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Pensées 539 à 542

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

539

Il y a tel prince qui se croiroit anéanti s’il n’avoit sans cesse autour de lui des conseillers qui deliberent :

Main principale M

540

{p.430}

Mis cela dans les Princes.[1]

Mr Zamega demende si un prince doit mettre les affaires de son estat entre les mains de ceux qui gouvernent sa consciance

Princes divertis

il repond affirmativement que non parce qu’on a remarqué que ceux qui ont l’esprit non non dit il car ceux qui ont l’esprit du monde sont entierement incapables de gouverner sa consciance et que ceux qui n’ont pas cet esprit sont incapables de gouverner son estat, il dit meme que c’est rendre son directeur inutille, car il est establi pour l’avertir des fautes qu’il fait mais coment l’avertira t’il de celles qu’il lui fera faire ? Un prince n’est point quitte devant Dieu en se reposant sur son directeur des charges que {p.431} Dieu lui a imposées car il ne s’acquitte point de ses devoirs et il empeche l’autre de s’acquitter des siens.
Enfin dit il de touts ceux qui approchent de sa personne le directeur celui qui dirige sa consience est celui qui doit avoir le plus de credit et celui qui en doit avoir le moins.
Mr Zamega se demende encor si le prince doit consulter son directeur sur le choix des persones qu’il doit élever aux dignités il répond encor plus affirmativement que non cela peut êstre sujet a mille inconvenients car come le choix des uns entreine necessairement l’exclusion des autres, et qu’on n’exclut personne sans en doner la raison il arriveroit que chacun seroit jugé dans {f.431v} [2]

Princes

un tribunal secret sans qu’on put avoir aucun moyen de se justifier.
Il ne croit pas meme que le prince doive mettre en credit les gens qui sont attachés a un grand corps corps relligi particulier monastique et il en donne des raisons tres sensées entre autre celle cy, c’est que cela met un esprit de servitude entièrement contraire aux interets du prince afflige une nation et y met un esprit de servitude entierement contraire aux interets du prince, car come celui que’il le prince va chercher dans un corps pour lui doner sa confiance est respecte a la cour ceux qui sont du meme corps sont respectes de meme a la ville et dans les provinces de facon que le moindre suppot de ce corps estant un personage important chacun trouve sur sa teste mille {f.432r} favoris au lieu d’un et l’on ne voit de touts cotés que des maitres

Princes

 :

Princes

Il faut que la confiance du souverein l’exercice de la puissance souvereine soit il faut que l’authorite du prince soit comuniquee a autant de gens qu’il est necessaire mais a aussi peu qu’il est possible(1) communiquee a autant de gens qu’il le faut est necessaire mais a aussi peu qu’il est possible le prince en doit faire part a ses minitres mais il faut qu’elle reste la et ne passe pas en d’autres mains : et aux magistrats mais de maniere qu’elle ne [passe ]pas en d’autres mains :
(1)  Le prince doit en faire part a ceux qu’il a choisis mais de maniere qu’elle ne passe pas en d’autres mains :

Main principale M

541

On me disoit que les princes despotiques devoint estre meilleurs parce que les homes estant a eux ils doivent creindre de les perdre je reponds que la perte est peu de chose en comparaison de la satisfaction de suivre ses passions. D’ailleurs les comodites du despotisme fait que le prince se jette dans les plaisirs ne gouverne pas et laisse toutes le gouvernement a ses ministres or les homes ne sont pas ceux du ministre :

Main principale M

541bis

{f.432r bis} Non non dit Mr Marga[1]
Il dit que la creinte et la timidité ont toujours des ruses ; que les princes superstitieux veulent capituler avec Dieu pour qu’il danne leur confesseur en leur place mets je mets cela sur votre consiance mais Dieu ne l’y a point mis on ne se justifie point en multipliant les coupables : mais ces sortes de marchés ne sont pas ratifies au ciel  acceptés par le ciel.
Qu’il est impossible de trouver une raison de la necessité de cela mais qu’il y en a une infinité de l’utilité du contraire :

Main principale M

542

{f.432v}

Gouvernemens

Les estats sont gouvernés par cinq choses differentes par la relligion, par les maximes generales du gouvernement, par les loix particulieres, par les moeurs, et par les manieres. Ces choses ont toutes un raport mutuel les unes aux autres.

Mis dans les loix

Si vous en changes une, les autres ne suivent que lentement ; ce qui met par tout une espece de dissonance[1] voy p 432 543

Main principale M


540

n1.

Cf. nº 524. Ce développement est repris et modifié à l’article nº 1993. Montesquieu y supprime la fiction de l’extrait d’un ouvrage d’auteur imaginaire, « Mr Zamega » : voir nº 526, note 1 et nº 2002.

540

n2.

Passage de la pagination au foliotage.

541bis

n1.

L’addition (« Non non […] ciel. »), intégrée à ce développement dans un état postérieur (nº 1993), figure sur un feuillet volant autographe de 220 mm x 175 mm, numéroté 432 (voir, dans cette édition, les parties introductives « Le manuscrit » et « Description ») qui paraît s’intercaler entre la p. 431 et le fº 432. C’est pourquoi nous avons choisi d’en placer la transcription ici. Le nom de « Mr Marga » semble se substituer à celui de « Mr Zamega ».

542

n1.

L’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères (env. 1734-1736) détaillera les causes physiques et morales qui influent sur le caractère des nations (OC, t. 9, p. 219-270). Les mêmes formules consignées dans les Pensées puis insérées dans L’Esprit des lois permettent de mesurer l’évolution de la réflexion de Montesquieu : le terme « Estats » utilisé ici (autographe ; 1731-1734) sera remplacé par « les hommes » ; le climat, omis ici, passe ensuite au premier plan, évinçant la religion (Pensées, nº 854, secrétaire E, 1734-1739 ; De l’esprit des loix (manuscrits), II, OC, t. 4, p. 463, secrétaire H, 1741-1742, repris dans l’imprimé) ; enfin, les « exemples des choses passées » apparaissent dans L’Esprit des lois où ils jouxtent les « maximes du gouvernement », présentes dans la première version des Pensées mais éliminées dans la seconde. Là où le premier état du texte insiste sur l’interdépendance des facteurs et l’impossibilité d’en changer un sans provoquer « une espèce de dissonance », les deux autres en revanche soulignent la prépondérance de l’un des facteurs, dominance variable selon les peuples et selon les époques. Voir Shackleton, p. 244.