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Pensées 2047 à 2051

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2047

{f.336r} [Passage à la main Q] La compagnie de l’Assiento n’etant pas une chose lucrative pour l’Espagne l’Angleterre, on lui donna un vaisseau de permission de 500 tonneaux pour trafiquer dans les ports de l’Amerique[1]. Tout cela fut attribué a la compagnie du Sud : ceux qui dirigeoient cette affaire pour la compagnie, gagnoient par de gros presens, ceux qui devoient jauger le vaisseau ; de maniere qu’au lieu de 500 tonneaux, le vaisseau etoit de 800, et comme il faut dans un vaisseau, des vivres de l’eau &ca ils envoyoient un petit batiment pour porter tout cela ; de sorte qu’il {f.336v} y avoit environ mille tonneaux de marchandises ; ce sont c’etoit les avantages ; voici les inconveniens. S Les preposés de la compagnie etoient tres cherement payés ; beaucoup de faux frais pour corrompre les officiers espagnols. Le vesseau de permission etoit pour ainsi dire un gage pour la conduitte des Anglois, et les Espagnols a la 1ere fantaisie pouvoient le saisir comme ils fîrent a l’egard du {f.337r} prince Frederic[2]. De plus cela ne portoit qu’un proffit particulier. La nation etoit croisée dans le commerce de contrebande qu’elle fait avec l’Amerique ne fesant depuis quelque tems presque rien par Cadix. Les preposés de la mer du Sud, fesoient une espece de guerre aux vaisseaux anglois même, qui venoient pour vendre en fraude de peur que cela ne fit tomber leurs marchandises de prix. Ainsi l’Angleterre etoit dans des termes moins avantageux que si elle avoit fait simplement son commerce de contrebande.
{f.337v} Une page blanche
{f.338r} Une page blanche

Passage de la main M à la main Q

2048

{f.338v} L’Angleterre vient de faire un traitté (1750) avec l’Espagne par lequel on se raporte aux anciens traittés et ou les garde-côtes, ne visittent plus les vaisseaux qui sont en mer[1] ; effectivement on avoit fait sentir au ministere espagnol que cela etoit impraticable, qu’il est deffendu en Angleterre sous peine de la vie de transporter les laines mais que sitost que le vaisseau etoit en mer etranger ou national il n’y avoit pas un seul vaisseau anglois qui osat le toucher et {f.339r} que cela se pratiquoit partout de même.
A l’egard du commerce de la vieille Espagne, il s’en faut bien qu’il soit aussi avantageux pour les Angloïs, qu’il etoit lors des traittés précédents ; les Espagnols ont fait des manufactures de drap pour la consommation du continent d’Espagne, de sorte qu’ils tirent fort peu de drap d’Angleterre ; au contraire les Anglois tirent toujours et presque seuls les marchandises du cru d’Espagne {f.339v} vin, huiles, olives, fruits secs &ca

Main principale Q

2049

Les Anglois viennent de donner de l’argent a des electeurs pour faire l’archiduc roi des Romains ; c’est de l’argent perdu[1]. La France ne veut point faire la guerre, et l’Allemagne avoit assez d’interest a faire l’archiduc roi des Romains, pour le faire motu proprio

Main principale Q

2050

Ce qu’il y a de malheureux actuellement en Angleterre, c’est que les gens le plus capables de la gouverner ne veulent point, d’autres {f.340r} ne peuvent point etre ministres

- - - - -

Main principale Q

2051

Vous voyez dans Procope Guerre des Goths liv. Ier le zele et l’amour avec lequel les juifs deffendirent Naples pour les Goths contre Belisaire[1]. Vous voyez ave dans les Lettres de Cassiodore avec quelle equité Theodoric les traitte[2]. On voit dans la vie du roi Bambai[3] et dans les histoires qui concernent la Narbonoise que l’on apelloit Judeorum prostibulum[4], combien les juifs avoient été accredités chez les 1ers rois visigoths. Tous les Goths étoient arriens, or par la nature desu dogmes capital, les juifs ne devoient pas avoir un si grand eloignement pour les arriens que pour les catholiques {f.340v} et de meme les arriens pouvoient mieux tolerer les juifs que les catholiques[5].

- - - - -

Main principale Q


2047

n1.

Voir nº 1966.

2047

n2.

Le Prince-Frederick, vaisseau de permission anglais saisi par les autorités espagnoles, dont les articles secrets du traité de Séville de 1729 ordonnaient la restitution immédiate (Jean Rousset de Missy, Recueil historique d’actes, négociations, mémoires et traités, depuis la paix d’Utrecht […], La Haye, H. Scheurleer, 1728-1752, t. V, 2e partie, 1731, p. I-XIII).

2048

n1.

Traité de Madrid entre l’Espagne et la Grande-Bretagne, du 5 octobre 1750, qui mit fin au Traité de l’Assiento (Mercure historique et politique, novembre 1750, p. 571-572) ; voir nº 1966.

2049

n1.

En 1751, le ministre de Georges II, Newcastle, fit voter par le Parlement des subsides aux princes électeurs d’Allemage pour se faire des alliés et engager la France sur le continent, au motif de faire élire le fils aîné de Marie-Thérèse, Joseph, roi des Romains. Par ce titre propre au Saint-Empire romain germanique, le prince élu était chargé de la conduite des affaires en l’absence de l’empereur et lui succédait après sa mort ; voir Orville Theodore Murphy, Charles Gravier, Comte de Vergennes, French Diplomacy in the Age of Revolution, 1719-1787, Albany, State University of New York Press, 1982, p. 18 et suiv.

2051

n1.

Procope, Histoire de la guerre contre les Goths, liv. I, chap. 8 et 10, dans Histoire de Constantinople depuis le règne de l’ancien Justin jusqu’à la fin de l’Empire. Traduite sur les originaux grecs par M. Cousin […], Paris, D. Foucault, 1685, t. I, p. 377 et 382 – Catalogue, nº 2732, 3065 [trad. lat.] et 2863 [trad. fr.]. L’épisode a lieu en 536.

2051

n2.

Théodoric le Grand, au début du VIe siècle, avait confirmé, par les lettres qu’il fit adresser par son ministre Cassiodore aux juifs de Gênes en 507 et de Milan en 523, la licéité de leur culte, inscrite dans le droit romain : voir Cassiodore, Variarum, liv. IV, 33 et liv. V, 37, dans Opera omnia […], J. Garet (éd.), Rouen, A. Dezallier, 1679, t. I ; édition reprise dans : Paris, J.-P. Migne (Patrologiae cursus completus ; 69), 1848, p. 630 et 669 – voir Catalogue, nº 3257, éd. de 1622, Genève, P. et J. Chouët.

2051

n3.

L’Historia Wambae Regis Toletani de Julien de Tolède figure dans le recueil édité par André Du Chesne, Historiæ Francorum scriptores coætanei ab ipsius gentis origine ad nostras usque tempora, Paris, S. Cramoisy, 1636, t. I, p. 821-834 – Catalogue, nº 2932 : voir EL, XXVIII, 7.

2051

n4.

« Le lupanar des juifs » (nous traduisons ; Historiæ Francorum scriptores coætanei ab ipsius gentis origine ad nostras usque tempora, Paris, S. Cramoisy, 1636, t. I, p. 822B) ; pour l’emploi du mot latin francisé « prostibule », voir L’Esprit des lois (XXVIII, 7).

2051

n5.

Voir nº 1733.