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1 A : ce truis • ; Grande initiale également dans B : Es croniques escrit truis ; seissante et sies.
2 B : inversion des v. 1381-1382 : Des ice que dex ne fu Erent tuit passe et coru.
3 A : od nauile Ou grant gent. od ne sai quant mile ; B : o nauire O grans gens ne sey quanz mile.
4 Arriua rou ; quout.
5 Par seine ; naiant au mont ; a roen desques au pont.
6 Amont ; Souprins ; pour ce.
7 Onques ni ot lance ne treit Si ont olui pley de pez feit.
8 sesi fu ; tot.
9 ot bon ; guerroia Et toute la.
10 A : uiles . bors . et chasteals ; B : bours viles et chateax ; a tropeax.
11 1399-1402 absents dans B.
12 Les au mosne ; refeit.
13 1405-1406 absents dans B.
14 poure ; de celle terre Lor garison vont allors.
15 Grande initiale également dans B : Quant de gaste out normendie ; a france.
16 A : damageis : outrageis ; fait Molt granz outrages ; 1411-1412 absents dans B.
17 En plusors lieus la destruit Par ensommet.
18 Li home quil.
19 Toutes ; trouout ; li enfanz.
20 Tout autre si si home font ; toz cremuz sont.
21 Abessiee ; et a folee Pour vn petit.
22 1423-1424 absents dans B.
23 Mes damedeu la regarda ; tout.
24 Vn arceuesque a cel temps ; aroen ; grant temps.
25 1429-1434 absents dans B.
26 feseit Li sarmonet si li pleseit.
27 1437-1438 absents dans B.
28 Veeit le mal et la diablie ; feseit.
29 tretote ; Si comme el ert longue et lee.
30 docement il le preia.
31 Que pez faist o les franceys ; orent mande anceys.
32 Les couuenans qua Rou feront Dorre en auant et pais auront.
33 1449-1450 absents dans B.
34 preia ; Apres ice
35 Deu rey ; Se hons fut.
36 Que toriors pez ; li otria.
37 Challes bretaigne ce mest auis ; son pais.
38 A : neccesse ; B : Grande initiale aussi dans B : Larceuesque pas ne cesse ; len presse.
39 1461-1468 dans B : [… et molt len presse] Quil prenge crestiente Tant li a dit qua feit son gre Vn quens de france le leua Dore en auant robert non a [Ses homes toz bautiser fist].
40 Ses homes ; bautiser ; lor prea.
41 Au tiers ior que ot ; Saint michel a molt bien feste.
42 Les igleses a restorees ; auet et dessiples.
43 Les et dretures ; o armes.
44 li dona Challes le rey ; prinse.
45 Puis que ot o lei ; sans er.
46 de saint liz Reprint empres ; ot.
47 1483-1484 absents dans B.
48 Poupe ; damoisele : el ert.
49 auet non guillaumes Il not ; en .ıı. reaumes.
50 1489-1492 absents dans B.
51 Eins ; Charles simple ot non ce truis.
52 1495 absent dans B ; et maint biens.
53 A : Seint iglise ; B : Sainte iglese ; iutise.
54 De guillaume son her a feit De ces terres ou quele seit.
55 son fiz ; homage.
56 Rou esteit vieuz quant morut Dedens roen.
57 eu mostier ; Je esper bien sauue est same.
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1 Cf. Algirdas Julien Greimas, Teresa-Mary Keanes, Dictionnaire du moyen français, Paris, Larousse, 1992, s.v. chronique, p. 116 a : « Registre des événements fait dans l’ordre chronologique, par opposition à histoire, de nature narrative ». Allusion aux Annales du Mont Saint-Michel.
2 La date indiquée dans les Annales est 875 (ms. Avranches, BM, 211) ou 876 (ms. Avranches, BM, 213). Les graphies attestées du nombre seize sont seise, seze, saise, saize, saze ; la forme seis est peut-être une erreur ; mais l’auteur y a peut-être aussi eu recours pour les besoins de la rime (voir à ce propos les rimes des v. 75-76 et 155-156 et notre introduction).
3 Rollon fut le premier Scandinave maître de la Normandie, de 911 à 932.
4 Noer : « naviguer ».
5 Un des sens d’almosne, du latin chrétien d’origine grecque eleemosyna, « pitié », outre celui de « don fait aux pauvres pour les soulager », est celui de « maison religieuse, hôpital ».
