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Pensées 342 à 346

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

342

{p.341}

Commerce
Sup. 330

Si les choses continuent les nations come[r]ceront presque entre elles seules chaque nation qui a des establissemens en Amerique y comerce seule on tache de faire venir dans ces establissemens ce qu’on tire des pais estrangers[1] ainsi les Anglois veulent tirer de leurs colonies de l’Amerique meridionale septentrionale ce qui sert a leur marine[2] nous voulons tirer du Mississipi les soyes le caffé de la Cayene et meme de l’isle de Bourbon. Nous avons mis ou trouvé la casse dans les isles Antilles et effectivement ayant des terres dans presque touts les climats il y a peu de productions que nous ne puissions faire venir.

Main principale M

343

Quoy que les nations qui n’ont point de manufacture en establissent il me semble que cela ne doit point allarmer celles qui en ont les ces premieres nations sont dans l’impuissance de s’habiller et il faut qu’elles fassent come les Hongrois qui portent quinze ans le mesme habit

Mis dans le 1r liv. sur le commerce[1]

et ches eux l’establissement des manufactures ne les met que plus en estat d’acheter de celles qu’ils ne peuvent imiter soit parce qu’elles n’ont pas la meme industrie soit parce qu’il leur manque quelque chose dans lea terrein nature de leur sol.

Main principale M

344

{p.342}

Sardaigne

On dit une ligue avec les princes d’Italie[1] mais coment se liguer avec rien. C’est une ligue sur le papier il n’y a que le r. de Sardagne qui ait conservé la puissance militaire et il la perdra encor si la neutralité de l’Italie et notre degout pour y faire des conquetes subsistent longtemps. Depuis

C’etoit la guerre de 1733. Celle de 1741 a rendü la sotise  [...]

ceci notre derniere guerre en Italie a mis le roy de Sardagne en estat de maintenir plus que jamais sa puissance militaire
[3]

Main principale M

345

C’est un terrible article contre l’Italie et l’Espagne que celui des peches holandoises francoises angloises

Les sujets du pape qui achetent

ces nations seroint interessées a changer leur maniere d’abstinence. Ils pourroint faire eux memes des peches sur tout dans les estats du pape d’autres poissons et deffendre le permettre les is[s]ües le[1]

Main principale M

346

Il n’y avoit persone qui ne dut juger que Charles V alloit tout sommettre et les papes le crurent si fort que par creinte de sa puissance ils perdirent l’Angleterre[1] la France qui devoit lui résister n’avoit ny cette authorité ches elle ny cette puissance au dehors qu’elle a a present. Elle avoit de moins Calais partie de la Flandre le Hainaut l’Artois le Cambresis la principauté de Sedan partie du Luxembourg partie de la Lorraine les trois evechés l’Alzace Strasbourg Franche Conte, Bresse Bugei {p.343} Valromei et Gex le Rousillon le Bear[n] et la Basse Navarre cepend et ses establissemens aux Indes elle lui resista cependant c’est que la puissance de Charles estoit trop partagée[2].

Main principale M


342

n1.

Cf. nº 312. Ce système du « pacte colonial », selon lequel le monopole des échanges avec les colonies appartient exclusivement à la métropole, est admis par tous les États concernés ; voir Antonio García-Baquero González, La Carrera de Indias, histoire du commerce hispano-américain (XVIe-XVIIIe siècles) [1re éd. 1992], B. Bennassar (trad.), Paris, Desjonquères, 1997, p. 14-15. Montesquieu en fera une caractéristique de la colonisation par l’Europe moderne (EL, XXI, 21 : Derathé, t. II, p. 60.).

342

n2.

Il s’agit en particulier des navires construits en Nouvelle-Angleterre : voir Paul Butel, Européens et espaces maritimes (vers 1690-vers 1790), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 1997, p. 56.

343

n1.

Montesquieu, selon la note marginale (écriture L, 1743-1744), avait prévu l’utilisation de cette idée dans le livre XX de L’Esprit des lois, transcrite finalement dans la séquence retranchée sur le commerce (Pensées, nº 1800 ; écriture P, 1748-1750).

344

n1.

Avec l’arrivée de Chauvelin aux Affaires étrangères (23 août 1727), s’est imposée l’idée d’un « équilibre italique », qui, par la présence dans la péninsule d’États égaux et puissants, comme le Piémont-Sardaigne, servirait la politique anti-autrichienne de la France (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 462).

344

n2.

Note du secrétaire L (1743-1744). Fin 1741, Charles-Emmanuel III, craignant la puissance espagnole en Italie et désireux d’obtenir Finale des Autrichiens (voir nº 313, note 1), soutint les prétentions de ces derniers. Par le traité de Worms (1743), moyennant la reconnaissance de la pragmatique sanction, il obtint de l’Autriche des concessions territoriales et une substantielle aide militaire, ce qui entraîna une rupture des relations diplomatiques avec la France (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 503). Une sottise pommée est une sottise complète en style familier (Académie, 1718, art. « Pommé »)

344

n3.

En 1733, l’armée française, sous le commandement de Villars, rejoignit l’armée sarde en Lombardie qu’elle livra à Charles-Emmanuel III.

345

n1.

Cf. Voyages, p. 265. Les issues désignent, en pays catholiques, les parties des animaux autorisées dans certains cas pour faire maigre : têtes, pieds, ailes, cous et viscères ; en Espagne, leur consommation était autorisée pendant le Carême, en remplacement du poisson (Dictionnaire de droit canonique, R. Naz (dir.), Paris, Letouzey et Ané, 1935, art. « Abstinence »).

346

n1.

Clément VII, pape de 1523 à 1534, refusa d’annuler le mariage de Catherine d’Aragon, tante de Charles Quint, avec Henri VIII, qui quitta alors l’Église romaine. Voir nº 1302 (Henri III, fin) ; Spicilège, nº 457.

346

n2.

Les territoires mentionnés dans ce fragment ont été la plupart acquis par la France dans les différents épisodes de sa lutte contre les Habsbourg, par les traités du Cateau-Cambrésis (1559), de Lyon (1601), de Westphalie (1648), des Pyrénées (1659), de Nimègue (1678). Les « trois évêchés » sont Metz, Toul et Verdun, duchés indépendants du Saint-Empire, occupés par la France en 1552. Les Français s’installeront aux Indes occidentales (Antilles, Canada) et orientales (Pondichéry) au cours du XVIIe siècle.