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Pensées 1655 à 1659

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

1655

C’etoit pour mon ecrit sur la consideration

Considon

.
Il y a environ 25 ans que je donnay ces reflexions a l’academie de Bordeaux feu madame la marquise de Lambert dont les grandes et rares quallitez ne sortiront jamais de ma memoire fit l’honneur a cet ouvrage de s’en occuper elle y mit un nouvel ordre, et par les nouveaux tours qu’elle donna aux pensées et aux expressions, elle eleva mon esprit jusqu’au sien. La copie de Made de Lambert s’etant trouvée apres sa mort dans ses papiers, les libraires qui n’etoient point instruits l’ont inserée dans ses ouvrages[1], et je suis bien aise qu’ils l’aient fait, afin que si le hazard fait passer l’un et l’autre de ces ecrits à la posterité, ils soient le monument eternel d’une amitié qui me touche bien plus que ne fairoit la gloire.

- - - - -

Main principale P

1656

{f.11r} Le Roy de Suede. Illi robur et æs triplex circa pectus erat[1]

- - - - -

Mr le prince. Qualem ministrum fulminis alitem[2].
- - - - -
Luther. Coelo tonantem credidimus Jovem[3].

- - - - -

Charles Quint.
Huic post tres consulatus et totidem triumphos fortunæ fuit exitus tantum in illo viro a se discordante fortuna ut cadem tellus quæ modo victoriis defuerat pené deesset ad sepulturam[4].

- - - - -

Sermones marianæ par Benoit treize. Coelum ipsum petimus stultitiâ[5].

- - - - -

Guerres civiles de France par d’Aubigné [6].
Neque per nost[r]um patimur scelus iracunda
Jovem ponere ffulmina[7].

- - - - -

Vie de Philipe duc d’Orleans
Atque metus omnes et inexorabile fatum.
Subjecit pedibus strepitumque Acherontis avari[8].

- - - - -

Vie de la reyne Marie d’Angleterre.
Tantum relligio potuit suadere malorum[9].

- - - - -

La Relligion turque. Te nascente novum parca cecinere puellis.
Servitium[10].

- - - - -

Pologne. Magis sine domino quam in libertate[11] Tacit
Tacite liv. 2.

- - - - -

Saxa quis hoc credat…
Ponere duritiem cœpere[12]… Moscovites.
- - - - -
Chinois. Major e longinquo nocentia reverentia[13]
- - - - -
Effice quid quid corpore contigero… Ovide Metham. p. fuvlvum vertamur in aurum. Espagne. Effice quidquid, corpore contigero, fulvum vertatur in aurum[14]Ovide Metham. L’Espagne 

- - - - -

Rex Anius tot rex idem hominum Phoebique sacerdos[15].Virg. liv 1.
Le pape.

- - - - -

Eorum prosperæ res regnante Saturno[16]. Tacite.
Les juifs.

- - - - -

Ego odi homines ignavâ opera et philosophica sententiâ.
Pacuvius dans Aulugele. Les moines[17].

- - - - -

Jurisconsulti. Monstrum horrendum ingens[18].
Rescindere nunquam
Diis licet acta deum[19]. Ovide.
Acherunta movebo[20].

- - - - -

Main principale P

1657

Ce qui n’est point utille a l’essein, n’est point utille à l’abeille[1].

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Main principale P

1658

La Savoye. Cum faber incertus, scamnum faceret ne Priapum[1].

- - - - -

Maluit esse deum[2]. Bullembrock au traité d’Utrech[3]

- - - - -

Nota qu’il y en à d’autres a la fin page[4].

Main principale P

1659

{f.12r} Et notre fortune quoy que mediocre est telle, que moy, vous, et les votres, aurons toujours à aimer, à honorer à servir notre prince, et rien à luy demander.

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[Mots biffés non déchiffrés]èté dans le parlement de Bordeaux u
La profession la plus grande, et la plus belle que les hommes entre les hommes puissent exercer.

- - - - -

Que vous n’avez point à rougir de votre fortune et de votre naissance, et encore moins à vous enorgueillir[1].

- - - - -

Que nous n’avons ny à caresser la fortune, ny à la tenter.

