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1 Grande majuscule également dans B : Anciene costume esteit ; par noit.
2 home soz ; liglese saint michel.
3 A : Ne clers. ne lais. quels que ; B : besoign ; Ne clerc ne lei quel que.
4 De si que la loe chaiet Li orlorges.
5 Qui les moines leuer feseit Et le matines terminout Li segreiteins lors y entrout (un vers supplémentaire dans B).
6 hors isseient En lors mesons il auoient.
7 Ce feset len tot par ; chantout ; saint.
8 A : les oient ; B : Ci qui le uoleient ; Le oient souent.
9 A : cleirs. et seriz ; B : clers et seri ; sainz.
10 A : reueient ; B : reueient Mainte fiee ce.
11 Li segreistein ; garde ; sempreneient.
12 A : espirt ; B : saint esperit ; chanteient ; clarte enlumineient.
13 Toute liglese ; Les compaignies.
14 vint marrublier ; deu mostier.
15 A : ne se sil ; B : Vns hons ne se comment ot non Ne se il ; meson.
16 lerei ; ne le.
17 eu mostier nus.
18 en autres ; font ; ses.
19 nul hom ; anuite ; orer.
20 De sainz angres.
21 Y a ; espeissement ; nus vraiement.
22 A : Souffrir . veeir ; B : Soffrir veir ; Donc sont li angre auirone.
23 fet il ; vne nuit i vellerai.
24 sofrir ; 2670 absent dans B.
25 Il quideient qui se ioast ; ces diz agas.
26 Mes ; que preiout.
27 Quanque ; A lor mestre si lont.
28 le ront Ja nul otrei ; feront.
29 euure ; nulle rien Trestoz ; afiche.
30 Mes ne quedeit ; Que.
31 ce quil ; nul ne le fist.
32 Tout pres empres treis iors geuna Au desrein tot se laua.
33 En la serant se nest entre Dedens li glese et recute.
34 anglet ; cirge.
35 prinsome ses freia.
36 Son chief courit si se muca ; sagrauenta.
37 Apres ice eu mostier ; Mout ; si cum soleit.
38 sain michel Et la reigne o lui du ciel.
39 de paradis : ce li fut.
40 vont auironat.
41 michel ; plegniet.
42 ceus qui erent ouec li ; eu mostier auet.
43 De la puor.
44 Esgarde a celle partie Que ; de langre.
45 A : fuier ; B : foir.
46 Leiz li li angre ; ot si li sembla.
47 Iree ; semblot.
48 pitei ont ; saint michel vont.
49 A : Cest la ; B : Cest la ; saint pere.
50 saint michel ; que il ait ; home forfeit.
51 Feit ; presomption ; Mes ; que ait pardon.
52 2727-2728 absents dans B.
53 forfeit.
54 A : espirz ; B : Es sains esperiz grant tort feit Soffrir deuent que peine en et.
55 I lidient se vous volez ; treues li donez.
56 as angres ait feit dreit ; granment forfeit.
57 A : Cen ai puis ; B : Sainte marie ; Se ail puis recogneu.
58 cest vers li.
59 A : por quer ; B : por quei ; et qui queis.
60 A : et si ten ies eis ; icen te rois ; B : et te neis ; ice te reis.
61 saint michel ; E es angres qui tor feit as.
62 cest remuez ; de liglese hors.
63 Parme ; trouee ; ouerte.
64 Illeuc en porche cest ; sus les de grez.
65 Malades ert ; De ces pechez.
66 sona ; li segreisteins.
67 Eu mostier va si la cerchie ; cest et esmoie.
68 A : Qui esteit ; B : Quant il na celui troue Qui y esteit.
69 Por uer cuideit quil eust ; Tote liglese.
70 feit il por de.
71 le larron ; nous a.
72 Isnelement ; leuez ; Tout ; por alez.
73 Ou desrein vindrent es portes ; erent.
74 iessuz ; Lome ; troue ont.
75 Ileuc ; preuf ; traiet.
76 lor mestre ; mene li ont.
