf. v. 909 et 1252.
5 Quer a ici son sens originel, celui de son étymon quare « pour cette raison, c’est pourquoi ».
6 Jacques-Paul Migne (éd.), Patrologiae latinae cursus completus, t. LXXVIII, Paris, Garnier, 1895, col. 985-986 donne dans l’Ordo romanus n° V, De missa episcopalis primus, au ch. « De vestimentis pontificalibus », les détails de la vestition d’un homme d’église.
7 Cf. Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, p. 577-579 (s.v. liturgiques) : « Les simples clercs qui ne célèbrent pas portent une chemise de lin plus courte, le rochet, que les évêques portent sur l’aube ». Michel Feuillet, Vocabulaire du christianisme, p. 105, précise l’origine du terme, de l’allemand Rock « robe ».
8 Braies, du gaulois latinisé *bracas, sorte de culotte ou de caleçon ; cf. v.1558 braioel « ceinture de braies ».
9 Cf. Fernand Cabrol et Henri Leclercq, Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, t. III, 1 (1913), p. 1217 (s.v. chaussure) : les chaussures liturgiques sont des campagi, sorte de brodequins, ou des soleae, sandales découvertes.
10 Aube, du latin alba « blanche ». Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, p. 577-579, s.v. liturgiques, note : « La base, pour les évêques et les prêtres est l’aube, sorte de longue tunique de lin blanc […]. Elle est complétée depuis l’époque carolingienne par l’amict, pièce de lin qui entoure le cou et peut constituer un capuchon… ».
11 Serviette portée par le prêtre sur le bras gauche pendant la célébration de la messe.
12 Jean Favier, ibid. : « C’est une longue bande de tissu, normalement analogue par sa couleur et son décor à la chasuble ou à son orfroi […]. L’étole est l’insigne des ordres majeurs, prêtrise et diaconat […]. Le prêtre la laisse pendre jusqu’à ses pieds, l’évêque la croise sur sa poitrine ».
13 Dalmatique : chasuble portée par les diacres ; ornement de soie porté par l’évêque sous la chasuble. Jean Favier, ibid., précise : « L’évêque porte sa chasuble sur une dalmatique et une tunicelle dérivée du rochet. Cette superposition rappelle la plénitude du sacerdoce dont il est investi ». Michel Feuillet, Vocabulaire du christianisme, p. 39 précise : « L’étoffe de laine de Dalmatie, avec laquelle elle était confectionnée, explique son nom ».
14 Jean Favier, ibid. : « C’est au XIIe siècle que se généralise l’usage d’ornements proprement épiscopaux comme les gants brodés d’une croix ou les chaussures de soie semblablement brodées, dont l’apparition dans le vêtement liturgique n’était, depuis les temps carolingiens, qu’épisodique… ».
15 Jean Favier, ibid. : « Par la suite, l’aube se porte sur une tunique de laine… ».
16 Jean Favier, ibid. : « Pour la messe, le célébrant revêt sur l’aube, depuis le VIIe s., une chasuble de laine ou de soie […]. C’est une pièce de forme ronde, avec une échancrure pour le cou. Les bords latéraux en sont relevés sur les poignets ». Cf. Michel Feuillet, Vocabulaire du christianisme, p. 26 : « Du latin casubula, issu de casula « vêtement de dessus ».
17 Orfrei, orfroi, de aurum phrygium, « or de Phrygie » : étoffe brodée ou brochée d’or. Cf. Jean Favier, ibid., à propos de la mitre : « C’est un bonnet de laine ou de tissu précieux, souvent brodé, orné d’un orfroi en tour de tête ».
18 Jean Favier, ibid. : « Comme signe de son autorité, l’évêque ou l’abbé, qui porte en tout temps son anneau pastoral, tient à la main, pour célébrer ou présider, dès le Ve s., un bâton pastoral […]. Ornée de métaux précieux dès l’époque carolingienne, la crosse devient au xiie s. un ouvrage d’orfèvrerie où se mêlent l’or, l’argent, les émaux et l’ivoire… ». Les dérivés croçon, crossillon, croceron désignent plus précisément l’extrémité recourbée de la crosse (cf. FEW XVI, 413 a, *krukja, substantif d’origine germanique).
