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Pensées 35 à 39

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

35

[Passage à la main M] 30

Les theologiens. Ils aiment mieux un nouvel article de croyance qu’un milion de chretiens et pourvu qu’ils gagnent un article de foy article de simbole[1] ils ne s’embarassent pas de perdre des fidelles
Un tiran avoit un lit de fer[2] ou il mesuroit tout le monde il faisoit couper les pieds a ceux qui estoint plus grands et estendre {p.39} ceux qui l’estoint moins mais ceux cy vont plus loin car pour tourmenter davantage tantost ils augmentent le lit et tantost ils le diminüent.

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Passage de la main D à la main M

36

31

Les Cartaginois. Leur fortune et leur humiliation subite.

J’ay mis ceci dans les C. sur la rep Romeine

De grandes richesses, et point de vertu militaire de grandes mauvaises armées mais qu’ils repparoint aisement
Leur faiblesse venoit de ce que leurs grandes forces n’estoint point dans le centre de leur puissance vice interieur[1].
1º Les villes d’Afrique n’estoint point ceintes de murs 2º ils avoint des voisins peu affectionés et qui les abandonoint lors qu’ils pouvoint le faire sans peril et pour lors {p.40} les ennemis du dehors et du dedans joints ensemble les mettoint a deux doits de leur perte. 3º Cartag les 3º Leurs imprudences continuelles ils envoyent la motié d’une armée en exil ils punissent leurs generaux de leurs malheurs de maniere qu’ils n’es estoint song[e]oint plus [lettres biffées non déchiffrées] a se deffendre contre les cytoyens que contre les ennemis, 4º leurs divisions funestes 5º la mauvaise administration 6º la fureur des gconquêtes lointeines Cartage songe a conquerir la Scicille l’Italie et la Sardagne pendant qu’elle paye un tribut aux Afriquains aussi touts ceux qui debarquerent en Affrique les mirent ils au desespoir Agathocle Regulus et Scipion.
Chaleur affricaine vice int domination pesante. Cartaginois hais come etrangers

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Main principale M

37

[Passage à la main D] 32

{p.41} Les Grecs avoient un grand talent pour se faire valoir ; il n’y avoit rien de bien merveilleux dans la guerre contre Xerxes, ce prince fait bâtir un pont de battaux sur l’Hellespont chose peu difficile, il y fait passer son armée, les Lacedemoniens se saisissent du passage des Thermopiles ou le nombre ne pouvoit donner de l’avantage qu’a la longue, les Lacedémoniens sont exterminés, le reste des troupes grecques est battu et se retire, Xerxes passe, conquiert presque toute la Grece, tous ses avantages la[lettre biffée non déchiffrée] s’evanoüissent par la bataille qu’il perd sur mer ou il y avoit peu d’inegalité, il falut mourir de faim n’etant plus maitre de la mer, il se retire avec la plus grande partie de son armée et laisse Mardonius pour conserver ses conquêtes, le combat se donne, il est disputé, les Perses sont defaits et sont chassés de la Grece.
{p.42} Voila aux declamations prés ce qui resulte des histoires grecques[1], ce qui fait une guerre semblable a mille autres de laquelle on peut seulement conclure qu’une puissance maritime ne se detruit guere que par une autre puissance maritime superieure et que c’est une grande temerité d’exposer contre elle une armée de terre si l’on n’est pas maitre absolu de la mer.
Quant a l’histoire d’Alexandre quoique la conquête soit vraye, il n’y a point d’homme de bon sens qui ne la voye dans presque toutes les circonstances grossierement fausse. Des gens qui avoient la fureur de faire imiter a leur prince Hercule et Bacchus imaginoient des avantures qui y quadrassent. Mais le monde du tems d’Alexandre n’etoit pas fait comme du tems d’Hercule[2].

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Passage de la main M à la main D

38

33

{p.43} Les peuples de ce continent de l’Amerique qui est entre le pays espagnol et anglois[1] nous donne l’idée de ce qu’etoient les premiers hommes avant l’etablissement des grandes societés et la culture des terres.
Les peuples chasseurs sont ordinairement antropophages ils sont souvent exposés a la faim, d’ailleurs comme ils ne se nourrissent que de viande ils n’ont pas plus d’horreur pour un homme qu’ils ont pris que pour une bête qu’ils ont tuée[2].

