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Pensées 657 à 661

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

657

Angleterre

L’Angleterre est come la mer elle qui est agitee par les vents qui ne sont pas faits pour submerger mais pour conduire au port

Mis dans les Romains[1]

- - - - -

Main principale M

658

{p.460}

Plaisirs

Il faut que chacun se procure dans toutte la vie le plus de momens hureux qu’il est possible il ne faut pas pour cela fuir les affaires car souvent les affaires sont necessaires aux plaisirs mais il faut qu’elles en soyent come une dependance non les plaisirs d’elles ; et il ne faut pas se mettre dans la teste d’avoir toujours des plaisirs cela est impossible mais le plus qu’on peut ; ainsi quand le grand seigneur est fatigue de ses femmes il faut qu’il sorte de son serrail quand on n’a pas d’apétit il faut quiter la table et aller a la chasse[1] :

- - - - -

Main principale M

659

Avares

Avarice souvent il y a des avares qui ne se soucient pas de depenser en gros ; il n’y a que la depense en detail qui les fatigue c’est qu’ils font un ouvrage qui les occupe de faire une grosse som̃e avec des petites. Je les compare a cette folie des soldats d’Antoine dans l’expedition des Parthes qui mangerent un herbe dont l’effet estoit de leur faire amasser en un monceau toutes les pierres apres quoy ils ne s’en soucioint pas[1] :

Main principale M

660

{p.461}

Petits honeurs

Je n’aime pas les petits honeurs on ne scavoit pas auparavant ce que vous meritiés mais ils vous fixent, et décident au juste ce qui est fait pour vous :

- - - - -

Main principale M

661

Versailles

Ce qui me deplait dans Versailles c’est une envie impuissante qu’on voit par tout de faire une de belles grandes choses et une aisle, et puis une aisle mais il me semble que l je me ressouviens toujours de dona Olimpia qui disoit a Maldachini qui faisoit de son mieux ce qu’il pouvoit animo Maldachini io ti faro cardinale[1] ; il me semble que le feu roy disoit a Mansart animo courage Mansard, je te doneray cents mille livres de rente lui faisoit ses efforts mettoit une aisle {p.462} puis une aisle puis un [mots biffés non déchiffrés] une autre mais quand il en auroit mis jusques a Paris il auroit toujours fait une petite chose

- - - - -

Main principale M


657

n1.

Cf. nº 816 ; Romains, VIII, p. 152 : Montesquieu y reprend seulement l’idée d’un gouvernement libre « toujours agité », que ses lois permettent de corriger.

658

n1.

Cf. nº 30.

659

n1.

Plutarque, Vie d’Antoine, XLV, 9-10.

661

n1.

« Courage, Maldachini, je te ferai cardinal » (nous traduisons). Anecdote licencieuse qui figure dans les Historiettes de Tallemant des Réaux : « Maldachin étant amant favori de donna Olimpia, et partageant ses plus douces faveurs avec le pape, elle lui dit un jour dans ses transports les plus violents : Corragio, mi Maldachin, ti faro cardinale ; mais il lui répondit : Quando sarebe per esser papa, non posso più [quand ce serait pour être pape, je n’en peux plus] » (L. J. N. Monmerqué (éd.), Paris, A. Levavasseur, 1834, t. V, p. 176). Olimpia Maldachini ou Maidalchini (1594-1656), cible de la satire antipapiste, aurait réussi, grâce à son influence sur le pape Innocent X son beau-frère, à faire nommer cardinal son neveu Francesco Maldachini, âgé de dix-sept ans, qui se révèlera incapable. Gregorio Leti a consacré à ce personnage scandaleux de femme de pouvoir, une biographie qui fut mise à l’Index (Histoire de Donna Olimpia Maldachini, traduite de l’italien de l’abbé Gualdi [Jean-Baptiste Renoult], Leyde, J. Du Val, 1666 ; voir sur le cardinal Maldachini, p. 77-78).