77 I veit ; meseeisie Prinse le nest grant pitie.
78 Demande li ; En quel maniere issuz.
79 De ligleise ; Que il li a tot recogneu.
80 Contee lia sauision ; sanz lonc sarmon.
81 Si que le uirent.
82 Dous iors vescut.
83 A saint michel mesmement Vers qui cesteit forfeit griement.
84 autiers ale ; Je nesper pas ; dampne.
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1 Endreit, endroit, substantif masculin, a souvent une valeur spatiale (« lieu », comme aux v. 2982 et 3193) ou temporelle (« moment », v. 2691, 3270) mais peut également signifier « circonstances, conditions ».
2 Chaiet, imparfait de cheoir « tomber » fait référence à une horloge d’un type particulier, décrit par Gerhard Dohrn van Rossum, L’Histoire de l’heure. L’horlogerie et l’organisation moderne du temps, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’homme, 1997, (Munich – Vienne, Carl Hansen Verlag, 1992), p. 63 : « Dans les statuts réformés de Cluny (XIe siècle) et dans beaucoup de textes qu’ils ont directement influencés, on parle d’une horloge qui "tombe" de manière audible » ; p. 64 : « Un catalogue de fonctions rédigé vers 1100 dans les monastères de Garsten ou de Göttoerg, contient un important indice d’évolution technique. […] Selon ce document, le bedeau doit, dès le soir, après complies, régler l’horloge aussi soigneusement que possible. Au matin, quand l’horloge "tombe", il doit se lever et, lorsque le ciel est dégagé, contrôler l’heure aux étoiles. Si l’heure de se lever est venue pour les frères, il doit ouvrir la porte donnant sur le monastère, allumer des bougies et mettre l’horloge en marche en (re- ?)versant l’eau du petit bassin dans le grand, en (re-)tirant vers le haut la corde et le plomb et, pour finir, faire sonner la cloche. Il s’agissait manifestement d’une horloge à eau dans laquelle un flotteur placé à la surface de l’eau, qui baissait progressivement, était attaché à un contrepoids en plomb. Pour le bedeau, le signal du réveil était acoustique, mais pas encore directement associé à la cloche… » ; p. 66 : « Les consuetudines du monastère de Vallombrosa (avant 1193) font état d’un "horologium sonans" à propos de l’heure du réveil en hiver ».
3 Office de nuit célébré entre minuit et le lever du jour.
4 Feiee, fiee, foiee, du latin *vicata, dérivé de vices « fois » avec le même sens, compte ici trois syllabes.
5 (Soi) prendre garde : « faire attention » ; (soi) prendre escout : « écouter avec attention, chercher à entendre, prêter l’oreille » ; cf. TL IV, 118, garde et III, 987, escout.
6 Cf. FEW II, 2, 739 a, claritas : « Fr. clarté, « lumière, éclat lumineux, éclat de ce qui brille » (depuis Roland) ».
7 Cest est un « démonstratif de notoriété » : « ces reliques que vous connaissez » ; les interlocuteurs du personnage et les lecteurs du Roman savent que les sanctuaires abritent généralement des reliques.
8 Asserant, assoirant, assorant « soir, soirée », à rapprocher d’aserir « faire soir, faire nuit » (Roland et Wace), est mentionné dans les glossaires de patois normand du XIXe siècle avec le sens de « crépuscule, fin du jour, déclin du jour » dans sur l’asserant « vers la fin du jour » (Lisieux, Percy), a l’aseraont « vers le soir » (Hague). Cf. FEW XI, 517 b, sero, « tard ». Cf. aussi notre introduction, p. 87-88.
9 A gab / a gap « par plaisanterie, par dérision », du scandinave gabba, « railler », s’oppose à a (de) certes « sérieusement, pour de bon » (cf. TL II, 135, a de certes).
10 Nequedent, adverbe composé négatif du latin tardif (= ne quid de inde, litt. « non, rien de tout cela »), exprime l’opposition, comme neporquant et neporuec, neantmoins. Cf. Gaston Zink, Morphologie du français médiéval, Paris, PUF, 1989, p. 240.
