M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
1
{f.1r} Quelques refflections ou pensées detachées que je n’ay pas mises dans mes ouvrages
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Main principale M |
2
{f.1v} Ce sont des idées que je n’ay point aprofondies et que je garde pour y penser dans l’occasion
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Main principale M |
3
{p.2} Je me garderay bien de repondre de toutes [les] pensées qui sont icy je n’ay mis la la plus part que parce que je n’ay pas eu le temps temps de les refflechir et j’i penseray quand j’en feray usage :
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Main principale M |
4 1[1]La devotion est vient d’une envie de joüer quelque rosle dans le monde a quelque prix que ce soit.
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Main principale M |
5 2Mon fils[1] vous estes assés hureux
Ma naissance est tellement proportionée a ma fortune que je serois faché que l’une ou l’autre fut plus grande : Vous serés home de robe ou d’epée[3] come vous devés rendre conte de votre estat c’est a vous a le choisir dans la robe vous trouverés plus d’indepen[dan]ce dans la et de liberte, dans le parti de l’epée de plus grandes esperances
Il est permis a chaque citoyen de Il vous est permis de souhaiter de monter a des postes plus eminens parce qu’il est permis a chaque citoyen de souhaitter d’estre en estat {p.3} de rendre de plus grands services a sa patrie d’ailleurs une noble embition est un sentiment utile a la societé lors qu’il est se dirige bien c’est un grand ouvrier que cellui qui a fait notre estre et qui a doné a nos ames de certeines tendances et de certeins penchants come le monde phisique ne subsiste que parce que chaque partie de la matière tend a s’eloigner du centre[4] aussi le monde moral politique se soutient il par une certeine tendance a sortir du lieu ou l’on est plassé ce desir interieur et inquiet que chacun a de sortir du lieu ou il est plassé c’est en vin qu’une moralle austere p veut effacer les {p.4} traits de ce grand que le plus grand de touts les ouvriers a imprimes dans nos ames c’est a la moralle qui veut travailler sur le coeur de l’home a regler ses sentimens et non pas a les detruire.
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Main principale M |
4 |
n1. |
Numérotation originale autographe, utilisée jusqu’à 50. |
5 |
n1. |
Jean-Baptiste de Secondat (1716-1795), fils unique de Montesquieu, était destiné à devenir l’héritier du nom et éventuellement à conserver une charge honorable héritée de ses ancêtres (François Cadilhon, Jean-Baptiste de Secondat de Montesquieu, au nom du père, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2008, p. 12 et suiv.). Cf. Pensées, nº 213,1236, 2170. |
5 |
n2. |
Cf. nº 1183, où Montesquieu reprend les termes de cette phrase et de la note en marge, et nº 1659. |
5 |
n3. |
Sur les origines de la famille de Montesquieu et sur les traditions militaires et parlementaires qui la caractérisaient, voir Mémoire de ma vie, OC, t. 9, p. 401-407 ; Jean-Baptiste de Secondat de Montesquieu, « Mémoire pour servir à l’histoire de M. de Montesquieu par M. de Secondat, son fils » [1755], dans Montesquieu. Mémoire de la critique, C. Volpilhac-Auger (éd.), Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003, p. 249-250 ; Correspondance I, « Dossiers biographiques », p. 428-430. |
5 |
n4. |
Allusion à la deuxième loi de nature de la physique cartésienne selon laquelle tout corps qui se meut tend à continuer son mouvement en ligne droite, et, lorsqu’il se meut en rond, s’éloigne du centre du cercle qu’il décrit ; Descartes, Les Principes de la philosophie écrits en latin par René Descartes. Et traduits en français par un de ses amis, Paris, H. et N. Le Gras, 1659, 2nde partie, § 39 – Catalogue, nº 1438 ; cf. LP, 94 (97), p. 393. |