6 Cf. Godefroy I, 521 c, s.v. aversier : « Le terme d’aversier, « démon », est souvent appliqué, chez les trouvères, comme qualificatif injurieux, aux ennemis, surtout quand ils sont d’une foi différente, et aussi quand ils sont effrayants par leur taille, par leur force, par leur fureur guerrière ». Au v. 1510 de la Chanson de Roland, des aversers emportent l’âme d’un Sarrazin tué par le héros (Ian Short (éd.), La Chanson de Roland, Paris, Le Livre de Poche [Lettres gothiques], 1990, p. 126). Rollon apparaît ici comme une sorte de démon de l’enfer, qui se rend d’ailleurs coupable de deablie (v. 1439).
7 1411-1412 : la leçon de A damageis : outrageis fait des deux phrases des vers de neuf syllabes.
8 Aconsivir : « atteindre en poursuivant, frapper ».
9 Allusion au traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu en 911 entre Rollon et le roi de France, Charles III le Simple (879-929), fils du roi de France Louis II le Bègue, petit-fils de Charles le Chauve, et roi de France de 893 à 922. Cf. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Xe-XIIe siècle, Rennes, Ouest-France, 1998, p 13-33, et plus spécialement p. 17-18 : « Charles lui accorda la main de sa fille Gisèle et, surtout, la terre située entre l’Epte et la mer pour qu’il la tienne in alodo et in fundo (« en alleu et en propriété ») ». Pierre Bauduin ajoute « avec Rouen et la basse Seine », Les Vikings, Paris, PUF (Que sais-je ? ; n° 1188), 2004, p. 58.
10 Dans le manuscrit A, le nom du roi, Kalles, du germanique latinisé Karolus, présente un phénomène dialectal fréquent dans les parlers du nord de la Normandie, le maintien de l’articulation dure du [k] devant un a (comme dans un cat, une vaque). On y constate aussi (dans A et B) l’amuissement du r devant un l articulé, attesté dans les parlers d’oïl et particulièrement dans ceux de la Normandie. Le redoublement du l dans la graphie Kalles / Challes (v. 1457, 1478, 1489, 1630), note l’allongement compensatoire de la voyelle a, consécutif à cet amuissement. Un autre exemple du phénomène figure dans repalerons, v. 2528, sans marque écrite de l’allongement compensatoire. Cf. notre introduction.
11 François Neveux, La Normandie des ducs aux rois…, p. 18, citant Dudon de Saint-Quentin, indique que Rollon recevait « toute la Bretagne, pour qu’il puisse en tirer de quoi vivre ».
12 Lever, v. transitif : transposition de la locution latine levare de sacro fonte « tirer des fonts baptismaux », d’où « baptiser », « être le parrain ou la marraine de… ». À l’époque des chefs vikings, le baptême se pratiquait par immersion et le verbe lever a donc ici le sens premier de « soulever, tirer de ».
13 Cf. Dudon de Saint-Quentin, De moribus et actis primorum Normanniae ducum, Jules Lair (éd.), Caen, Le Blanc-Hardel (Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; t. XXIII, 3e série, 3e vol.), 1865, livre II, § 30, p. 170 : Anno igitur a Domini nostri Jesu Christi Incarnatione nongentesimo duodecimo, Franco, archiepiscopus catholica fide sacrosanctae Trinitatis, imbutum Rollonem baptizavit, duxque Francorum Robertus de fonte Salvatoris eum suscepit, nomenque suum ei imposuit, magnisque muneribus et donis honorifice ditavit.
14 En 924. Cf. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois…, p. 31.
15 Gisèle mourut cinq ans après leur mariage, sans lui avoir donné d’enfant. Lié est la forme du pronom personnel tonique au féminin singulier dans certains parlers normands médiévaux de langue d’oïl. Pour le phénomène de réduction à la diphtongue [íε] de la triphtongue [íεi], bien attesté dans le Roman, voir notre introduction.
16 L’Introductio monachorum III, 2, qui n’évoque pas Gisèle, indique seulement que Guillaume Longue Épée, héritier de Rollon, était « le fils de Popa, une femme de la noblesse franque » : … Guillelmo, ex Popa, nobili Francigena, suo filio.
17 Pour la graphie euee : toluee, cf. Introduction.
18 Le relatif qui, au cas régime indirect, que l’on peut également graphier cui, est ici complément du nom fille. Cf. aussi v. 1509.
19 Il ne s’agit donc pas de Charlemagne.
20 La cathédrale de Rouen, où se trouvent encore actuellement les tombeaux de Rollon et de Guillaume Longue Épée.