11 Le manuscrit A présente la corrélation tant… quer, face à la leçon tant… que de B ; cf. Philippe Ménard, Syntaxe de l’ancien français, 3e éd., Bordeaux, Éditions Bière, 1988, p. 221, § 248 : « On trouve sporadiquement des consécutives introduites non par que mais par car (issu de qua re), dont le sens étymologique en latin était consécutif… ». Par ennui : « par insistance, jusqu’à ennuyer ».
12 Faire dangier : « faire difficulté », « rebuter quelqu’un ».
13 Se recuter : « se cacher », dérivé de (se) cuter, de même sens, n’est attesté que dans ce vers. Cf. supra v. 2119 : Tant de pertuis ou se cutast Une soriz ne ne passast. Cf. également notre introduction, p. 88.
14 Prinsome : « premier sommeil, premières heures de la nuit ».
15 Craventer / cravanter et son dérivé acraventer / acravanter (du latin crepantare, fréquentatif de crepare « crever ») ont le sens de « renverser, abattre, accabler, écraser, briser, renverser en écrasant ». Acravanter, attesté dans la Chanson de Roland et dans le Bestiaire de Philippe de Thaon, est encore employé par Ronsard dans les Odes et s’est conservé dans les parlers de nombreuses provinces, dont la Normandie (Godefroy I, 85 b et c, acravanter). Cf. v. 3221 : A terre s’est acraventee.
16 Saint Pierre, dont le nom est cité au v. 2722.
17 Sevels, seveaus, seviaus « du moins » est formé à partir du latin vel « ou bien » (en ancien français vels, veaus, viaus « du moins ») avec un premier élément qui est peut-être sive : « ou si », « ou que ».
18 A et B présentent la leçon celibert, francisation (avec affaiblissement du o initial ou erreur d’un copiste ?) du latin populaire collibertum « affranchi », qui figure dans l’original latin : … coliberte, ut qui iis arcanis caelestium te praesumpsisti ingerere. Les dictionnaires ne mentionnent que deux occurrences de la forme savante : dans ce vers et, sous la forme colliber, dans Li Dialoge Gregoire lo Pape, 158, 9 (cité par TL II, 1151-1153) : colliber, por coi levas si tost ? La forme française, plus souvent employée, est colvert, culvert, cuivert, cuvert. Toutes deux signifient « serf » et « lâche, traître », du fait des connotations péjoratives liées à l’état servile. Dans Roland, v. 763 : Ahi, culverz, malvais hom de put aire, le terme culverz est, comme ici, une injure.
19 Pour les rimes des v. 2743-2744 eis (impératif de eissir, de ĕ ́xi « va-t’en ») : rois (P1 de l’indicatif présent de rover, du latin rogáre « prier »), nous émettons l’hypothèse que la graphie exponctuée de A ies, au v. 2743, représente la forme originelle, et rois une variante graphique de ruis, P1 de rover, analogique de puis « je peux », du latin *pŏ́ssjo. Il s’agirait du type de rime déjà rencontré dans noit : liet, v. 155-156, noit : deliet, v. 75-76, igliese : nuise, v. 1029-1030 (cf. supra), où sont associés le produit des voyelles brèves toniques e et o subissant une diphtongaison conditionnée par un yod subséquent avec lequel elles forment une triphtongue : ces combinaisons évoluent en [íei] et [úei] et se simplifient respectivement en [íi] puis [i] et en [úi] puis [yí] ; mais elles connaissent des évolutions phonétiques dialectales qui sont encore attestées au XXe siècle par l’Atlas linguistique et ethnographique normand : ces deux triphtongues ont eu en certains points du sud de la Manche, une évolution identique ; cf. ALN II, carte 593, « NUIT » et III, carte 992, « LIT ». Cf. aussi notre introduction.
20 Le premier sens de discipliner, du latin chrétien disciplinare « enseigner, former » est « châtier ».