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Pensées 2007 à 2011

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2007

Le talent de la declamation est le plus commun de tous ; les jeunes gens qui veulent écrire, commencent toujours par là soit que leurs maitres aient trouvé plus de facilité à prendre ce stile, soit que leurs disciples en aient trouvé d’avantage à le recevoir. Voyez, je vous prie, Demosthenes, dés qu’il ne foudroie pas, il est simple ; tel que le ciel, il {f.310r} est presque toujours serein, et il ne tonne que par intervals.

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Main principale Q

2008

Remarquez, je vous prie, l’esprit de la relligion chretienne, elle veut perpetuellement qu’on s’humilie, et elle deffend perpetuellement d’humilier les autres. Elle deteste l’orgueil et la vanité, et elle vous deffend egalement de concourir à l’orgueil et a la vanité des autres et à la choquer ; par la raison, qu’en choquant la vanité des autres, la votre trouve des delices qu’elle n’aprouve pas en vous.
Car à l’egard des autres, l’orgueil qu’on veut mortifier reprend des forces, par la consideration du dessein que l’on en a, et ce n’est pas un moien sûr de le deraciner que de le faire souffrir.
L’orgueil pressé par l’orgueil, prendroit des forces et le repousseroit à son tour.
L’orgueil voudroit-il contredire l’orgueil ? Ils ne feroient que se justifier l’un et l’autre. {f.310v} La modestie le fait deffendre.
La relligion chretienne exige de nous deux choses, l’une charmante, l’autre terrible, d’aimer les autres et de nous hair nous mêmes. Dieu ne veut rien de nous que nous-mêmes.
Les injures peuvent être le temoignage de la rudesse generale d’une nation, quelquefois de sa liberté, et de sa naiveté même. Dans ce cas la charité chretienne en seroit moins blessée, parce qu’il seroit indécis si elles seroient l’effet des mœurs générales, ou d’une violence particuliere : mais dans une nation, où les citoiens liés deja par les loix, se sont encor liés par les égards et où par consequent les injures suposent que celui contre qui elles sont dittes est si coupable, qu’on a été obligé de franchir toutes les barrieres, elles blessent {f.311r} extremement la charité chretienne.
Ainsi les Grecs et les Romains offensoient moins que nous, avec des paroles plus offensantes. Dans de pareilles nations, la charité chretienne en seroit moins blessée.
Si le cœur les a dittes, ou si les mœurs les ont laissé dire ; si c’est la conscience publique ou la particuliere qui doivent se faires des reproches fin :

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Main principale Q

2009

Choses faites Ceci a este fait pour l’academie de Bordeaux[1]

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L’histoire du ciel interesse tout l’univers. Elle est composée par les astronomes de tous les siecles. Chacun y consigne ce qu’il a vû ou ce qu’il a calculé, et il y a des nations qui n’ont d’autres interests communs que les observations astronomiques.
Ces observations nous font voir un merveilleux simple, au lieu de ce faux merveilleux que l’on imagine toujours dans ce qui est grand. Elles nous ont donné {f.311v} des points sûrs pour fixer les époques de la relligion ; car l’histoire des hommes, pour devenir invariable, a besoin d’etre fixée par les évenements qui arrivent dans le ciel.
C’est par là que l’on a fait évanouir tous ces siecles fabuleux, qui faisoient regarder par les incredules, les patriarches comme des hommes nouveaux, et qui établissoient une difference entre l’antiquité de la relligion et l’antiquité du monde. Par là, l’astronomie est devenüe une science sacrée, et l’on apele profanes les sciences utiles au genre humain, lorsqu’elles ne touchent pas le premier, le plus grand et le plus fort de ses interets.

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Main principale Q

2010

{f.312r} Bonheur

Mr de Maupertuis ne fait entrer dans son calcul, que les plaisirs et les peines, c’est-à-dire, tout ce qui avertit l’ame de son bonheur, ou de son malheur[1]. Il ne fait point entrer le bonheur de l’existence, et la felicité habituelle, qui n’avertit de rien, parce qu’elle est habituelle. Nous n’apellons plaisir, que ce qui n’est pas habituel. Si nous avions continuellement le plaisir de manger avec appetit, nous n’appellerions pas cela un plaisir ; ce seroit existence et nature. Il ne faut pas dire, que le bonheur est ce moment que nous ne voudrions pas changer pour un autre, disons autrement : le bonheur est ce moment que nous ne vouderions[2] pas changer pour le non être.

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Main principale Q

2011

{f.312v} Je disois, j’ai compris une chose, dont je me doutois déja, c’est que pour vivre bien avec tout le monde, il ne faut pas avoir de pretentions. Si vous sortez des quatre murailles de votre chambre, on vous arquebuse. Si je revenois au monde, je ne voudrois que me chauffer l’hyvert et prendre des glaces l’eté.

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Main principale Q


2009

n1.

Montesquieu fait allusion à la place de l’astronomie dans les activités de l’académie de Bordeaux dans son discours de rentrée du 15 novembre 1717 (OC, t. 8, p. 109) ; sur l’activité de l’auteur au sein de cette société bordelaise, voir Pierre Rétat, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Discours académiques » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=157].

2010

n1.

Pierre-Louis Moreau de Maupertuis dans son Essai de philosophie morale (Berlin, 1749) définissait les moyens de rendre la condition de l’homme meilleure par l’augmentation de la somme des biens et la diminution de ses maux ; voir Corrado Rosso, « Maupertuis et Montesquieu », dans Actes de la journée Maupertuis (Créteil, 1er décembre 1973), Paris, J. Vrin, 1975, p. 47-58.

2010

n2.

Lire : voudrions.