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Pensées 549 à 553

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M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

549

Rien ne seroit plus capable d’attirer a Mr le cardinal[1] cette immortalité qui est si bien due a son nom a ses vertus a son genie qu’une refforme dans les loix du royaume
On pourroit par des changemens imperceptibles dans la jurisprudence retrancher bien des proces les avocats charmes de voir le destin de touts les {f.435v}

Gens de métier

particuliers dans leurs mains ne concourreront point a un pareil dessein. Touts gens de metier sont suspects.

Procés

Mr Lau[2] vouloit retrancher le nombre de juges[3] mais c’est les proces qu’il faut retrancher :

Loix

Come la multiplicité des traites entre les princes ne fait que multiplier les occasions et les pretextes de la guerre ainsi dans la vie civille la multiplicité des loix ne fait que doner naissance aux contestations des particuliers[4] :

- - - - -

Main principale M

550

Femme galante

Il ne faut qu’une femme galante dans une maison pour la rendre une maison connüe et la mettre au rang des premieres maisons.
Il y a des maisons illustres a peine connues parce que depuis deux ou trois siecles il n’y a pas une femme qui se soit signalée.

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Main principale M

551

{f.436r}

Religion chretienne

Bien que la relligion chretiene n’ait pas fait beaucoup de princes vertueux elle a neanmoins adouci la nature humeine elle a fait disparoitre les Tiberes les Calligulas les Nerons les Domitiens les Comodes et les Heliogabales.

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Main principale M

552

Com̃erce met un prix a tout

Dans les villes de comerce come les villes imperiales et celles d’Holande on est acoutumé de mettre un prix a tout.

Amm. Marcell.

On met a ferme toutes ses actions on trafique des vertus moralles et les choses que l’humanité demende on les vend pour de l’argent. Voy le passage d’Ammien Marcellin[1].

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Main principale M

553

franc aleu

Il me semble que l’origine des francs aleux en France vient de ce qu’il y avoit beaucoup de Gaulois qu’on ne put pas faire serfs soit a cause de leur naissance de leurs emplois de leur credit ou meme des services qu’ils avoint rendus en disposant les peuples a se sommettre aux conquerans on ne vouloit pas non plus {f.436v} qu’ils fussent nobles c’est a dire qu’ils qu’ils eussent des fief c’est a dire qu’ils portassent les armes et servissent dans la guerre car tout fief portoit cela on inventa donc les frans alleux[1]

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Main principale M

549

n1.

Le cardinal Fleury, premier ministre de Louis XV dans la période de transcription de cet article (1731-1734).

549

n2.

Comprendre : Law.

549

n3.

Allusion au projet, imaginé en 1719 par Law, de remboursement des charges du Parlement, qui permettait de diminuer le nombre de magistrats et de remplacer les offices vénaux par des commissions attribuées au bon vouloir de l’autorité royale (Saint-Simon, VII, p. 472-473).

549

n4.

L’hétérogénéité du droit sur le territoire français, conjuguée au souci d’affirmer une position sociale et à l’intérêt des professions qui vivent de la chicane, a entraîné sous l’Ancien Régime une inflation processive, dispendieuse pour l’État (coût du personnel de justice), globalement nuisible aux plaideurs (DAR, art. « Procédure civile »), qui a inspiré des projets de réforme. Ainsi l’abbé de Saint-Pierre, comparant, comme Montesquieu ici, les guerres et les procès entre particuliers, a imaginé d’en diminuer le nombre par une clarification et une uniformisation du droit (Mémoire pour diminuer le nombre des procès, Paris, Cavelier fils, 1725) ; sur les plaideurs, voir nº 1569.

552

n1.

Cf. EL, XX, 2. Montesquieu accrédite la cupidité proverbiale des Hollandais (nº 592 ; Voyages, p. 472) et la distingue de la mendicité, due à la misère,des habitants de Vérone (ibid., « États vénitiens », p. 156) . Ammien Marcellin opposait les turpitudes de la Rome de son époque, marquée par le luxe insolent, la vénalité et l’indifférence au prochain, à la vertu et au courage de la Ville éternelle au temps de la République (voir en particulier L’Histoire romaine, XIV, 6).

553

n1.

Les francs-alleux étaient des terres qu’on pouvait vendre librement sans autorisation ni droit de mutation, possédées sans contrepartie de charges ni de services, à la différence des fiefs ; le régime féodal puis l’État monarchique en provoquèrent le déclin (Auguste Galland, Du franc-alleu, et origine des droits seigneuriaux, Paris, E. Richer, 1637, chap. I, p. 1-26 – Catalogue, nº 954)