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Pensées 241 à 245

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

241

{p.255}

La raison morale
La raison phisique
Leur contradiction.

Ce qui fait la plupart des contradictions de l’homme c’est que la raison phisique et la raison morale ne sont presque jamais d’accord, la raison morale doit porter un jeune homme a l’avarice, mais la raison phisique l’en détourne, la raison morale doit porter un vieillard a la prodigalité, la raison phisique le porte a l’avarice ; la raison morale donne aux vieillards de la force et de la constance, la raison phisique la lui ôte. La raison morale donne a un vieillard du mepris pour la vie, la raison phisique la lui rend plus chere : la raison morale doit donner un grand prix a la vie d’un jeune homme, la raison phisique le diminuë : la raison morale nous fait regarder les peines de l’autre vie comme tres proches, la raison phisique en nous attachant a tout ce qui est present nous les eloigne :

- - - - -

Main principale D

242

{p.256}

Ce qui fait le bon comédien

Ce qui fait un bon comedien ce n’est pas de donner a son visage les mouvemens convenables dans le tems que l’on récite des vers ; c’est de les faire paroitre avant, car la plupart du tems les vers recités ne sont que l’effet de quelque passion nouvelle qui a eté produite dans l’ame, il faut donc faire paroitre cette passion. C’est en cela que Baron[1] excelle toujours

- - - - -

Main principale D

243

[Passage à la main M]

Mis a peu pres dans les Romains

Le plus grand projet qui ait jamais esté concu c’est la fondation d’Alexandrie

Fondation d’Alexandrie

 apres la ruine de Tyr par Alexandre apres la ruine de Tyr[1]. Par la il ouvrit le comerce avec les deux mers detrui affoiblit celui des Cartaginois et l’auroit ouvrit pour ainsi dire l’Orient. Il n’y a qu’a voir ce qu’en firent les Ptolomées les plus riches roix du monde l’Egipte le plus beau royaume de l’univers par sa situation sa fertilite le nombre des habitans[2] un roy de France ou d’Espagne avec {p257} trente mille homes et une flotte bien pourvue conquerroit toutte l’Egipte et auroit le plus beau royaume du monde pour le comerce et le plus bel establissement pour un cadet : exercice de toutes sortes de relligions libre partout point d’alies mais de la surprise point de gens qui eussent leur fortune faitte l’Egipte toujours conquise d’un coup de main cependant elle est facille a garder hors du coté de la mer[3]

Passage de la main D à la main M

244

Pour detruire le mauvais effet des moines en Espagne Un ministre grand qui voudra retablir l’Espagne ruinée par les moines doit augmenter leurs honeurs et diminuer peu à peu leur nombre et leur authorité

Main principale M

245

Il

Alexandrie

est dit dans la preface du Dictionnaire de comerce que les douanes d’Alexandrie montoint a plus de trente milions de livres par an du temps des Ptolemées, som̃e prodigieuse[1].
L’ange Gabriel a apparu

Main principale M


242

n1.

Michel Boyron, dit Baron (1653-1729), considéré comme le meilleur comédien français de son temps. Voir nº 143, note 2.

243

n1.

Tyr, port de Phénicie, première puissance maritime de la Méditerranée depuis la fin du IIe millénaire, est prise en 332 av. J.-C. par le conquérant macédonien qui fonde Alexandrie, entre Méditerranée et mer Rouge, dans les mois qui suivent (EL, XXI, 8) ; voir Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, [Amsterdam], Jansons, 1726-1732, t. I, préface, p. iii. L’expansion commerciale de Tyr est exposée par Samuel Bochart dans sa Geographia sacra (Caen, P. Cardonelli, 1646 – Catalogue, nº 2609), dont Montesquieu a fait des extraits (BNF, n. a. fr., ms 15465, f. 112-140). Cf. EL, XXI, 6 : Derathé, t. II, p. 24.

243

n2.

Cf. Romains, chap. IV, p. 114, l. 103-107 : Alexandrie y est mentionnée, dans le cadre d’une réflexion sur les conditions de la puissance de Rome, à propos de la décadence de Carthage, tandis que cette séquence des Pensées (nº 243-270) est dominée par des réflexions sur les conditions favorisant le commerce et la prospérité des États ; voir aussi nº 245.

243

n3.

Les avantages économiques de ce projet avaient déjà été soulignés en 1671 par Leibniz (Mémoire de Leibniz à Louis XIV sur la conquête de l’Égypte, Paris, É. Garnot, 1840), qui préconisait la discrétion dans l’entreprise ; voir Alexandre Y. Haran, Le Lys et le globe. Messianisme dynastique et rêve impérial en France aux XVIe et XVIIe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2000, p. 303-306.

245

n1.

Voir Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, [Amsterdam], Jansons, 1726-1732, t. I, préface historique, p. iv.