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Pensées 1564 à 1568

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1564

Deuteronome

Deut. c. 28. Reducet te dominus classibus in Egyptum, ibi venderis inimicis tuis in servos suos et ancillas et non erit qui emat[1]. Effectivement les Romains ne se soucioient pas beaucoup des juifs pour esclaves dit Egesippe[2], ainsi aprés la prise de Jerusalem, beaucoup à vendre peu d’achepteurs. Joseph dit qu’il en mourut douze mille de faim pendant qu’on separoit ceux qui travailloient aux travaux publics d’avec ceux qui devoient etre vendus[3]. * Il est impossible de presenter aux yeux des menaces et des promesses plus frapantes que celles {f.452r} du legislateur à moins d’employer celles de l’autre vie. Voy. le ch. 28 du Deut. sur la fin.

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Main principale L

1565

J’avais mis dans mon ouvrage (Le prince) Mr Zamega[1] parlant des princes politiques dit qu’ils ont toujours eü un caractere odieux dans l’histoire temoin Tibere Louis onze, Philipe second, la raison en est que rien n’est si oposé a la grandeur d’ame que la finesse

Finesse opposée a la grandeur d’ame

, et c’est la grandeur d’ame qui nous plait c’est pour cela, dit-il, que sur nos theatres un prince conquerant est souvent un personage favorable au lieu que l’on n’y fait jamais paroitre un prince politique que pour y attacher la heine.
La plus part des actions politiques {f.452v} n’excittent point notre surprise, ne peuvent servir de spectacle… Quand un sultan manque de parole nous sentons que c’est une action que nous pourrions faire aussi facilement que lui.
La finesse est une arme defensive c’est la resource des gens foibles et on ne peut souffrir qu’un prince employe cette resource dans le meme tems qu’il [lettres biffées non déchiffrées] use de sa puissance ce sont trop d’avantages dans une main.
La force peut etre utile aux hommes mêmes qu’elle sommet, elle peut etre utile aux vaincu comme au vainqueur. Il s’est evertué par la resistance même et s’est rendu par la semblable au conquerant ou digne de lui, mais la ruse

Ruse

n’est point utile aux hommes, il ne leur est point utile d’etre trompés ni de tromper

Voyes je vous prie combien on est attristé de voir un Mogol qui vous donne un b [...]

{f.453r} Mais la ruse avilit la nature humaine elle fait le vainqueur l’objet le sujet du mepris et le vaincü l’objet de la pitié.

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Main principale L

1566

Japonois leur constance dans les supplices

Il pourroit etre que la constance des Japonois dans les suplices est seroit düe a ce que les soufrances phisiques n’y sont peut etre pas si grandes, que la machine n’y est pas si susceptible de la douleur[1].

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Main principale L

1567

Longues guerres

Il arriva à Annibleal ce qui arrive toujours, lorsque les guerres sont trop longues. Les deux partis s’aguerissent la guerre se termine toujours en faveur de celui qui a les plus veritables forces et plus de constance.

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Main principale L

1568

{f.453v} Comme on faisoit un grand butin dans la prise des villes, il arrivoit souvent que les gens d’une ville qui se sentoit prise se bruloient avec toutes leurs richesses, leurs femmes, leurs enfans, affin que le vainqueur n’eut rien qui put lui marquer sa victoire et qu’il n’eut que ses pertes sans aucun profits a Numance dit Orose unum Numantinum victoris catena non tenuit unde triumphum dederit Roma non vidit[1].

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Main principale L


1564

n1.

« Le Seigneur vous fera ramener par mer en Égypte, […]. Vous serez vendus là à vos ennemis, vous pour être leurs esclaves, et vos femmes pour être leurs servantes, et il ne se trouvera pas même de gens pour vous acheter », Deutéronome, XXVIII, 68 (La Bible, I. Le Maître de Sacy (trad.), Paris, R. Laffont, 1990).

1564

n2.

Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 20, § 5. Montesquieu interprète la phrase d’Hégésippe citée par Eusèbe, à propos de l’arrestation des petits-fils de Jude, dénoncés comme de la race de David : « il [Domitien] les renvoya libres » (nous traduisons, d’après la version latine « liberos illos quidem dimisisse », dans Ecclesiasticæ historiæ scriptores Græci, Genève, P. de La Rovière, 1612, p. 65 – Catalogue, nº 206).

1564

n3.

Flavius Josèphe, Guerre des juifs, VI, 9, § 2, 414.

1565

n1.

Voir nº 526, note 1 et nº 540, 2002.

1565

n2.

Le fait ne se trouve ni dans les relations de Bernier, Tavernier, Du Plan Carpin, ni dans la Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise du père Du Halde, sources de Montesquieu sur les Moghols, ni dans la Bibliothèque orientale […] d’Herbelot.

1566

n1.

Cf. EL, VI, 13 : Derathé, t. I, p. 96.

1568

n1.

« Aucun habitant de Numance ne fut enchaîné par le vainqueur ; Rome ne vit pas d’où venait le triomphe qu’elle avait célébré » (Orose, Histoires, V, 7, 18 ; nous traduisons).