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Pensées 1468 à 1472

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1468

{f.216v} [Passage à la main F]

Camps maladies

Morbus castrorum[1], dont parle Vegece n’est plus comme aujourd’hui, c’est que les Romains autrefois n’avoient point de forteresses. Leurs camps étoient des forteresses divisées en quartiers, rües, ils étoient pressés, lorsqu’ils y restoient long-tems, cela causoit des maladies. Aujourd’hui nos camps tiennent une grande campagne. Ils sont ordinairement sous une place, ou des lieux forts d’assiette, et tiennent quelquesfois plusieurs lieües. Point de maladies.

Passage de la main M à la main F

1469

Places

Ligne
Lignes attaquées, lignes forcées. Proverbe devenu faux. Autrefois on n’avoit pas de si grandes armées qu’à present. Or quand on investissoit une place, on avoit le même terrain à garder avec une petite armées qu’aujourd’hui avec une grande, et l’on tomboit avec ses plus grandes forces sur les parties les plus foibles qu’on choisissoit. Auj
{f.217r} C’est ainsi qu’on secourut Arras[1]. Aujourd’hui les grandes armées font qu’il n’y a plus d’endroits foibles. On met devant soy de grands retranchemens dont on jette toute la terre d’un côté. On fait des puits pour arrêter et embarasser la cavalerie, un feu terrible sur ceux qui attaquent. Il n’y a pas de moyen de passer.

Main principale F

1470

[Passage à la main K] Je disois les Francois sont présontueux et les Espanols

Espagnols

aussi, les Espanols le sont parce que’ils croient etre des grands hommes, les François le sont parce qu’ils croient etre aimables, les François scavent qu’ils ne scavent pas, ce qu’ils ne sçavent pas, les Espanols scavent qu’ils scavent ce qu’ils ne scavent pas, ce que les Francois ne scavent pas ils le meprisent. Ce que les Espanols ne savent pas ils croient le sçavoir

- - - - -

Passage de la main F à la main K

1471

Je crois que ce qui fit que Porphire

Porphire

ecrivit contre J. C. ce qu’il etoit pitagoricien[1] et qu’il regardoit les miracles du Sauveur comme en rivalité avec ceux de Pithagore.

Miracles de Pithagore

- - - - -

Main principale K

1472

{f.217v} Remarquez sur le change que son haussement ou son baisement depend, ou du changement [du] titre des especes ou de celui de la valeur numeraire, j’appelle cela variation constante ; il depend d’une chose

Mis dans mes Loix

plus variable encore qui est de ce que l’argent est plus rare ou plus commune, dans un pais : or cette rareté est une rareté relative, lorsque l’on a plus de besoin d’envoyer des fonds dans un pais que d’en recevoir[1]

Main principale K


1468

n1.

« La maladie des camps » (nous traduisons) ; Végèce, De re militari (III, 2 – Catalogue, nº 1742 et 1743 : éd. de 1553 et de 1606-1607).

1469

n1.

Le « secours d’Arras » est la contre-attaque menée par Turenne en Artois pendant l’été 1654 contre l’armée espagnole commandée par le prince de Condé (Mémoires de Gourville, dans Nouvelle collection des Mémoires pour servir à l’histoire de France […], J.-F. Michaud et J.-J.-F. Poujoulat (éd.), Paris, chez l’éditeur du commentaire analytique du Code civil, 1839, t. V, p. 614-615).

1471

n1.

Voir nº 78, note 2. Sur le modèle pythagoricien chez Porphyre, auteur d’une Vie de Pythagore, voir Marco Zambon, Porphyre et le moyen-platonisme, Paris, J. Vrin, 2002.

1472

n1.

Cf. EL, XXII, 10 : Derathé, t. II, p. 75-76 ; Montesquieu y développe la distinction établie ici entre « variation constante » et « variation relative » en opposant valeur positive, qui peut être fixée par une loi, et valeur relative, établie par le change. Pour faire varier la valeur de la monnaie, et procéder à des opérations de haussement (augmentation) ou baissement (diminution), l’État peut agir sur le titre des espèces permettant de définir le nombre de pièces qu’on peut tailler dans un marc de métal précieux ou modifier le cours de l’unité de compte, que Montesquieu appelle la valeur idéale ; en revanche, il n’a que peu de prise sur la valeur relative, établie par comparaison avec les monnaies des autres pays, à partir de la quantité d’argent possédée par chaque nation et dépendant du besoin respectif de fonds dans les échanges.