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Pensées 2027 à 2031

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2027

{f.318r} Je suis né dans la Medie et je puis compter d’illustres ayeux[1]
A l’age de 15 ans, mes parents m’etablirent. Deux femmes qu’ils me donnerent, me laisserent toute mon indifference. Je connoissois les femes et je ne connoissois pas l’amour
Je le connu cet amour un jour qu’etant chez une de mes parentes, j’y vis une jeune personne d’une beauté ravissante. Mon ame etonnée se sentit frappée pour jamais. Mes yeux languissants se fixerent sur elle. Je ne sai point si je lui plus, c’etoit une attention que je n’etois pas en etat de faire
Elle etoit etrangere et deux vieux eunuques etoient chargés de son education. J’allai à eux et je leur demandai avec larmes Ardaside en mariage. Ils me firent cent mille difficultés. Je leur proposai tout, ils furent incorruptibles. Je croiois que je mourrois a leurs genoux, ils me {f.318v} laissoient mourir. Quel fut mon etonnement un jour que dans une tristesse et une langueur mortelle j’allois chez eux faire parler ma douleur et mes larmes, ils me dire fro[i]dement, on vous donne Ardaside, elle est à vous, vous etes vertueux et vous savez aimer. Ce qu’ils me disoient, je ne pouvois le croire. Je me fis repeter cent fois qu’ils me la donnoient. Je demandai qu’on me mena dans l’apartement d’Adarside Dieux ! Qu’elle etoit charmante. Je ne sus que lui dire, je pris sa main je la baisai mille fois, sa taille, son air sa beauté, ses regards son silence, tout me ravissoit. On dressa les actes du mariage. Je voulois tout donner, on ne vouloit rien. J’allai au temple, je la menai dans mon apartement et je crus emporter avec moi l’univers.

- - - - -

Main principale Q

2028

{f.319r} Une femme qui venoit de la part de la reine des Scites parut. Elle portoit en present au roy une toille d’un travail exquis. Roi de Bactrianne, lui dit-elle, la reine des Scytes a tissu cette toille de ses belles mains, regarde les choses qu’elle y a representées ; ici ce sont des Armeniens que nos Scytes ont percés de leurs fleches terribles, leurs blessures ne sont pas mortelles, puisqu’ils combattent encor ; là tu vois un cœur percé de mille traits presque invisibles, et un enfant qui en darde sans cesse de nouveaux, ce cœur est celui d’Ismenie et il ne guerira jamais.

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Main principale Q

2029

Je lui ecrivis cette lettre[1]. Un jour l’ormeau dit a la vigne, prenez garde que je ne vous couvre de mon ombre, mais unissez-vous avec moi, et nous montrons ensemble jusqu’aux nües[2]

Main principale Q

2030

Le chef de la seconde bande lui parla ainsi. Nous formons avec toi un arbre qui a une belle rose, tu en es la tige et nous en sommes {f.319v} les feuilles, nous te couvrirons de notre ombre et nous empecherons le soleil de bruler tes racines, et nous monterons ensemble jusqu’aux nües[1].

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Main principale Q

2031

Les lions ont une grande force, mais elle leur seroit inutile si la nature ne leur avoit pas donné des yeux

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Main principale Q


2027

n1.

Ébauche du récit d’Arsace et de sa rencontre avec Adarsire, ici appelée « Ardaside »: cf. Arsace et Isménie [env. 1748-1754], OC, t. 9, p. 324-325).

2029

n1.

Il s’agit probablement d’un fragment d’une des lettres envoyées par Arsace à la reine, durant son absence dans une province (Arsace et Isménie [env. 1748-1754], OC, t. 9, p. 351-352).

2029

n2.

« Montrons » : lire monterons. Cf. Arsace et Isménie [env. 1748-1754], OC, t. 9, p. 359, l. 1012-1013.

2030

n1.

Cf. nº 2029.