19 Cf. Consuetudines Beccenses, Marie-Pascal Dickson (éd.), ch. XXVIII, « De abbate », § 531, l. 15-16, p. 219 (à propos de la mort de l’abbé et de la préparation de son corps pour la cérémonie funèbre) : … et baculo pastorali manibus supra pectus reverenter collocatis imposito… : « le bâton pastoral ayant été placé sur ses mains posées avec déférence sur sa poitrine ».
20 Trifiere est à rattacher au latin triforium « à trois portes ». L’ancien français avait l’adjectif trifoir « incrusté, ciselé » et « en forme d’arceau, à arcades » et le substantif trifoire « ciselure, ouvrage ciselé ». L’emploi du mot dans le vers semble plutôt adjectival. Pour sa forme et la rime avec ivoire, voir les points de phonétique abordés dans l’introduction.
21 Clerjon : cf. clerzon, clerzum, v. 883, 905 et 918.
22 Les leçons de A por loer, et de B por loier sont toutes deux compatibles avec le contexte : l’impartialité et l’honnêteté d’Aubert sont incontestables, qu’il s’agisse de résister à des flatteries (por loer) ou à des tentatives de soudoiement (por loier). Nous avons choisi la locution por loier, fréquente en ancien français et attestée au v. 2309, dans un contexte semblable de corruption envisagée.
23 Cf. FEW XIII, 210 a, tenere : soi tenir, « se fixer ; demeurer dans une certaine position, dans un certain état ; avoir telle attitude physique ou morale ».
24 Privez : « limité à un seul individu », « appartenant à un seul individu » (FEW IX, 396 b, privatus) a ici le sens de « personnel, qui appartient en propre » : ses biens étaient (comme) les biens personnels des pauvres et des prisonniers, il les mettait à leur disposition.
25 Sustance, sostance : « bien, fortune » (lat. substantia), à comparer avec sustance, v. 84 : « subsistance » (cf. sostenir).
26 Amable et enorable peuvent avoir un sens actif : « il aimait, il honorait tout le monde » ou passif : « il était digne d’être aimé et honoré de tous ».
27 Descendre décrit la tentative des petites gens de faire descendre la bière des épaules des porteurs.
28 Cf. Genèse 50, 1-14 : à la mort de Jacob ou Israël, père de Joseph, on observa un deuil de soixante-dix jours, suivi de sept jours supplémentaires.
29 À propos de ce récit des funérailles d’Aubert, qui sont celles d’un évêque du XIIe siècle, et de la disposition de sa tombe, cf. Marcel Lelégard, « Saint Aubert », p. 29-52.
30 v. 1333-1334, version de B : « [chacun d’eux devait, à son tour aller y accomplir sa semaine ou son jour] tant que l’église paroissiale eut un conseil honnête et probe ».
31 Correction veieient, porpensent suggérée par Graham R. Birrell, Le Roman du Mont-Saint-Michel by Guillaume de Saint-Pair, p. 28.
32 Fiertre, fierte, « châsse, reliquaire », du latin feretrum, « brancard ». Cf. François Neveux, « Les reliques du Mont-Saint-Michel », p. 245-269 : « Le chef de saint Aubert était conservé à part, dans un reliquaire datant du XIIe siècle. Le reliquaire fut fondu à l’époque révolutionnaire, mais le chef de saint Aubert fut sauvé : il est toujours conservé aujourd’hui dans le trésor de l’église Saint-Gervais [à Avranches] » (p. 251).
33 François Neveux, « Les reliques du Mont-Saint-Michel », p. 250, précise : « La plus grande partie du corps de saint Aubert reposait en 1396 dans une châsse située au-dessus du revestiaire et derrière l’autel de saint Michel » ; seint Michiel : l’archange ou l’abbaye ? La préposition a peut être suivie d’un nom de personne indiquant le but d’un mouvement. Cf. les v. 3190 et 3366. Lorsqu’il peut ainsi y avoir ambiguïté, nous avons choisi de traduire par le nom de l’archange.
34 Chose : le FEW II, 1, 541 a, causa, atteste pour chose ce sens de « propriété ».