- - - - -

Parce que l’on est toujours grand avec la majesté de la vertu et de l’inocence.
Comme c’est la premiere fois que ma bouche à parlé de ces choses.
Je ne vous ay jamais souhaité des emplois plus brillants. Je ne vous souhaite point de plus grands emplois mon fils, on est toujours grand avec la majesté de la vertu et de l’inocence.

- - - - -

Main principale P


1655

n1.

L’opuscule De la considération et de la réputation (OC, t. 8, p. 449-455) fut lu lors de la séance de l’académie de Bordeaux du 25 août 1725. Un compte rendu était paru dans la Bibliothèque française en 1726. Après la mort de Mme de Lambert, en 1733, fut publié sous son nom un Discours sur la différence qu’il y a de la réputation à la considération dans un Recueil de pièces fugitives de différents auteurs sur des sujets intéressants (Rotterdam, F. Bradshaw, 1743) ; Pierre Rétat, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « De la considération et de la réputation » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=153].

1656

n1.

«Un triple chêne, un triple airain couvrait son cœur » (Horace, Odes, I, 3, v. 9, dans Horace. Traduction nouvelle, Leconte de Lisle (trad.), Paris, A. Lemerre, 1911). Le vers fait référence au courage et à l’audace du premier navigateur. Il est ici appliqué à Charles XII.

1656

n2.

« Tel que l’aigle porteur de la foudre » (Horace, Odes, IV, 4, v. 1, dans Horace. Traduction nouvelle, Leconte de Lisle (trad.), Paris, A. Lemerre, 1911). L’expression désigne le Grand Condé, Louis II de Bourbon.

1656

n3.

« Nous croyons que Jupiter tonnant règne dans le ciel » (Horace, Odes, III, 5, v. 1, dans Horace. Traduction nouvelle, Leconte de Lisle (trad.), Paris, A. Lemerre, 1911).

1656

n4.

« Ainsi, après trois consulats et autant de triomphes, […] ce fut la fin de sa chance ; la fortune se démentit tellement à son égard que la terre qui lui avait manqué pour sa victoire lui manqua pour sa sépulture » (Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 53, 3, P. Hainsselin et H. Watelet (trad.), Paris, Classiques Garnier, 1932). Montesquieu, pour adapter le passage de Paterculus qui porte sur la mort de Pompée, au destin de Charles Quint, remplace vitæ ([la fin de] sa vie) par fortunæ ([la fin de] sa chance).

1656

n5.

« Insensés, nous convoitons le ciel même » (Horace, Odes, I, 3, v. 38, dans Horace. Traduction nouvelle, Leconte de Lisle (trad.), Paris, A. Lemerre, 1911). Benoît XIII peut désigner Pedro de Luna (1324-1423), qui succéda à l’antipape d’Avignon, Clément VII, ou Vincenzo Maria Orsini (1649-1730), élu pape en 1724.

1656

n6.

Voir nº 614, note 1 et 615, note 1.

1656

n7.

« Et par nos crimes, nous ne permettons pas à Jupiter de déposer ses foudres irritées » (Horace, Odes, I, 3, v. 39-40, dans Horace. Traduction nouvelle, Leconte de Lisle (trad.), Paris, A. Lemerre, 1911).

1656

n8.

« [Heureux] qui a mis sous ses pieds toutes les craintes, et l’inexorable destin, et le bruit de l’avare Achéron ! » (Virgile, Géorgiques, II, v. 491-492, M. Rat (trad.), Paris, Classiques Garnier, 1932).

1656

n9.

La citation de Lucrèce : « Tant la religion put conseiller de crimes » (De natura rerum, liv. I, v. 101, A. Lefèvre (trad.), Paris, Société d’éditions littéraires, 1899) suggère les persécutions contre les anglicans sous le règne de Marie Ire Tudor (1553-1558).

1656

n10.

« À ta naissance, les Parques annoncèrent pour les jeunes filles un esclavage inconnu » (Tibulle, Élégies, III, 11, v. 3-4, M. Rat (trad.), Paris, Classiques Garnier, 1931) ; ces vers servent d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux histoires des Turcs et des mahométans (p. 388 [P. 545]).

