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Pensées 710 à 714

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

710

Missionnaires

Il y a des gens qui vont au bout du monde pour convertir et ne veu pensent d’abort qu’a convertir les princes. Ils veulent sommettre a Dieu la grandeur des rois parce qu’ils en sont ebloüis eux memes ; mais il n’accepte point leurs offrandes et come il ne veut point de vües mondeines dans l’etablissement d’une relligion qui est faite pour en doner d’autres, il les chasse du Japon et de la Chine et content du triomphe de quelques martirs, il trouve plus sa gloire dans la destruction de leur ouvrage qu’il n’auroit fait dans l’accomplissement[1] :

Main principale M

711

{p.480}

Esprit supérieur

Pensée de Plutarque dans la vie de Nicias que Platon en admetant un esprit superieur qui gouverne le monde fit taire la calomnie qui regardoit come athees touts ceux qui soutenoint le mouvement regulier des astres et expliquoint phisiquement les phenomenes coelestes qu’on apelloit metheorologues[1]

Main principale M

712

Ame

Mr de st Aulaire dit fort bien nous disons nous ne pouvons comprendre que la matiere pense donc notre ame est la pensée est une substance nous avons une ame differente de la matiere. Donc nous tirons de notre ignorance une raison pour nous faire une substance plus parfaite que la matiere[1] :

Main principale M

713

Jesuites

Si jamais un corps qui a beaucoup de reputation dans le monde ecript ecrit tout a son aise notre histoire moderne, je croy que les princes qui se sont reposés sur lui de leur conscience et de leurs affaires seront bien grands et que les autres seront bien petits[1]. J’avois mis cela dans mon ouvrage sur les Romains et l’ay oté :
- - - - -

Main principale M

714

Les noms font les choses

J’ay aussi oté ceci cette coutume des soldats d’élire des empereurs avoit son origine dans le temps de la republique lorsqu’un general avoit fait quelque belle action ses soldats le proclamoint empereur ce n’estoit qu’un tittre d’honeur mais lors que ce nom emporta[1] la puissance les armées continuerent a le doner et il arriva ce qu’on voit toujours que les noms font les choses et gouvernent l’univers[2] :
Ces deux tittres ne laissoint pas d’estre toujours distingués, car quand un empereur avoit fait quelque belle action ses soldats le saluoint encor imperator : note marginale

- - - - -

Main principale M


710

n1.

Les jésuites, dont Montesquieu vise ici les ambitions en Extrême-Orient, contrairement aux autres ordres missionnaires qui cherchaient à convertir le peuple, s’adressaient aux élites afin de répandre la religion dans l’ensemble de la société. Au moment où écrit Montesquieu, leur expansion en Chine, dont les missionnaires chrétiens sont bannis depuis 1721, a pris fin. Le christianisme était interdit au Japon depuis 1612.

711

n1.

Plutarque évoque la haine du peuple pour des philosophes qui « attribuoyent ce qui appartenoit aux dieux seuls à certaines causes naturelles & irraisonnables » (Vie de Nicias, XXIII, 4 ; trad. de Jacques Amyot, Paris, [M. de Vascosan], 1575, p. 378 – Catalogue, nº 2793). Montesquieu n’a pas repris à la traduction d’Amyot le néologisme Meteorolesches. Le terme météorologue, du grec μετεωρολόγος (« qui disserte sur les phénomènes célestes » [nous traduisons]) n’est pas attesté dans les dictionnaires des XVIIe et XVIIIe siècles. Cf. nº 853 et 969.

712

n1.

François-Joseph de Beaupoil, marquis de Saint-Aulaire (1643-1742), militaire et poète, devenu membre de l’Académie française en 1706, habitué du cercle de Mme de Lambert et de la cour de la duchesse du Maine à Sceaux. Sur la position de Montesquieu à l’égard d’une « matière pensante », voir Denis de Casabianca, « Des objections sans réponse? À propos de la “tentation” matérialiste de Montesquieu dans les Pensées », RM, nº 7, 2003-2004, p. 135-156.

713

n1.

L’article biffé nº 674 a été réécrit ici. Sur les jésuites, confesseurs des princes, cf. nº 482. Voir Catherine Maire, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Gallicanisme » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=391] et Edith Flamarion, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Jésuites » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=265]. Le père Gabriel Daniel (1649-1728), jésuite, historiographe du roi, était l’auteur d’une Histoire de France depuis l’établissement de la monarchie française dans les Gaules, Paris, J.-B. Delespine, 1713.

714

n1.

Au sens de : entraîna.

714

n2.

Ce passage sur l’origine républicaine de l’élection des empereurs est à rapprocher du chapitre XV des Romains : voir p. 206, note 33.