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Pensées 131 à 135

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

131

[Passage à la main D] J’ai eu toute ma vie un goût decidé pour les ouvrages des anciens Ayant lu plusieurs critiques faites de nos jours contre les anciens, j’ai admiré plusieurs de ces critiques, mais j’ai admiré toujours les anciens

Voy p 143

 ; j’ai etudié mon goût et examiné {p.120} si ce n’etoit point un de ces goûts malades[1] sur lesquels on ne doit faire aucun fond, mais plus j’ai examiné, plus j’ai trouvé que j’avois raison de penser comme j’avois senti.

Passage de la main M à la main D

132

Il faudroit voir dans la Theogonie d’Hesiode ce qu’Homere a ajoüté au systême des fables[1].

Main principale D

133

Les adulteres des dieux n’etoient point un signe de leur imperfection, c’etoit au contraire un signe de leur puissance

On pourroit donner la raison de cela, tiré de la nature de la chose

et on les honoroit en parlant de leurs adulteres[1]

- - - - -

Main principale D

134

Les epithetes des poëtes ne viendroient elles pas de la superstition des payens qui croyoient que les dieux vouloient etre apellés d’un certain nom, et aimoient a etre considerés sous certains attributs, il faloit donc que les poëtes s’y accomodassent, les heros furent traités comme les dieux[1]

- - - - -

Main principale D

135

{p.121} [Passage à la main M] Il n’y a point de gens [Passage à la main D] qui ayent plus besoin de ne point tomber dans le deshonneur que ceux qui se sont fait une reputation dans le monde par leur sçavoir par leur esprit ou par quelque talent, car si malgré ce qu’ils avoient en leur faveur, leurs mauvaises qualités ont percé s’ils ont fait revenir contr’eux le public qui etoit seduit il faut qu’elles soient bien grandes et que le mepris qu’ils ont obtenu leur soit bien legitimement dû puisque ce n’est qu’après avoir combattu que le peuple le leur a accordé.

- - - - -

Passage de la main D à la main M


131

n1.

Sur l’expression « goût malade », cf. la fin du nº 173, à propos de Pisistrate.

132

n1.

L’expression, à rapprocher du « système païen » et de son usage poétique par Homère (nº 112, 114, 118), désigne l’ensemble de la mythologie païenne considérée comme doctrine religieuse.

133

n1.

Cf. nº 868 et 2252.

134

n1.

Cette hypothèse est formulée en 1715 par Pope dans la première partie de la préface à sa traduction d’Homère, dont une version française paraît en 1718-1719 (Traduction de la première partie de la préface de l’Homère anglais de M. Pope [1re éd. fr. 1718-1719], dans La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 575-576).