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Pensées 487 à 491

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

487

{p.405} Il pourroit bien estre que le culte fait en l’honeur de Semiramis auroit esté cause de l’obscurité des regnes effeminés qui suivirent. L’histoire n’a eu rien a en dire. La fin de Sardanapalle a fait parler de sa vie ; cette vie paroit avoir esté toutte consacrée a la déesse, Arbase mede le seul qui le vit le trouva au milieu de ses femmes habillé come elles action relligieuse(1) leur distribuant de la leine et faisant sa tache come elles[1]
(1)Na que les homes s’habilloint en femme en l’honeur de la deesse sirienne.

- - - - -

Main principale M

488

Colonies d’Egypte en Grece

L’histoire fait mention de quatre colonies qui vinrent d’Egipte pour s’establir en Grece une, conduitte par Danaus fonda le royaume d’Argos ; une autre melée des peuples d’Egipte et de Phoenicie eut pour chef Cadmus originaire de Thebes d’Egipte qui fonda Thebes de Beotie Cecrops et Erectée qui furent touts deux rois d’Athenes en menerent deux autres aussi les Egiptiens disoint ils que le gouvernement politique d’Athenes estoit semblable au leur[1] :

Main principale M

489

Mariage

Avant Cecrops les mariages estoint inconus chez les Atheniens. Ce prince qui sommit a des formalités ce qu’avant lui la nature seule avoit reglé voulut qu’on n’epousat qu’[u]ne femme. Ceux qui ont dit que Socrate en avoit deux ont este repris par des autheurs sensés[1].

Main principale M

490

{p.406}

Peuple grec com̃ent composé

Le peuple grec estoit un composé d’Egiptiens de Phoeniciens et d’enfans de la terre soit c’est a dire de ces homes qui avoint echapé a la grande catastrophe qui affligea la Grece soit qu’ils fussent nés là, ou qu’ils fussent venus du Nord[1] :

Main principale M

491

Venus

Solon eleva un temple a Venus vulgaire qu’il ne laissa pas manquer de pretresses lors que les Grecs vouloint implorer la protection de Venus ils le faisoint par le ministere des courtisanes[1]

Athen l 13

dans la guerre des Perses les courtisanes chorintienes s’assemblerent et prierent pour le salut de la Grece[2]. Quand le peuple lui demendoit quelque grace, il lui promettoit aussi tost d’emmener dans son temple de nouvelles courtisanes

Courtisanes

Ainsi il ne faut pas s’etoner que ces sortes de femmes fussent en si grand honeur chez les Grecs elles joüoint un rosle dans le monde elles avoint des dieux et des autels[3]
On pouvoit dire d’elles ce qu’un orateur romain disoit d’une vestale

Vestales

«vous ne devés point mépriser celle qui fléchit les dieux pour vous, qui conserve le feu eternel, et s’employe nuit et jour pour le salut de l’empire[»][4].
{p.407}

Vies des courtisanes

Aussi de grands personages(1) ont ils employe leur plume a ecrire la vie des courtisanes athenienes leur caractere celui de leurs amans leurs reparties les traits de leur esprit et de leur visage, le brillant et le declein d’une profession qui n’est jamais la derniere que l’on embrasse[5].

- - - - -

(1) Antiphane, Apollodore, Aristophane, Ammonius, Gorgias,

Main principale M


487

n1.

Les mœurs efféminées de Sardanapale avaient convaincu Arbace, général mède qui lui succèdera, d’organiser le soulèvement contre la domination assyrienne. Le roi vaincu s’enferma avec ses eunuques et concubines dans son palais, qu’il livra aux flammes (Diodore de Sicile, II, 23, 1 ; 24, 4 ; 27, 2 ; Justin, Histoire universelle, I, 3 ; Athénée, Le Banquet des sophistes, XII, 38). Aucun de ces historiens ne fait allusion à l’origine religieuse de telles mœurs.

488

n1.

Diodore de Sicile, I, 28, 2 ; 29, 1 ; 28, 4 ; Justin, Histoire universelle, I, 3.

489

n1.

Montesquieu suit ici Athénée (Le Banquet des sophistes, XIII, 2 ; I. Casaubon (éd.), avec trad. latine de J. Dalechamps, Lyon, J. A. Huguetan et M. A. Ravaud, 1657 – Catalogue, nº 1821) qui cite Cléarchos de Soli (Proverbes) attribuant à Cecrops l’institution du mariage monogamique et qui fait d’Aristote, dans son Traité sur la naissance noble, l’inventeur d’un Socrate bigame. Les auteurs « sensés » qui ont repris cette légende seraient Callisthène, Démétrios de Phalère, Satyros le péripatéticien et Aristoxénos. Sur Athénée, voir nº 13, note 1.

490

n1.

Ceux qui sont nés de la terre, ou autochtones, désignent le plus souvent les Athéniens par opposition aux Grecs d’origine allogène (Thucydide, 1, 2 ; Justin, Histoire universelle, II, 6). Le déluge de Deucalion aurait submergé les peuples de la Grèce avant le règne d’Érechtée.

491

n1.

Il s’agit de l’Aphrodite Pandémos (commune à tout le peuple). Solon lui aurait fait édifier un temple grâce aux impôts payés par les tenancières de lupanars (Athénée, Le Banquet des sophistes, XIII, 25).

491

n2.

Athénée, Le Banquet des sophistes, XIII, 32. Cf. EL, XXI, 7.

491

n3.

Cf. Le Temple de Gnide, OC, t. 8, p. 397.

491

n4.

Citation approximative de Cicéron (Plaidoyer pour Fontéius, XX).

491

n5.

Un personnage du Banquet des Sophistes d’Athénée énumère ces auteurs d’ouvrages consacrés aux hétaïres athéniennes (XIII, 21). Ammonios d’Alexandrie (Ier/IIe siècle apr. J.-C.), lexicographe, est auteur de commentaires sur Pindare, Homère et Aristophane, dont il ne reste rien.