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Pensées 199 à 203

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

199

Voicy

1.ere race étoit héréditaire

lma raison pour prouver que la 1ere race estoit hereditaire c’est cette longue suitte de rois touts sans puissance et sans authorité. Il falloit donc que les Francois eussent pour la famille de Merovée un respect a peu pres pareil a celui que les Turcs ont pour celui le sang d’Othoman ce qui presupose une courone hereditaire et non elective et si elle avoit esté elective coment auroit on elu touts ces insensés[1]

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Main principale M

200

[Passage à la main D] Les marques d’indifference ne m’ont nous jamais touché doivent point toucher mais bien celles de mepris

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Passage de la main M à la main D

201

Les

Mépriser
Admirer

 {p.196} hommes ne paroissent jamais plus outrés que lorsqu’ils meprisent ou lors qu’ils admirent, il semble qu’il n’y ait point de milieu entre l’excellent et le detestable

- - - - -

Main principale D

202

La

Metaphisique. Combien est séduisante

metaphisique a deux choses bien seduisantes, elle s’accorde avec la paresse, on l’etudie partout, dans son lit, a la promenade &c. d’ailleurs la metaphisique ne traite que de grandes choses, on y negocie toujours pour de grans interêts ; le phisicien, le logicien, l’orateur ne s’occupent que de petits objets, mais le metaphisicien s’empare de toute la nature, la gouverne a son gré, fait et defait les dieux, donne et ôte l’intelligence, mais met l’homme dans la condition des bêtes ou l’en ôte, toutes les notions qu’elle donne sont interessantes parce qu’il s’agit de la tranquilité presente et future

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Main principale D

203

Je suis plus touché quand je vois une belle peinture de Raphael qui me represente {p.197} une femme nuë dans le bain que si je voyois Venus sortir de l’onde

Peinture
Pourquoi touche plus que la nature

, c’est que la peinture ne nous represente que les beautés des femmes et rien de ce qui peut en faire voir les defauts, on y voit tout ce qui plait et rien de ce qui peut degoûter, d’ailleurs dans la peinture l’imagination a toujours quelque chose a faire, et c’est un peintre qui represente toujours en beau[1]. Pourquoi l’Aloisia

Aloïsia

charme t’il si fort en latin et si peu en françois[2], c’est que le françois represente au François les choses comme elles sont ; il lui donne une idée juste qui est si claire qu’il n’en peut pas ajoûter d’accessoires ; dans le latin que nous n’entendons pas parfaitement, l’imagination ajoûte a la véritable idée une idée accessoire qui est toujours plus agreable[3]. Voila pourquoi les traductions ne nous plaisent pas tant que les originaux, quoique reellement elles soient aussi belles, chaque langue ayant ses expressions aussi parfaites l’une que l’autre.

- - - - -

Main principale D


199

n1.

Cette question, qui oppose les partisans du pouvoir nobiliaire à ceux de l’absolutisme royal, est discutée, avant la période de transcription de cet article, par Vertot (« Dissertation dans laquelle on examine si le Royaume de France, depuis l’establissement de la Monarchie, a esté un Estat héréditaire, ou un Estat électif » [27 juillet 1717], dans Mémoires de littérature tirés des registres de l’Académie royale des Inscriptions et Belles Lettres, depuis l’année M.DCCXI. jusques et compris l’année M.DCC.XVII., Paris, Imprimerie royale, 1723, t. IV, p. 672-704), Foncemagne (« Mémoire pour établir que le Royaume de France a été successif-héréditaire dans la première Race » [7 décembre 1724], dans ibid., t. VI, p. 680-727 ; « Second Mémoire pour establir que le Royaume de France a esté successif-héréditaire dans la Premiére Race » [25 janvier 1726], dans ibid., t. VIII, p. 464-475) et Boulainvilliers, qui soutient l’élection (Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 27 – Catalogue, nº 2912). Montesquieu répétera dans L’Esprit des lois que sous la « première race » (dynastie des Mérovingiens), les rois étaient héréditaires et les maires du palais électifs (EL, XXXI, 4).

203

n1.

Le nº 203, transcrit par le secrétaire D, fait partie des fragments relatifs au beau, au goût et à la critique, antérieurs aux voyages de Montesquieu, traces d’un dossier ouvert et repris à son retour, qui aboutira à l’Essai sur le goût (OC, t. 9, introduction, p. 469) ; la visite au palais Farnèse et au Vatican confirmera l’admiration de Montesquieu pour Raphaël (Voyages, p. 265-269 ; 286-287).

203

n2.

Ouvrage érotique de Nicolas Chorier (1612-1692) publié d’abord en latin (Joannis Meursii Elegantiæ latini sermonis. Aloisiæ Sigeæ Toletanæ : satiræ sotadicæ de arcanis amoris et Veneris [s. l. n. d.]), traduit en français par Jean Nicolas sous le titre : Aloysia, ou entretiens académiques des dames (s. l. n. d. [Hollande, 1680]).

203

n3.

Le rôle des idées accessoires dans le plaisir esthétique est un thème présent dans la Logique de Port-Royal et dans plusieurs textes de Nicole : voir Céline Spector, « L’Essai sur le goût de Montesquieu : une esthétique paradoxale », CM, nº 9, 2005, Montesquieu, œuvre ouverte ? (1748-1755), p. 205-214.