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Main principale D

39

34

Noms grecs

Qui diroit que le stiloseratohioidien[1] soit un petit muscle qui ne sert lui dixieme[2] qu’a remuer un tres petit os, un nom si grand et si grec ne semble t’il pas {p.44} promettre un agent qui remueroit toute notre machine et je suis persuadé que quant aux vaisseaux omphalomesenteriques[3] un simple petit monosyllabe auroit pu remplir avec honneur toutes les fonctions de ce magnifique terme

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Main principale D


35

n1.

« Chez les Chrétiens, est le memoire des articles de la Foy, que tout Chrétien doit sçavoir et croire […] » (Furetière, 1690, art. « Symbole »).

35

n2.

Procuste, brigand légendaire, compris parmi les « tyrans » (traduction d’Amyot) punis par Thésée (Plutarque, Vie deThésée, XI ; Les Vies des hommes illustres grecs et romains, comparées l’une avec l’autre par Plutarque de Chéronée, Paris, M. de Vascosan, 1565, p. 4, § A – Catalogue, nº 2794 et 2795, éd. de 1559 et 1583).

36

n1.

L’analyse des faiblesses de Carthage sera développée dans les Romains (chap. IV, p. 111-114, plus particulièrement l. 87-89 et 95-96).

37

n1.

Cf. la citation de Juvénal (« Tous les récits impudents de ces menteurs de Grecs ») dans le Catalogue, en tête d’une rubrique contenant les références des historiens grecs de l’Antiquité (p. 341) ; voir les références à Hérodote, Ctésias et Théopompe dans le Spicilège (nº 392) et ci-après les allusions aux sources de l’histoire d’Alexandre.

37

n2.

Alexandre, Hercule et Bacchus ont été comparés par Quinte-Curce (VIII) et Arrien (Anabase, IV, 3) ; voir Catalogue, nº 2772-2775 et 2767-2770 ; sur le caractère légendaire des histoires d’Alexandre, voir Pensées, nº 2178 et EL, X, 13.

38

n1.

La relation de Cavelier de La Salle sur cette région (Dernières découvertes dans l’Amérique septentrionale de M. de La Salle, Paris, J. Guignard, 1697) est mentionnée dans les Geographica (p. 374) et dans le Spicilège (nº 544 : « la relation du chr de Tonty »). Voir aussi l’article « America Septentrionalis » du dictionnaire de Baudrand (Geographia Ordine litterarum disposita, Paris, S. Michalet, 1682 – Catalogue, nº 2452).

38

n2.

Cette explication se distingue de celle des humanistes et des voyageurs de l’âge classique, pour qui la vengeance motivait l’anthropophagie (Franck Lestringant, Le Cannibale. Grandeur et décadence, Paris, Perrin, 1994). Dans son Discours sur les motifs qui doivent nous encourager aux sciences [1725], Montesquieu associait cette pratique à l’ignorance et à la négligence des sciences et des arts chez les peuples sauvages (OC, t. 8, p. 495).

39

n1.

Le muscle stylohyoïdien « prend son origine de l’extremité de l’apophise stiloïde, & va s’inserer à la corne de l’os hyoïde ; ce qui a fait que quelques-uns l’ont appellé stiloceratohyoïdien » (Pierre Dionis, L’Anatomie de l’homme, Paris, L. d’Houry, 1690, p. 464 – Catalogue, nº 1240-1241, éd. de 1708 et 1706). Rica se moquait déjà des « noms barbares » que les anatomistes donnent aux parties du corps humain (LP, 129 [135], p. 489-490).

39

n2.

Dans les ouvrages d’anatomie du temps, on dénombre dix muscles qui retiennent l’os hyoïde.

39

n3.

Artères qui permettent les échanges entre l’embryon et le cordon ombilical. Montesquieu a pu rencontrer ce terme dans des ouvrages ou leurs comptes rendus, consacrés à la génération, comme celui de Tauvry (Traité de la génération et de la nourriture du fœtus, Paris, B. Girin, 1700) ; voir nº 16.