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Pensées 893 à 897

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

893

Il me semble que dans les femmes les plus jolies

Femmes jolies

il y a de certeins jours ou je voy coment elles seront, quand elles seront laides :

- - - - -

Main principale M

894

Dans les dernieres disputes des anciens et des modernes

Anciens et modernes

MrPope seul a frapé au but[1] madame Dacier ne scavoit ce qu’elle admiroit elle admiroit Homere parce qu’il avoit ecrit en grec[2] ; Mr de Lamote manquoit {f.10v} de sentiment et son esprit s’estoit retraissi par le comerce de gens qui n’avoint que de la bavardrie[3] et eux ny lui n’avoint aucun scavoir ny aucune conoissance de l’antiquité[4] pour l’abé Terrasson les cinq sens lui manquoint[5] : Boivin estoit un scavant et rien seulement[6] ; pour le poete Gacon poete Gacon c’estoit l’ignominie du Parnasse : on ne l’a jamais connu trop meprisable[7] :

- - - - -

Main principale M

895

Monsieur Pope seul a senti la grandeur d’Homere et a laissé les details et c’est de quoy il estoit question[1] il est vray que Mr de Lamote a este entrainé dans les details par madame Dacier meme qui les trouvoit touts dans Homere [un mot biffé non déchiffré] tout divins[2] :

- - - - -

Main principale M

896

Dans le mi
Je dis Voltaire n’est pas beau il n’est que joly :
Il seroit honteux a presens pour l’academie que Voltaire en fut il sera lui sera quelque jour {f.11r} honteux qu’il n’en ait pas esté.

Main principale M

897

Nous pouvons nous faire des biens de touts nos biens et nous pouvons encore nous faire des biens de nos maux :

Main principale M


894

n1.

Dès le premier cahier des Pensées (en particulier aux nº 108, 114, 123, 134) jusqu’aux tardifs extraits de lecture annotés de l’Iliade et de l’Odyssée, postérieurs à 1751 (mss 2526/2a et 2526/2b, OC, t. 17, à paraître), la convergence des jugements de Montesquieu sur Homère avec ceux de Pope est frappante : voir la Traduction de la première partie de la préface de l’Homère anglais de M. Pope [1re éd. fr. 1718-1719], dans La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 557-578.

894

n2.

Voir Pensées, nº 116 ; BM Bordeaux, ms 2519 (LP, OC, t. 1, p. 595).

894

n3.

« Impertinence dans le discours » (Furetière, 1727, art. « Bavarderie »).

894

n4.

Le jugement de Montesquieu sur les traductions et surtout sur les commentaires de Houdar de La Motte est ici beaucoup plus sévère qu’au nº 116. Cette tendance s’accentuera dans les extraits de lecture d’Homère postérieurs à 1751 (voir ms 2526/2a, OC, t. 17, à paraître).

894

n5.

Allusion à l’approche esthétique purement rationaliste de Jean Terrasson (1670-1750), partisan des Modernes, qui publia en 1715 une Dissertation critique sur l’« Iliade » d’Homère, où, à l’occasion de ce poème, on cherche les règles d’une poétique fondée sur la raison […] (Paris, F. Fournier et A.-U. Coustelier).

894

n6.

Élu membre de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres en 1705, et de l’Académie française en 1721, auteur d’une Apologie d’Homère, et Bouclier d’Achille en 1715 (Paris, F. Jouenne), Jean Boivin (1663-1726) était réputé pour son érudition.

894

n7.

Partisan des Anciens, auteur d’un pamphlet intitulé Homère vengé, ou Réponse à M. de La Motte sur l’« Iliade » (Paris, E. Ganeau, 1715), François Gacon (1667-1725) est l’auteur d’innombrables satires et épigrammes contre des œuvres et des auteurs (d’où sans doute le jugement très sévère de Montesquieu).

895

n1.

Voir Christophe Martin, « “Nos mœurs et notre religion manquent à l’esprit poétique”. La poésie des “temps héroïques” selon Montesquieu », dans Du goût à l’esthétique : Montesquieu, J. Ehrard et C. Volpilhac-Auger (éd.), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2007, p. 87 et suiv.

895

n2.

Voir nº 116.