1656

n11.

« Plutôt sans maître que libres » (Tacite, Annales, II, 4 ; nous traduisons).

1656

n12.

« Aussitôt (qui le croirait […] ?) ces pierres s’amollissent » (Ovide, Métamorphoses, I, v. 400-401, G.-T. Villenave (trad.), Paris, F. Gay, 1806) ; ces vers servent d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux histoires des Moscovites (p. 392 [P. 554]).

1656

n13.

« Qui de loin impose plus de respect » (Tacite, Annales, I, 47, J.-L. Burnouf (trad.), Paris, Hachette, 1859) ; cette citation sert d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux histoires des Chinois (p. 392 [P. 555]).

1656

n14.

« “Fais, dit-il, que tout se change en or sous ma main” » (Ovide, Métamorphoses, XI, v. 102-103, G.-T. Villenave (trad.), Paris, F. Gay, 1806) ; cf. l’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux histoires de l’Espagne (p. 395 [P. 559]).

1656

n15.

« Le roi Anius, à la fois roi de Délos et prêtre de Phébus » (Virgile, Énéide, III, v. 80, A.-M. Boxus et J. Poucet (trad.), traduction en ligne à l’adresse suivante : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Virg/VirgIntro.html). Le personnage légendaire cumule, comme le souverain pontife, pouvoirs temporel et spirituel ; ce vers précède la rubrique du Catalogue consacrée à l’histoire ecclésiastique (p. 49 [P. 35]).

1656

n16.

« Ils étaient prospères sous le règne de Saturne » (nous traduisons). Montesquieu ne cite pas exactement Tacite mais résume un passage des Histoires (V, 2). La phrase sert d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux exégètes juifs de la Bible (p. 36 [P. 13]).

1656

n17.

Voir nº 1150. Le vers sert d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux ouvrages de mystique et de spiritualité (« Ascetici », p. 97 [P. 97]).

1656

n18.

« Monstre effrayant, […] gigantesque » (Virgile, Énéide, III, v. 658, A.-M. Boxus et J. Poucet (trad.), traduction en ligne à l’adresse suivante : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Virg/VirgIntro.html). La citation sert d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux ouvrages des jurisconsultes (p. 106 [P. 106]).

1656

n19.

En supprimant les mots « nisi quod » qui précèdent la citation dans le texte d’Ovide, Montesquieu transforme l’hypothèse (« s’il était permis à un dieu de détruire l’ouvrage d’un autre dieu », Métamorphoses, XIV, v. 784-785, G. T. Villenave (trad.), Paris, F. Gay, 1806) en un précepte : « Il n’est jamais permis à un dieu de détruire l’ouvrage d’un autre dieu » ; la citation sert d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux textes officiels de la monarchie, ordonnances, édits, arrêts, etc. (p. 119 [P. 127]).

1656

n20.

« J’ébranlerai l’Achéron » (Virgile, Énéide, VII, v. 312, A.-M. Boxus et J. Poucet (trad.), traduction en ligne à l’adresse suivante : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Virg/VirgIntro.html) ; la citation sert d’épigraphe à la rubrique du Catalogue consacrée aux ouvrages de démonologie et d’ésotérisme (p. 319 [P. 427]).

1657

n1.

Marc-Aurèle, Pensées, VI, 54 ; cf. nº 1694.

1658

n1.

« Lorsqu’un artisan, ne sachant ce qu’il allait faire de moi, un escabeau ou un Priape […] » (Horace, Satires, I, 8, v. 2, F. Villeneuve (trad.), Paris, Les Belles Lettres, 1932).

1658

n2.

« Il se décida pour le dieu » (Horace, Satires, I, 8, v. 3, F. Villeneuve (trad.), Paris, Les Belles Lettres, 1932). Ces mots sont la suite des vers cités ci-dessus à propos de la Savoie.

1658

n3.

Henry Saint John (1678-1751), 1er vicomte de Bolingbroke, secrétaire aux Affaires étrangères de Grande-Bretagne, fut l’un des artisans de ce traité (1713).

1658

n4.

Nº 1786.

1659

n1.

Cf. nº 5 et 1183.